Grandes Théories Économiques
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A l'époque préhistorique, la théorie économique n'existe pas. L'homme, chasseur-cueilleur à cette époque, produit des outils, de la nourriture. On commence les échanges par le don, le troc et la guerre.
Sous l'Antiquité, les théories économiques ne constituent pas encore un discours autonome, mais un certain nombre de problématiques à caractère économique sont soulevées par les philosophes. A l'époque, les grecs et les romains préfèrent pratiquer, bâtir l'économie plutôt que la penser. Globalement, on fait du commerce (c'est le début des premiers marchés). Ces deux peuples prospèrent grâce à la guerre et à l'esclavage mais ne s'intéressent pas encore à la question de la production et de la répartition des richesses. Xenophon est l'inventeur du terme « économie », oikonomia en grec, ce qui se décompose en oikos (foyer) et nomos (gestion, administration). L'économie est alors la façon de bien gérer l'argent du foyer. L'économie est donc limitée à la sphère privée, à la famille. Platon et Aristote s'interrogent quant à eux sur la justice sociale car ils constatent l'apparition de nombreuses inégalités dans la démocratie athénienne. La réflexion économique est donc au départ d'abord et avant tout une réflexion d'ordre moral et philosophique sur ce qui est juste.
Le Moyen-Âge voit la naissance du capitalisme. Pour comprendre l'apparition du système capitaliste, il faut d'abord comprendre le poids de la religion, et ensuite comprendre l'emprise de la structure féodale sur la société. Le poids de la religion entre le XXe et le Xve siècle interdit toute réflexion économique nouvelle car l'église (càd le pape) prône un désengagement total vis-à-vis du pouvoir temporel. Les premiers économistes doivent donc rester discrets. Pour autant, l'église prône par exemple l'interdiction du prêt à intérêt, ce qui montre qu'elle n'hésite pas à s'impliquer dans la vie temporelle et à ralentir l'activité économique. Le fait que l'on soit regroupés en fiefs interdit également le développement de l'activité économique. En effet, les échanges entre le Vè et Viè siècle ne s'effectuent qu'au sein des fiefs de manière quasi-autarcique, ce qui empêche l'apparition d'un grand marché national permettant l'accumulation des richesses à grande échelle. Un système capitaliste est un système dans lequel on veut accumuler du capital, de l'argent. Il faut mettre en place certains paramètres : droit de propriété, mécanismes bancaires, mécanismes d'assurance. Le capitalisme va apparaître vers le VIIIe siècle, en Italie. Les théories économiques servent à appuyer et à attaquer ce capitalisme. Progressivement, l'emprise de la religion et de la structure féodale sur l'activité économique et sur la réflexion économique va progressivement s'atténuer. Entre le Xe et le XIIIe siècle, les invasions commencent à diminuer. Le commerce marchand va connaître un essor spectaculaire. Les échanges se multiplient car à la fin de la période des invasions, les routes deviennent plus praticables. L'économie est marquée par le rayonnement de grandes cités marchandes, comme Venise, Florence, Amsterdam ou encore Anvers. Elle est surtout marquée par la puissance commerciale de l'Italie et c'est précisément en Italie que le capitalisme fait son apparition. La plupart des historiens et économistes considèrent que le capitalisme apparaît au XIIIe siècle. Face à ce bouleversement, la doctrine du désengagement de l'Eglise va changer. Désormais, de nombreux théologiens, à l'image de Saint Thomas-Daquin, préconisent une réflexion de l'Eglise sur les questions économiques. Par exemple, Saint Thomas montre que le prêt à intérêt n'est pas forcément condamnable à condition que le prêteur soit dédommagé de manière juste et que l'emprunteur ne paie pas un taux d'intérêt trop élevé. A la fin du Moyen-Âge, la pensée religieuse en matière économique reste de ce fait dominante.
L'époque moderne.
C'est la naissance de l'économie politique, et donc de l'économie. Plusieurs évènements historiques marquent l'entrée dans la modernité :
- la découverte du Nouveau Monde, et donc de nouveaux marchés
- la réforme protestante, facteur de libération de l'activité économique car chez les protestants, la prédestination fait de la réussite matérielle un signe d'élection divine
- invention et diffusion de l'imprimerie, élément très important pour toutes les pensées. Cela permet de diffuser des idées.
- disparition de la structure féodale, qui laisse sa place à l'Etat.
Ces changements vont conduire à un renouveau de la réflexion économique. A une époque où la monarchie absolue s'impose dans toute l'Europe comme le système institutionnel privilégié, un certain nombre de conseillers du prince, de financiers, de marchands vont essayer de réfléchir à la meilleure manière d'enrichir les souverains. Ces différents penseurs vont se regrouper dans un courant appelé le mercantilisme (de l'italien mercante, marchand). Les mercantilistes estiment qu'il faut enrichir la classe des marchands pour enrichir le roi. Le mercantilisme opère deux ruptures. La première est que le mercantilisme est une pensée laïque qui s'émancipe totalement de la pensée religieuse. Seconde rupture, le mercantilisme pense l'économie d'un point de vue collectif et national et ne limite plus celle-ci à la sphère privée, mais l'élargit à la sphère publique. L'économie devient l'affaire de tous les citoyens et prend un caractère politique. A la suite des mercantilistes, les physiocrates puis les économistes classiques vont fonder définitivement l'économie politique. Ces deux écoles de pensée tentent notamment de révéler les lois économiques existantes et de donner un fondement plus rigoureux à l'économie. Avec ces trois courants de pensée, la théorie économique est née.
L'époque contemporaine.
L'économie politique est longtemps restée un discours à caractère philosophique. C'est le courant néoclassique vers les années 1870 qui va tenter de transformer l'économie en une science. Pour cela, les néoclassiques vont utiliser les outils de la science physique et des mathématiques. Ils vont donc essayer de formaliser le comportement de l'homme à travers des équations et de montrer la supériorité du marché dans l'allocation des ressources économiques. Cette école utilise un raisonnement ahistorique et apolitique, c'est-à-dire neutre. Il y a une propension à la neutralité et à l'universalité du raisonnement.
Conclusion : l'école néoclassique domine la science économique depuis maintenant 140 ans, même si elle a été largement remise en cause d'un point de vue théorique par de nombreux travaux universitaires à de nombreux égards et même si les faits historiques ont invalidé une partie de ces conclusions, de ces raisonnements. La pensée néoclassique est ce que l'on appelle la pensée orthodoxe.
Section 1 : Les mercantilistes.
Paragraphe 1 : La genèse (du latin genesis, naissance).
La naissance du mercantilisme coïncide avec l'apparition du Nouveau Monde, l'avènement de la monarchie absolue et l'apparition de l'Etat. C'est Adam Smith, chef de file de la future école classique, qui a utilisé le terme de mercantiliste pour qualifier des penseurs voulant favoriser la classe des marchands. En réalité, les mercantilistes n'ont jamais constitué un groupe de penseurs homogène, structuré, et c'est un groupe de penseurs qui regroupe des praticiens de l'économie plutôt que des théoriciens. L'idée fondamentale de la pensée mercantiliste, c'est qu'il faut enrichir la nation pour enrichir le roi. Les mercantilistes définissent ainsi la manière dont le prince, le roi, le souverain doit utiliser, gouverner l'économie. Les mercantilistes sont favorables à l'intervention de l'Etat dans l'économie pour stimuler et pour protéger la classe des marchands. Le mercantilisme fait l'apologie, l'éloge du commerce, de l'artisanat car elle considère qu'il y a une convergence d'intérêts entre les commerçants et le souverain. Les mercantilistes pensent que la richesse est industrielle (du latin industria, le travail, travailler). Un pays est riche s'il travaille beaucoup. Pour les mercantilistes, la richesse est commerciale : il faut encourager le commerce avec des règles juridiques adaptées pour que le pays dégage le plus grand excédent commercial possible. La richesse est monétaire, pour les mercantilistes : l'enrichissement est une fin en soi, le but de la vie. Au niveau individuel, est riche celui qui détient des métaux précieux, de l'or et de l'argent. Au niveau collectif, la monnaie est l'expression principale de la souveraineté du monarque. Les mercantilistes pensent que la puissance du roi provient de l'or et de l'argent. Le roi, en échange de la protection qu'il offre aux marchands, a le droit de lever des impôts pour faire fonctionner
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