L'homme est un animal social, la séparation entre voix et parole

Tout ce qui traite de l’homme, de la nature humaine, est de l’ordre de l’Humanité. L’homme par définition est un animal. Un animal organisé certes, mais un animal vivant tout de même. Là se poseront multitudes réflexions concernant la marge nous séparant des autres animaux puisque l’on possède tous deux des similarités incontestables. Toutefois, si l’Homme possède des similarités aves l’animal, il en est de même avec les différences qui séparent les deux types d’êtres. Aristote, philosophe du IVème siècle et disciple de Platon, se voit méditer au sujet de la nature humaine qui selon lui se rapporte à la politique, au social. L’extrait étudié tiré de son œuvre Politique, témoigne de son appui sur cette notion comme quoi par nature, l’homme serait un animal social (littéralement traduit animal politique Zoon politikon), un être singulier avec des qualités qui lui sont propres. Ainsi nous sommes amenés à nous questionner sur le raisonnement d’Aristote qui implique une distinction spécifique entre l’Humanité et les autres animaux se fondant sur les divers types de discours de la rhétorique. Il s’agira dans un premier temps de rendre compte de la séparation entre voix et parole avant de dégager la mise en place des types de discours de la rhétorique selon Aristote.

La voix et la parole sont deux concepts qui à première vue se ressemblent, mais qui dans le fond, ne valent pas la même chose. La parole se rapporte à un art; l’art de la parole. La parole est le propre de l’homme comme caractérisée par Aristote « seul parmi les animaux, l’homme est doué de parole ». Il est sous-entendu que la parole est intégré dans la notion de logos, qui définit bien l’art de vivre chez l’homme. En additionnant parole, raison et science, le terme employé par le philosophe résume en bref tout ce que « l’autre animal » ne possède pas. En effet, si on peut dire que l’homme est un animal social, c’est que c’est un animal qui paradoxalement ne vit pas dans la nature mais dans la culture qu’il est capable de se bâtir. Quand Aristote parle d’animal social ou de Zoon politikon, il parle aussi de « famille » et de « cité ». En ce sens il introduit l’idée que l’homme en opposition à l’animal grégaire ne se fonde pas seulement dans un troupeau soit une cohorte instinctive mais plutôt dans une communauté. Communauté qui encore une fois ne se base non seulement sur la culture et le logos émit par l’humain mais aussi et avant tout sur la communication, annexe de la parole. Car oui, l’animal lui aussi est capable de communiquer cependant ce ne sera pas par le biais de la parole mais par la voix. Aristote définit la voix comme un procédé qui « sert à signifier la douleur et le plaisir ». La voix phoné est donc le simple moyen par lequel des sons se dégagent, moyen qui n’a donc rien d’unique en lui puisqu’il est possédé par tous les animaux.

L’animal qui est doté de parole, c’est un animal particulier. La parole englobe plusieurs facteurs à la fois, et c’est justement ça qui donne un avantage à l’humain face aux « autres ». Supposé que les humains utilisent leur parole dans un contexte spontané et non réfléchi, il sera alors dans leur droit de s’apprivoiser cette parole, la préparer, pour l’utiliser dans un but précis, se ralliant à cette représentation de la rhétorique.

« La rhétorique est la faculté de considérer, pour chaque question, ce qui peut être propre à persuader. » C’est ainsi qu’Aristote décrit la rhétorique dans son ouvrage du même nom Rhétorique. Celle-ci promut l’art de l’éloquence, l’art de bien parler dans un