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La justice est un effet de la loi

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Par   •  13 Avril 2016  •  Dissertation  •  947 Mots (4 Pages)  •  1 234 Vues

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Sujet : La justice est un effet de la loi.

L’homme, dans sa condition “ d’animal politique“ selon les termes aristotéliciens, a longtemps œuvré pour réaliser son idéal de cité juste et équitable. Un idéal matérialisé par la balance, image maitresse de la justice (jus). Aussi il fait recours à la loi : règle impérative établie par une autorité souveraine et à laquelle l’on devrait se soumettre. Une règle qui s’intègre dans le jeu des droits et des devoirs, conditionnant nos choix et garantissant le politique au sein de la cité. La loi s’impose alors comme le socle posant les principes mêmes de nos actions dans une société qui élève la droiture et l’équité au rang de principe fondamentaux de la morale. Ainsi, l’on est en droit de s’interroger sur le vrai rapport existant entre loi et justice en cherchant à savoir si la loi est capable de réaliser cet idéal qu’est la justice ? En d’autres termes, est-il possible, par la seule force des lois de créer une société équitable ?

Répondre à cette problématique nous amènera tout d’abord à analyser la mesure dans laquelle les lois ont pour vocation de réaliser une justice parfaite. Ensuite nous nous attèlerons à démontrer que la justice, par sa nature est difficilement matérialisable par la finitude d’une loi. Ce qui nous amènera finalement  à envisager que la loi, bien loin d’accomplir l’idée de justice, tend à favoriser l’injuste.

Dans une première approche l’on pourrait aisément se dire que la loi, ayant pour propre d’autoriser ou de prohiber, elle ne saurait être appliquée que si elle assure une certaine justice. Pour rousseau notamment, dans  du contrat social, la loi civile est le seul moyen de réaliser le juste. En effet,  la justice émanerait de la loi en ce sens que la loi proclame, codifie et règlemente l’égalité pour tous. Aux yeux de rousseau, la loi civile assure deux miracles, le second étant celui de la justice, précédé par le miracle de réaliser la liberté. Dès lors, La loi s’exprime par et pour l’intérêt de la volonté générale désignant chacun sans indiquer personne. Par cela elle prône justesse et égalité.

De plus, la loi, en droit est caractérisée par son caractère général et impersonnel, et ce, sur la base du principe du “Jus est ars boni et aequi“. A ce titre, et dans un souci d’équité, toute loi revêt la même portée pour tout citoyen. Elle est énoncée en terme général et ne s’applique qu’ a posteriori. Ainsi du point de vue purement de la loi, quand on exclut la manière dont elle pourrait être interprétée ou appliquée, l’on constate qu’elle a pour vocation de faire respecter l’égalité. On peut donc envisager que la justice émane des lois. Néanmoins, la justice, de par son absoluité peut- elle réellement être réduite au simple état d’effet de la loi ?

La justice en tant que principe moral, est inexorablement marquée par son caractère infini : c’est un idéal. Un idéal qui vraisemblablement transcende les barrières de la finitude de la loi. En ce sens il est particulièrement difficile de réduire la justice au simple état d’ « effet » de la loi. En effet, aussi nombreuses que seront les lois elles ne parviendront jamais à incarner l’idée de justice dans toute sa mesure.  Alors, ici s’impose l’idée d’une justice antérieure à la loi. Ce qui induit qu’il ne peut y avoir de loi sans idée a priori de justice. Ainsi Calliclès dans le Gorgias de Platon affirme de la justice qu’elle se vaut en soi et pour soi et est un bien par elle-même.

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