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Explication de texte : Manuscrit, Karl MARX

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Par   •  8 Janvier 2019  •  Commentaire de texte  •  2 052 Mots (9 Pages)  •  3 753 Vues

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 Explication de texte : Manuscrit, Karl Marx

INTRODUCTION : Contrairement à l’idée de Hegel selon laquelle le travail est un moyen de se réaliser en tant qu'homme et ainsi de rejeter sa nature animale, ce texte nous montre tous les aspects de l’aliénation du travail. Ce texte est un extrait de Manuscrit écrit par un philosophe du 19e siècle : Karl Marx. Il nous montre combien le travail peut être source d’aliénation pour l’homme.

Grâce au travail l’homme répond à ses besoins, il s’autonomise et développe sa conscience ainsi il devient l’objet de sa propre conscience. Marx nous montre spécifiquement sa vision du travail ouvrier qu’il a pu observer durant l’industrialisation.

Le travail ouvrier conduit un individu à travailler 18h par jour avec des conditions dramatiques de travail. L’ouvrier à l’époque est considéré comme un travailleur particulier, il n’est pas considéré comme un travailleur (DURKHEIM parlait de classe ouvrière à faire reproduire pour davantage de main d’oeuvre). En effet il effectue toujours la même tâche et ne sait pas réellement les raisons de son travail. Il représente un simple opérateur qui effectue des opérations spécifiques qu’un autre a pensé pour lui. Plus il travaillera plus il s'appauvrit car il n’a aucune chance de gagner plus même avec un rendement plus important. De ce fait, on lui enlève son humanité et on fait de lui une machine.

Mais comment se traduit l’aliénation du travail ? C’est la question que se pose l’auteur dans son oeuvre. Il y répond en développant la thèse selon laquelle l’homme ouvrier ne peut s’accomplir dans son travail, cela n’est pas dans sa nature (innée), il est donc contraint de l’apprivoiser afin de pouvoir répondre à ses besoins naturels

Le texte se compose en 3 parties : La première va de la ligne 1 à la ligne 7, il y argumente le fait qu’ici le travail est extérieur à l’homme, il n’appartient pas à son essence et s’impose à lui, il détruit son esprit et ne le rend pas libre. La deuxième partie va de la ligne 7 à la ligne 12, il explique les conséquences de son premier argument, il affirme le fait que l’ouvrier lui même se sent étranger à son propre travail, il n’est lui même que lorsqu’il ne travaille plus qu’il est libéré de toute tache et ainsi maître de soi. Marx explique que le travail lui est imposé, il ne l’a pas choisi, il est contraint de se l’apprivoiser, (cela n’est pas dans sa nature innée) afin de pouvoir répondre à ses besoins et n’a pas d’autres attentes derrières. il explique que c’est la contrainte qui oblige l’ouvrier à travailler il se sacrifie pour ce travail qui est pourtant extérieure. Et enfin dans la troisième partie débute à la ligne 12 jusqu’à la ligne 18, l’auteur démontre que si le travail est extérieur à l’ouvrier c’est parce qu’il ne lui appartient pas car sa production n’est pas son oeuvre mais c’est pourtant bien le résultat de son travail. L’objet ou le bien est immédiatement restitué, il profite à un autre individu, de ce fait on peut dire que l’ouvrier lui même appartient à cet individu, il perd la concrétisation de son travail et donc une partie de lui même pour le profit d’autrui. Il ajoute en plus que dans la religion les convictions liées à l’imagination de l’homme dans son esprit ainsi que dans son coeur est considérée comme divine ou diabolique mais étrangère car cela le mène à faire des actions qui ne lui appartiennent pas, elles lui sont imposés par ses convictions, il ne les décides donc pas.  


Dans cet extrait l’auteur KARL MARX défend donc la thèse que le travail est extérieure à l’homme, il développe des enjeux sociaux car il remet en cause le système de travail dans la classe ouvrière avec ses conditions dramatiques de travail mais il prend aussi une tournure politique dans le fait que l’ouvrier à une considération particulière, il n’est pas considéré comme un travailleur et n’est pas même représenté tel quel. Cette non considération mènera à la “lutte des classe” (terme marxiste) au début 20è siècles.

PARTIE 1 : Marx nous montre la thèse de son sujet dès le début, l’aliénation du travail. Aliénation vient du mot aliène qui caractérise un étranger et cela signifie devenir un étranger à soi-même, ainsi par l’aliénation du travail Marx veut exprimer l’idée que le travail ici à la chaîne est extérieur à l’ouvrier, cela n’appartient pas son essence qui veut dire sa nature profonde qui définit l’homme en dehors de toute particularité, ce n’est pas l’ouvrier lui-même qui s’impose au travail mais le patron qui impose le travail à l’ouvrier, il n’a donc pas besoin de savoir ce qui doit faire cela lui est contraint. Il réalise toujours la même tâche et ne sais pas vraiment la raison de son être, il réalise les opérations qui lui sont données. Le travail ouvrier restreint alors l’homme dans sa propre conscience, il le restreint de toute liberté au lieu de permettre à l’homme de se réaliser dans son travail, l’ouvrier voit son esprit se dégrader. Son propre travail amène l’homme ouvrier à une régression. L’ouvrier a une singularité, il ne peut pas à travers son travail exprimer ce qu’il ressent et donc réaliser une oeuvre qui résulte de son travail, donc il ne peut rien percevoir et rien développer, ainsi l’ouvrier se nit et perd toute conscience. Dans son espace de travail il n’est pas à l’aise car il est extrêmement limité cela représente une contrainte physique en plus mais pas seulement, morale également : dans un espace réduit l’esprit est figé et localisé sur sa tâche, la fatigue est alors engendrée par les contraintes du corps et amène forcément à un rétrécissement de sa pensée. L’ouvrier subit tellement son travail qu’il en devient malheureux, c’est à dire que le travail qu’il doit effectuer ne le favorise pas, il ne s’accomplit pas là-dedans et n’est pas libre car ce n’est pas lui qui va penser sa tâche. Il n’est pas sujet d’une libre activité physique intellectuelle c’est à dire sans contraintes, sans aucune interférence extérieure or ici ses actions sont commandés par autrui que lui-même, il n’est pas maître de ses actions ,c’est l’automatisation du travail qui le guide et la machine qui impose une cadence infernale. Ainsi l’ouvrier se tue lui même, il tue son corp et ruine son esprit par l’automatisation de ses tâches alors qu’il avait par nature la possibilité de développer son esprit (pensée, conscience) mais l’ouvrier lui même se ruine de ses capacités noétiques. Il s’oublie de son travail, il n’est jamais lui même car il n’en a pas le temps à cause de ses contraintes du corps qui ne lui permettent pas de se développer. Il ne se sent pas chez lui dans son rapport à son corp, il n’est plus libre de lui même, c’est la machine qui décide. En revanche il ne fait qu’un avec lui même lorsqu’il se trouve loin de son travail, cela exprime l’idée que sa raison vient de l'extérieure.

TRANSITION : Le travail n’est pas dans l’essence de l’homme, il lui est extérieur, il lui faut donc s'intérioriser afin de répondre à ses besoins, ainsi il lui est contraint. Une partie de son humanité lui est enlevée, il est réduit à une simple machine répondant à des ordres, il n’est pas maître de lui même et de ce qu’il fait. Mais quelle est donc la conséquence de cette extériorité du travail sur l’ouvrier ?

PARTIE 2 : L'extériorité du travail est une contrainte pour l’homme, il ne l’a pas choisi c’est donc du travail forcé, comme le travail des esclaves. Mais ici l’ouvrier n’est pas fouetter et en plus il est payé c’est une nouvelle forme d’esclavage qui donne bonne conscience au patron. C’est ce que le philosophe NIETZSCHE qualifie de travail torture. Il faut se rappeler la nécessité première du travail, il permet à l’homme de répondre à ses besoins, c’est ainsi la seule raison pour laquelle l’ouvrier se ruine au travail car il ne lui permet de développer quoi que ce soit chez lui. L’ouvrier est animalisé, sa seule préoccupation est de survivre. Ainsi l’ouvrier se sacrifie au nom de la production pour de l’argent, le travail n’est qu’un outil pour la consommation, c’est notre société à l’époque de l’industrialisation qui impose cette forte production et ainsi consommation.

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