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La Culture

Fiche : La Culture. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  26 Décembre 2020  •  Fiche  •  2 912 Mots (12 Pages)  •  515 Vues

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Fiche : la culture :

Un mot complexe et polysémique :

  • Sens ontologique : la culture c’est ce qui permet de séparer l’homme de la nature, qui l’élève au-dessus de l’animalité
  • Sens anthropologique : la culture c’est un ensemble d’habitudes, de lois, de croyances, de techniques, de représentations mentales propres à un groupe d’hommes (manière dont une population s’approprie le premier sens du mot culture) 🡪 il existe donc des cultures
  • Sens classique : la culture désigne un processus de réalisation de soi et le résultat de ce processus = un apprentissage de connaissances afin d’atteindre une forme de moralité et la finalité de la culture c’est l’exercice de la raison
  • Culture vient du latin « cultura » qui a donné le mot agriculture s’appliquant donc premièrement au travail de la terre puis au travail de l’esprit avec Cicéron qui compare l’esprit à un champ qu’il faut ensemencer grâce à la philosophie : tout d’abord il faut enlever les mauvaises herbes (discipline) puis semer les graines (instruction).
  • L’homme cultivé c’est alors celui qui prend soin de son esprit et qui habite le monde à la manière d’un être humain et non d’un animal : ne pas tenir compte uniquement de ces besoins et ne pas vivre uniquement pour satisfaire ses désirs (chez l’homme le désir se transforme en besoin donc le cercle de ses besoins ne cessent jamais de s’élargir) 🡪 l’homme possède la raison tandis que l’animal n’a que l’instinct
  • Sartre : « Chez l’homme l’existence précède l’essence » = la singularité de l’homme est le résultat du travail que nous faisons sur nous même par la culture (nous ne sommes pas uniquement notre code génétique)

L’homme est un animal symbolique selon Cassirer :

Le monde humain n’est pas un simple monde de réception, de réponse et d’action aux stimuli externe que le corps reçoit c’est aussi un monde d’idée et de symbole. En effet, l’homme est capable de différer ses réponses aux stimuli, d’y réagir différemment selon les situations 🡪 nos réponses sont suspendus par la pensée et la réflexion. Et l’homme prend de la distance avec le monde matériel en créant le langage, la religion, les mythes, l’art 🡪 l’homme interprète la réalité à travers un réseau complexe de symboles. Les hommes font la différence entre deux réalités : le sacré (réalité absolue avec une valeur importante, ce que je considère comme nécessaire de respecter) et le profane (monde ordinaire, moi qui donne la valeur aux choses) 🡪 s’inventer des dieux est le propre de l’homme. L’homme ne se contente pas de vivre dans la réalité telle qu’il la trouve : il la change, l’enchante, l’augmente des productions de son esprit. L’homme est d’abord en relation avec lui-même avant d’être en rapport avec le monde (le contraire pour l’animal). Les choses que je perçois se colorent de mes états d’âmes : la réalité qui nous apparait est filtré par le langage et les croyances de chacun : la culture permet à l’homme de vivre dans une réalité de symbole. 

Ce qui trouble l’homme ce ne sont pas les choses mais ce que nous pensons de ces choses – Epictète = stoïcisme = nous sommes prisonniers de nos représentations. Kant : l’espace et le temps ne sont pas les réalités mais les manières humaines de saisir la réalité, des manières universelles mais uniquement à l’esprit humain donc le réel qui est dans l’espace pour nous n’est qu’une représentation.

Le langage :

Je ne peux pas me défaire du langage, je peux arrêter de communiquer avec les autres mais je ne peux pas arrêter de penser : le langage introduit l’homme dans l’univers humain 🡪 sans langage, pas de pensée structurée, pas d’imagination, pas d’irréel, de mensonge, de virtuel, de passé, de futur… L’animal lui vit n’a pas conscience du futur donc de sa mort, quand il construit des outils il les jette un fois qu’il a finit de les utiliser, il ne les améliore pas. C’est le langage qui médiatise notre rapport au réel et à nous-même. On ne perçoit que les choses que l’on peut nommer et plus nous avons du vocabulaire, plus nous percevons les choses avec finesse, moins on en a plus on perçoit l’univers schématiquement. Le langage est donc essentiel mais non inné puisqu’un enfant qui n’entend jamais parler ne parlera pas : alors le langage est le fruit de la culture (je le développe grâce à la relation avec l’autre) et le creuset de la culture (sans langage, aucune transmission n’est possible).

Le langage est le propre de l’homme car l’animal ne parle pas : il possède une forme de langage mais ne peut rien exprimer d’abstrait avec des sons articulés, il peut juste exprimer ses émotions, sensations, besoins. Pour Descartes, le langage ou tout autre signe n’exprimant aucune passion est la seule preuve de l’existence de l’âme 🡪 les animaux n’expriment que leurs passions donc ils n’ont pas d’âmes.

Pour Saussure : le langage humain est un système de signe conventionnel et arbitraire (cad un même signifié avec deux signifiants différents) : le signe se dédouble en signifiant (représentation mentale du signe = image associée au mot) et en signifié (représentation mentale du concept associé au signe = sens du mot) 🡪 le signe est signifiant s’il renvoi à quelque chose de signifié 🡪 deux faces complémentaires. Or comme chaque signe ne reçoit son sens que de son contexte : le sens de la phrase est toujours plus que les sens des signes qui la compose. Le langage est la construction humaine par lequel l’homme découpe la réalité en catégorie et chaque langue contient une interprétation du réel qui oriente notre perception. Synonyme = qui renvoie à une communauté de sens avec des nuances.

Rapport langage/pensée :

Il n’y a langage que là où il y a pensée et il n’y a véritablement pensée que là où il y a le langage = relation réciproque :

  • Descartes : la pensée est première, le langage est second car le langage a été inventé pour exprimer la pensée aux autres 🡪 la finalité du langage c’est la communication
  • Bergson : le langage est incapable d’exprimer l’ipséité de l’individu ou de formuler la singularité d’une chose puisqu’il n’utilise que des concepts généraux

L’homme peut être définit par sa capacité à fabriquer des outils grâce à l’intelligence = Homo Faber 🡪 l’intelligence analyse (décompose les éléments) et regroupe en catégories les choses qui se ressemblent donc elle ne cherche pas à connaitre le réel mais à comprendre le parti qu’elle peut tirer des choses = lien pragmatique avec la réalité car son but est notre survie par la satisfaction de nos besoins. Le langage est un instrument au service de l’intelligence puisqu’il sert à nommer les catégories qu’elle a créé comme des étiquettes. Alors les mots ne donnent jamais la singularité d’une chose, le langage est inadapté à l’expression alors l’inexprimable c’est la réalité la plus authentique de l’homme (plus je décris, moins je transmets l’idée).

Le « moi social » (= celui qui se manifeste quand je suis avec les autres, composé d’habitudes, de réflexes, de rôle que la société me conduit à jouer) + le « moi profond » (= ipséité authentique, unique car s’y mêle le passé, présent et futur, en perpétuel mouvement donc impossible à appréhender par un langage figé) = les deux moi de l’homme. Le langage ne peut donc exprimer que le « moi social » car il n’est qu’un instrument de vie en société, l’accès au « moi profond » ne se fait que grâce à l’intuition (artistes, poètes arrivent à ne pas faire un usage rigide du langage – l’écrivain réussit à nous tendre un miroir opaque dans lequel on entrevoit plus qu’on ne voit). Le langage est comme un filet, la conscience lance ce filet dans le moi et ne remonte que ce qu’elle peut attraper donc que le social, en laissant le profond enfoui. L’homme ordinaire fait un usage mécanique du langage cad il ne s’en sert que pour communiquer alors que pour les artistes l’expression prime sur la communication 🡪 le langage cesse d’être un outil tout prêt et devient des formulations avec des nuances inédites et c’est cette nouveauté qui me renvoi à l’existence d’une intériorité et me permet d’en prendre conscience.

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