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La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?

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Par   •  21 Janvier 2018  •  Dissertation  •  1 419 Mots (6 Pages)  •  2 355 Vues

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Dissertation de Philosophie

La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ?

Etre informé de quelque chose ne suffit pas à connaître cette chose de manière exhaustive, au même titre qu'avoir entendu parler d'un attentat meurtrier à l'autre bout du monde ne rend pas informé sur les causes, les effets et le déroulement exact de cet attentat. On pourrait donc penser qu'être conscient d'un sujet ne suffit pas à connaître ce sujet, pourtant, la conscience de soi par exemple c'est posséder la connaissance de ses actes, sensations ou réflexions simultanément à l'action, à la sensation ou à la réflexion. La conscience de soi admet donc une forme de connaissance intérieure. De plus, on peut assimiler la conscience de soi à la subjectivité alors que la connaissance de soi est objective. Ainsi on peut se demander si la conscience de soi est une connaissance de soi. La conscience de soi, subjective, est-elle capable d'offrir une connaissance de soi complète, donc objective ? Nous verrons que la conscience par définition est source de connaissance, source des plus grandes certitudes pourtant, dans un second temps nous remarquons que par un manque de distance et de profondeur de regard, la conscience est incapable de se discerner elle-même telle qu'elle est, de même qu'un œil ne peut pas se voir lui-même voyant.

Analysons le terme de conscience. Issue du mot latin conscientia construit à partir de cum et de scientia, c'est à dire : avec science, la conscience induit donc une dimension scientifique, un savoir exact par définition étymologique. Cette dernière comporte donc systématiquement la connaissance en elle. La conscience de soi est la réflexivité de la conscience, c'est un retour en soi permettant de se prendre soi même pour objet de conscience. D'un autre côté, la connaissance, signifie étymologiquement : naître avec, et veut dire avoir une idée, un savoir ou faire une différence. Et la connaissance de soi est la réflexivité de la connaissance. Il y a donc dans les deux expressions une forme de savoir réflexif. Par exemple, si l'on ressent la faim, on aura conscience d'avoir faim et on aura la connaissance que notre corps a besoin de manger.

Mais qu'ils soient tous les deux liés à une forme de savoir ne permet pas de les rapprocher. En effet deux formes de savoir peuvent être complètement différentes, le savoir d'un scientifique est par exemple complètement différent du savoir faire d'un cuisinier. Quel savoir la conscience de soi et la connaissance de soi ont-ils donc en commun ?

Descartes va même plus loin avec son “cogito ergo sum”. En effet, il présente la conscience de soi comme la seule certitude existentielle que l'homme a et donc la première des connaissances de soi. Le cogito de Descartes était le résultat de son expérience de doute radical qui a fait s'écrouler auparavant toutes les certitudes de la Doxa avant d'être arrêtée par la certitude de l'existence de la conscience prouvée par la pensée. Ainsi : “je pense donc je suis”.

La conscience de soi apporte donc bien des connaissances sur soi, mais l’existence seule de la conscience, si elle est vide, peut elle être vue comme une connaissance digne d’intérêt ? De plus la subjectivité de la conscience n’invalide-t-elle pas toute autre forme de savoir ?

Sartre continue la réflexion de Descartes dans son Être et le Néant, il affirme en effet que la conscience devient forcément en quelque sorte objective lorsqu'elle prend conscience d'un état ou d'une action. Il reprend les termes empruntés au philosophe allemand Husserl : “toute conscience est conscience de quelque chose”. Il dit donc que toutes les formes de conscience se rapportent à quelque chose, et Sartre ajoute que c'est quelque chose qu'elles ne pourront jamais être. En d'autres mots, si on a conscience d'une idée, on ne peut pas être cette idée. Par exemple, si on a peur, on est la peur. Mais dès que l'on en prend conscience, notre conscience ne coïncide plus avec la peur, elle prend du recul et se détache de la peur. Il en déduit que nous somme un être qui est en même temps un néant car nous ne pourrons jamais rien être précisément pcq nous sommes conscience, d'où le titre de son livre. Le fait que la conscience vise toujours autre chose qu'elle même est son caractère irréflexif. Ce caractère lui donne donc une certaine objectivité par rapport à la connaissance de soi puisque la conscience ne fait d'après Sartre plus partie du sujet qu'elle observe lui permettant ainsi d'être plus impartiale.

Mais finalement, de la même manière que l'on ne peut pas observer son dos sans l'aide d'un miroir, certains aspects de nous même ne nous sont pas évidents, d'où l'importance de conseils extérieurs pour évoluer. Mais comment notre propre conscience peut elle parfois se tromper ou être ignorante dans la connaissance de notre propre être ?

Pour connaître un sujet, en avoir une idée claire, il faut prendre un peu de recul et faire le tour de la chose dans la globalité. Il faut donc faire preuve d'objectivité. La connaissance de soi est donc

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