La conscience de soi suppose-t-elle autrui ?
Dissertation : La conscience de soi suppose-t-elle autrui ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar domitilledhar • 1 Février 2021 • Dissertation • 2 641 Mots (11 Pages) • 2 623 Vues
Khôlle de philo n°1 – LA CONSCIENCE DE SOI SUPPOSE-T-ELLE AUTRUI ?
Intro :
- « L’enfer c’est les autres », telle est la citation clé de la pièce de théâtre Huis clos de Jean-Paul Sartre où trois personnages sont condamnés à vivre éternellement ensemble en enfer : ils sont réduits à être ce que les autres jugent qu’ils sont et ne peuvent plus être ce qu’ils veulent être pour eux-mêmes. Ainsi, ici c’est Autrui qui définit leur propre conscience d’eux par son regard et son jugement.
- La conscience est la connaissance qu’a l’homme de sa propre activité psychique tandis qu’Autrui désigne l’autre dans sa dimension de personne, de sujet moral. A la fois celui qui n’est pas moi car une autre conscience et le même que moi car possède aussi une conscience.
- Dans le sujet « la conscience soi suppose-t-elle autrui ? » à première vue il semble évident que la conscience étant subjective, l’idée d’avoir besoin d’autrui pour développer sa conscience est paradoxale. Or, le fait qu’autrui ai aussi une conscience signifie que la conscience de l’autre peut aussi avoir conscience de moi et même être relative à cette autre conscience.
De plus, la conscience de soi révèle d’une solitude intérieure puisqu’autrui ne peut y accéder, c’est pourquoi la conscience de soi révèle d’une comparaison aux autres.
- Ainsi on peut se demander si la présence d’autrui est-elle nécessaire à la découverte de notre existence.
- Annonce de plan
- La conscience de soi est solitaire, on peut se penser soi-même
Annonce plan
- La Conscience est immédiate -> tlm fait l’expérience de se penser
- Toute personne est capable se penser et la conscience de soi que ça engendre est immédiate. De plus elle est personnelle car Autrui ne peut accéder aux pensées du sujet.
- Leibniz définit une personne comme étant un être pensant et intelligent, capable de raison et de réflexion qui peut se considérer soi-même.
- Ainsi, d’après Leibniz, l’unique fait d’exister permet à l’homme la capacité de réflexion et ainsi de pouvoir se considérer soi-même pour ce qu’il est.
- De sorte que la conscience serait en quelque sorte un pouvoir le distinguant des autres êtres par sa capacité à dire ce qu’il est et à le conscientiser.
- Par exemple pour Kant, la conscience suppose la capacité à dire « je » et donc de s’attribuer à soi-même ses états de conscience ce qui témoigne de la conscience de soi. En effet, synthétiser ses pensées comme la faim par exemple permet au « je » de devenir une personne à part entière qui prend en charge nos pensées, paroles, actions…
- La possibilité de prendre conscience de soi par l’intermédiaire d’autre chose -> médita° ?
- Toutefois, dans l’expression « La conscience de soi suppose-t-elle autrui », le terme conscience de soi peut être pensable comme possible grâce à l’intermédiaire de la méditation.
- On entend par méditation une pensée réfléchie et concentrée sur un seul objet ce qui peut faire apparaître la conscience de soi.
- En ce sens, c'est par la réflexion sur un objet, ici le sujet pensant, que l’homme peut avoir conscience de lui-même.
- De sorte que, c’est par un travail d’introspection sur soi-même que l’on peut émettre un quelconque jugement.
- Par exemple, Descartes dans Le discours de la méthode présente son fameux « je pense donc je suis » montrant que la seule certitude que l’homme peut avoir est qu’il pense. Ainsi, l’homme est conscient qu’il est une conscience et il n’y a nulle nécessité de présence d’autrui pour émettre ce constat.
- La rencontre avec le monde permet une conscience de soi -> nécessité de l’obstacle dans le réel
- En outre, la conscience de soi est d’autant plus indépendante d’autrui que, pour se penser soi-même, il faut qu’il y ait une rencontre avec le monde.
- La rencontre avec le monde peut simplement renvoyer à une nécessité d’être dans le réel, c’est en étant dans la nature et en prenant en compte les éléments autour de lui que l’homme peut pleinement prendre conscience de sa place.
- En effet, en étant confronté aux obstacles que le monde présente à lui, l’Homme est capable d’avoir conscience de ce qu’il est, un humain dans la nature devant lutter pour sa survie. Même chez les animaux, l’instinct premier de survie est omniprésent dû à cette confronta° à la réalité.
- De sorte que, la présence d’autrui ici n’est pas nécessaire à la réalisation de l’homme d’être ce qu’il est c’est-à-dire une substance pensante vivant dans un monde où il doit lutter pour sa survie.
Ainsi, dans un premier temps la présence d’autrui semble non nécessaire à la découverte de son existence puisque l’homme de lui-même et par lui-même est capable de se penser et d’avoir conscience de ce qu’il est. Cette conscience de soi étant soit innée, soit par le biais d’un travail sur soi soit possible par la rencontre avec le monde implique qu’elle est personnelle et donc nullement en rapport avec autrui.
Or, autrui étant l’autre dans sa dimension de personne alors le monde dans lequel le sujet pensant se trouve, autrui y est aussi ce qui signifierait qu’autrui est omniprésent autour de l’Homme et que lui aussi possédant une conscience peut alors penser une conscience autre, un autre sujet pensant.
De sorte que l’on peut se demander si la présence d’autrui étant inévitable est-elle indispensable pour avoir conscience de soi ?
- La présence d’Autrui en tant qu’élément indispensable pour se penser
- Autrui est omniprésent, vient d’un monde déjà habité par lui -> on ne peut l’éviter ?
- Dans le sujet « La conscience de soi suppose-t-elle autrui ? », le terme autrui est pensable comme celui qui, comme le sujet pensant, possède une conscience de soi ce qui les rend similaires. De plus autrui est forcément pensable par le sujet car il ne peut exister que par lui : s’il n’y a pas de sujet alors il n’y a pas d’autrui. D’autant plus qu’autrui et le sujet pensant vivent dans le même monde, dans la même réalité et ainsi que l’un et l’autre sont en constant échange ou du moins confrontation.
- En ce sens, il semble impossible pour le sujet pensant d’éviter autrui puisqu’autrui fait partie intégrante du monde dans lequel il vit et cela même avant l’apparition du sujet pensant.
- Ainsi, on ne peut penser le sujet pensant comme indépendant d’autrui puisque l’un sans l’autre ne peut exister. En effet, l’Homme ne peut exister sans les autres Hommes si bien que le sujet pensant ne peut se penser sans la présence d’autrui.
- D’où le fait que Robinson dans Vendredi ou la vie sauvage de Michel Tournier ne pouvant se satisfaire de sa solitude, décide de reproduire les gestes que d’autres lui ont appris et donc Tournier montre ici que le sujet ne peut pas ne pas supposer autrui. Ainsi, par cet exemple il semble qu’il n’y ai pas de conscience de soi sans autrui puisque ne pas supposer autrui est impossible.
- Autrui comme moyen de se comparer pour constituer sa conscience de soi et ainsi se permettre de s’accepter tel que l’on est (si autrui pts de vue objectifs)
- D’autre part, la présence d’autrui dans le même monde que le sujet pensant peut être un moyen de comparaison et ainsi de permettre au sujet d’avoir pleinement conscience de ce qu’il est.
- En effet, Autrui étant similaire au sujet par la même possession de conscience, il semble évident qu’il est possible de les comparer.
- En ce sens, par l’acceptation qu’il y a un autre qui pense et son regard sur lui, le sujet prend conscience de ce que lui est ou du moins ce qu’il renvoie lui permettant ainsi de s’accepter et donc de prendre pleinement conscience de ce qu’il est.
Le sujet a besoin d’être en compétition avec autrui afin de pouvoir avoir conscience de lui et qu’autrui ici lui enseigne sa condition. D’où le fait qu’avant de pouvoir avoir la connaissance de ses pensées, ses sentiments et ses actes, le sujet doit se comparer à autrui et voir qu’autrui ne partage pas ces mêmes activités psychiques ce qui les rend différents et c’est par cette différence que le sujet peut prendre conscience et s’accepter tel qu’il est.
- Par exemple, c’est en voyant d’autres enfants avec d’autres parents que l’enfant sujet prendre conscience de sa condition d’enfants et c’est en se comparant à eux qu’il peut pleinement s’apercevoir de sa future évolution et ainsi d’avoir une réelle conscience de lui-même.
Ou encore le fait qu’Autrui ne peut se penser sans le sujet, prenons l’exemple d’Hegel du prince et de la princesse : le prince n’existe que par l’intermédiaire de la princesse, il ne peut se penser sans elle et inversement.
- Ainsi Autrui n’est pas simplement supposé dans la conscience du sujet mais il est nécessaire à la constitution de sa conscience car comment le sujet pourrait-il avoir conscience de lui-même s’il ne peut se comparer à d’autres.
- Sans autrui le sujet n’est rien -> l’éduca° (autrui comme enseignants) / la compéti°
- Enfin, il semble que sans autrui, le sujet n’est rien ou du moins est incapable de se penser puisque c’est par l’enseignement d’autrui que le sujet peut avoir conscience de lui. En effet, Autrui peut être vu comme l’enseignant du sujet.
- En ce sens, c’est par l’instruction d’autrui au sujet que celui-ci peut se conscientiser.
- Par exemple, l’enfant a besoin qu’une conscience d’autrui lui dise « tu » afin qu’il puisse dire « je » et ainsi s’attribuer ses états de conscience pour avoir pleinement conscience de lui.
- Ainsi, c’est par la conscience qu’Autrui a du sujet et l’enseignement qu’il va lui en faire que le sujet pourra avoir conscience de lui-même.
Dès lors, la présence d’autrui semble nécessaire au sujet à la découverte de son existence et à sa capacité à témoigner de sa conscience de soi par un moyen de pouvoir se comparer et ainsi d’en apprendre plus sur soi mais aussi par la qualité d’enseignement qu’autrui est en mesure d’apporter.
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