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La conscience est-elle un privilège ?

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Par   •  10 Décembre 2022  •  Dissertation  •  1 121 Mots (5 Pages)  •  659 Vues

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La conscience est un terme complexe, même pour des philosophes. On entend beaucoup ce mot dans le langage courant, par exemple aller offrir des fleurs à sa grand-mère de temps en temps en se disant que ça nous donnera “bonne conscience”. Mais qu’est-ce vraiment la conscience? Malgré le fait que ce soit un terme abstrait on peut tirer de la conscience trois significations. Il y a la conscience à laquelle on pense en premier, la conscience morale: il s’agit de savoir discerner le bien et le mal. Il y a aussi la conscience réfléchie: là il s’agit de savoir nous juger nous-même et autrui. Puis ensuite on trouve la conscience immédiate: nos cinq sens, sentir et avoir une sensibilité au monde extérieur. Mais est-ce que cette conscience, selon ses aspects, nous donne-t-elle un privilège? L’Homme est-il le seul à en avoir une? Y a-t-il des limites à ce privilège?
Même si nous ne pouvons pas nous mettre dans la peau des autres êtres vivants, rien ne nous prouve, mis à part des exceptions, que les autres êtres-vivants auraient accès à une conscience profonde comme la réflexivité, qui par contre, est présente chez chaque humain.  La conscience est donc le sujet d’une valorisation, mais cette valorisation est-elle légitime?
Ainsi, dans un premier temps, nous allons montrer que l’être humain est doué de réflexion, il est définie par l’aptitude à penser, le pouvoir de penser et cela fait de lui un être privilégié, ce qui serait valorisant. Mais ce privilège ne peut-il pas également nuire à l’être humain? C’est alors que dans un second temps, nous verrons que des limites se trouvent, pouvant faire de la conscience quelque chose de néfaste

D’abord, l’être humain est doué de réflexion, il est définie par l’aptitude à penser, le pouvoir de penser, ce qui serait valorisant.
La conscience d’une profondeur allant jusqu’à la réflexivité est une exclusivité de l’Homme. Elle n’est pas partagée avec les animaux et les objets. Même si les animaux sont capables de percevoir et d’être sensible à ce qui les entoure, ils n’y réagissent seulement par instinct contrairement à nous qui pouvons juger ce que autrui et nous-même pensons, disons, et faisons. Alain dit dans Libres Propos “les animaux n’ont point de passions”. Les animaux réagissent à leur émotions comme si c’était des signaux. Les humains peuvent avoir un retour sur ces émotions et peuvent apprendre à les comprendre et essayer de les maîtriser. Par exemple, un animal qui a peur va instinctivement fuir mais un Homme va essayer de comprendre ce qu’il se passe, d’où vient le danger et comment l’éviter.
Cette exclusivité confère aussi le pouvoir de connaître, agir et choisir. En effet, étymologiquement, conscience vient de “cum-scientia” qui signifie “avec savoir”. Avec la conscience on accède à certains savoirs (connaissance de l’environnement et de soi-même) qui nous permettent d’agir et donc d’abord de faire des choix pertinents. Nous pouvons avoir un retour sur ce que nous  faisons, pensons et disons, alors on peut choisir et agir en fonction de ces jugements. Comme le dit Socrate, “connais toi toi même”, car c’est la réflexivité qui est le guide de l’action pour l’être humain.
Cette profondeur de conscience forme un avantage. Elle nous fait passer d’objet à sujet. Donc nous obtenons ce qu’on appelle la dignité. Les êtres conscients doués de réflexivité et de jugement ne se laissent pas traiter comme une chose. Par exemple, un employé qui se fait surexploiter peut revenir sur la situation en faisant appel à sa dignité, et donc démissionner.

Ainsi, l'être humain est bien valorisé par son aptitude à penser et à accéder à la réflexivité. La conscience est exclusive, donne des pouvoirs et est un avantage pour l’Homme. Toutefois, la conscience qui se présente jusqu’à maintenant comme un avantage, peut aussi devenir un fardeau et entraîner du mal-être. Dès lors, on peut remettre en question la valeur de la conscience.

Ensuite, nous allons voir que des limites se trouvent et que la conscience peut finalement aussi nuire à l’être humain, à travers les mêmes aspects qui feraient d’elle un privilège.         En effet, la pensée peut avoir des effets malheureux sur un Homme. Puisqu’il est conscient de lui-même, il est alors conscient de ses douleurs physiques mais aussi psychologiques. Prendre conscience de quelque chose que nous avons fait peut devenir destructeur. Par exemple, dans l'œuvre de Sophocles Œdipe roi, le héros oedipe découvre à la fin du récit qu’il a accompli une prédiction pour laquelle il avait été abandonné à sa naissance: il a tué son père et épousé sa mère. La prise de conscience le pousse à se crever les yeux tellement elle lui est insupportable.
Puisque nous sommes des êtres conscients, nous pouvons comprendre à travers nos jugements mais aussi ceux des autres que certains de nos désirs peuvent être “contre-nature” et cela peut énormément nous nuire, jusqu’à être destructeur. Pour illustrer mes propos, le meilleur exemple serait je pense l’histoire de Phèdre. Phèdre désire extrêmement son beau-fils Hyppolite même si elle ne le veut absolument pas, pour des raisons évidentes. Elle ne peut pas s’empêcher de le désirer et surtout elle ne peut pas s’empêcher de savoir que ce qu’elle éprouve est mal. Elle est alors coincé avec sa culpabilité.
Au-delà des maux intérieurs que la conscience peut causer, elle peut également avoir une influence sur notre façon d’agir mais d’une manière péjorative. En fait, d’après Rousseau, la réflexivité obscurcit notre jugement et devient trompeuse, elle nous détourne de la bonne manière d’agir. “L’état de réflexion est un état contre nature, et l’homme qui médite est un animal dépravé” est ce qu’il dit. Pouvoir penser signifie aussi pouvoir mettre à distance des choses qu’on aurait fait en premier lieu. Si on voit quelqu’un se faire agresser dans la rue, notre premier instinct serait de l’aider car on ressent de la pitié. Mais la réflexion peut entrer en jeu et on se dit vite “Et si ça tournait mal pour moi?” ou “Au final, ça ne me regarde pas.” et on ne fait rien. Cela deviendrait une forme de déshumanisation.


Évaluer la valorisation de la conscience n’est pas une chose facile. Cette conscience profonde que seuls nous les humains avons, nous donne notamment accès à une certaine liberté mais cette même conscience peut nous faire entrer dans une prison mentale, nous coincer avec des regrets et de la culpabilité. Donc pour conclure, je pense que la valorisation de la conscience est légitime car elle nous apporte beaucoup, mais des limites se tracent à partir du moment où la conscience ne devient que source de souffrance pour une personne, cela dépend de facteurs différents comme ses expériences, son milieu social et sa santé. Le privilège qu’est la conscience s’accompagne aussi de conséquences.

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