L'amour de soi et l'amour propre chez Rousseau

L’amour de soi et l’amour propre chez Rousseau

Rousseau retrace l’aventure de l’humanité depuis son origine et il l’illustre dans son état de nature afin de mieux comprendre comment l’humanité en est arrivée là. L’objectif de ce travail est de montrer pourquoi l’amour propre est une des sources de l’inégalité parmi les hommes. Ce philosophe distingue deux types d’inégalité : l’inégalité naturelle et l’inégalité sociale.

Le premier état est l’état naturel, aussi appelé l’amour de soi. L’homme à cet état est poussé par deux tendances équilibrées: celle de la pitié et celle de l’auto conservation. «… deux principes antérieure à la raison, dont l’un nous intéresse ardemment à notre bien-être et à la conservation de nous-mêmes, et l’autre nous inspire une répugnance naturelle à voir périr ou souffrir tout être sensible et principalement nos semblables.» (P.3) La pitié pousse l’homme sauvage vers les autres et l’auto-conservation l’isole; l’homme naturel est donc équilibré par ces deux simples tendances. De plus, l’homme à l’état de nature est simple. Il est dépourvu de tout sens moral, de raison; cela permet à l’homme de se qualifier comme étant bon. Il ne connait ni le bien ni le mal. Fortement similaire à l’animal, ses pensées sont composées seulement d’opérations simples. Or, cela fait qu’il a peu de besoins alors, il parvient facilement à tout les satisfaire, car ce sont toutes des passions de nature ( la nourriture, le repos et le sexe). «… ce n’est qu’en examinant de près, ce n’est qu’après avoir écarté la poussière et le sable qui environnent l’édifice, qu’on aperçoit la base inébranlable sur laquelle il est élevé, et qu’on apprend à en respecter les fondements…»(p.3) Si l’on dépouille l’homme de tout ce qui relève de la civilisation ou de la société, on retrouve l’homme à son état de nature. Ainsi, l’inégalité est peu perceptible dans l’état de nature.

Les hommes à l’état de nature ressemblent beaucoup au animaux à l’exception de leurs facultés de se perfectionner. La nature commence à évoluer, alors les hommes doivent s’adapter et acquérir de nouvelles façons de penser. «Cette idée de propriété, dépendant de beaucoup d’idées antérieures qui n’ont pu naître que successivement, ne se forma pas tout d’un coup dans l’esprit humain : il fallut faire bien des progrès, acquérir bien de l’industrie et des lumières, les transmettre et les augmenter d’âge en âge, avant que d’arriver à ce dernier terme de l’état de nature. […]» (p.16) C’est ainsi que née l’amour propre; lorsque l’idée de la propriété et la comparaison entre en société. Les inégalités de propriété instaurent l’inégalité morale, parce que si les hommes peuvent “posséder” les choses, alors