L'idée d'une morale universelle peut-elle encore exister ?
Dissertation : L'idée d'une morale universelle peut-elle encore exister ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Cléophée Barazer • 10 Mai 2017 • Dissertation • 1 350 Mots (6 Pages) • 1 274 Vues
DOIDY TleL
Loan 03/01/2017
DISSERTATION DE PHILOSOPHIE
Sujet : L'idée d'une morale universelle peut-elle encore avoir un sens ?
La morale fait référence à un ensemble de règles et de valeurs qui s'impose à l'individu par la société elle permet notamment de faire la distinction entre ce qui est « bien » et ce qui est « mal ». Dans notre monde, il existe plusieurs morales, cependant, elles varient selon les sociétés qui les prescrivent. Ainsi, nous pouvons nous demander si le fait de disposer d'une morale commune à tous les Hommes, dite « universelle », peut-il encore avoir une raison d'être aujourd'hui ? Nous allons en premier lieu effectuer un parallélisme avec l'exemple de la culture puis nous traiterons ensuite la morale chrétienne puis celle de Kant qui se revendiquent toutes deux universelles.
Le mot « culture » renvoie à un phénomène où la société inculque à l'être humain des conduites et des représentations à respecter. Cela correspond à une étape nécessaire qui permet à l'Homme d'actualiser son humanité et lui apprend à cultiver sa raison. Prenons l'exemple de Victor de l'Aveyron (le plus célèbre cas d'enfant sauvage) : celui-ci a vécu seul dans la nature et a échappé à l'éducation ainsi qu'aux règles de sa culture. Les Allemands parlent alors de « bildung », qui renvoie à une éducation nécessaire, sans laquelle l'Homme ne peut être considéré comme un être humain au sens développé. Dans le cas de Victor, il lui est impossible de communiquer avec les autres Hommes et il revêt un comportement animal car celui-ci n'a pas eu la chance d'avoir été éduqué. Le docteur Jean Marc Itard écrit alors à son sujet : « L’homme en tant qu’homme, avant l’éducation, n’est qu’une simple éventualité, c’est-à-dire moins même qu’une espérance. » . Cependant, même si au sens ethnologique, l'être humain est un être de culture, il est impossible de mettre en place une culture universelle qui engloberait tous les Hommes : la culture asiatique n'est pas identique à culture africaine, tout comme toutes les autres cultures présentes dans notre monde sont différentes. On parle alors de cultures particulières : nous ne pouvons catégoriser d' « universelles » seulement les lois biologiques qui relèvent de la nature humaine, ce qui est « inné ». Ainsi, l'exemple de la culture nous fait prendre conscience que notre monde est composé de plusieurs cultures dites « particulières » qui se veulent différentes. En est-il alors de même pour la morale ?
La morale chrétienne est une morale qui se veut universelle : l'Homme en tant que sujet individuel se doit de répondre à certaines règles, il doit notamment faire en sorte de répandre le bien et d'éviter de commettre le mal. Cependant, cette morale repose sur la contrainte et le devoir : « Tu ne dois pas », « Tu n'auras pas », « Tu n'utiliseras pas »... Ainsi, l'Homme n'a pas un rôle important et doit consacrer sa vie à agir selon plusieurs commandements. Même si la morale chrétienne cherche à s'appliquer de manière universellement, en réalité, au fil des années, de moins en moins de personnes adhèrent à cette doctrine. De plus, il est assez rare qu'une personne vive en fonction des commandements étiquetés et applique toutes les règles à la lettre. Ainsi, même si cette morale tend à s'appliquer manière universelle, elle n'est pas une morale universelle dans le sens où tous les Hommes y répondent : seulement un « petit » nombre de personnes comparé à la population mondiale l'adopte.
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