La modernité
Fiche : La modernité. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar zoulizoula • 3 Janvier 2016 • Fiche • 9 375 Mots (38 Pages) • 1 310 Vues
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PHILOSOPHIE POLITIQUE ET SOCIALE
LA MODERNITÉ
→ Heidegger, L'époque des conceptions du monde, Chemins qui ne mènent nulle part.
Cette idée de modernité ne fait pas partie de cette grande famille des concepts abstraits tels que l'âme, l'esprit, la liberté … Nous essayerons de définir un problème philosophique à partir de la modernité.
*L'adjectif moderne : nous nous situons dans l'histoire quand nous l'utilisons. Nous comparons implicitement des productions humaines pour les situer dans le temps. À ce moment là le mot moderne à un sens descriptif simple : d'invention récente. De laquelle découle une volonté de valoriser ce qui est récent parce qu'il a été fait plus tard, qu'il est sans doute pus performant et plus complexe.
*Une Nuance : tourné vers le monde technique. Si on parle de mentalité moderne, on constate que beaucoup de nos usages de cette utilisation de l'adjectif se situe dans le monde de la technique, c'est-à-dire le monde des outils, des machines, des dispositifs qui rendent l'action humaine plus efficace, plus puissance. Dans la majorité de ces usages, l'adjectif moderne tel que nous l'utilisons au quotidien regarde vers le monde de la technique et valorise implicitement ce qui est plus récent parce que suppose-t-on ce qui est plus récent est plus efficace.
La modernité provient manifestement d'une volonté d'élever les idées, les impressions qui gravitent autour de l'adjectif modernité à un niveau d'abstraction supérieur.
Le mot est apparue en langue française probablement au milieu du XIXe siècle et le premier auteur à l'avoir évoqué est Charles Baudelaire. Il rattache le mot modernité a de nouvelles expériences humaines. La ville n'est pas simplement un espace urbain, c'est aussi un habitat nouveau, un espace d'expériences nouvelles qui tranche avec ce que l'humanité a vécu jusque là tel que la multiplication des rencontres, l'intensification des rapports humains multipliant les rencontres avec d'autres gens qui ont des intérêts et des attitudes différentes permet la confrontation à la multitude et à la diversité.
→ Baudelaire le conçoit comme une mutation de l'expérience humaine du monde et d'autrui.
*l'expérience que nous faisons de la ville est une nouvelle expérience du temps. Le monde de la ville est le monde de l'accélération perpétuelle : l'accélération des déplacements humains, des objets et des marchandises. C'est pour résumer cette expérience de mutation que Baudelaire utilise le terme de modernité, c'est le moment de l'histoire où nous faisons ces nouvelles expériences du monde urbain. Cette expérience nouvelle se caractérise par une volonté d'élargir la perspective que l'on peut avoir sur l'expérience humaine. Par sa définition de la modernité baudelairienne nous fait considérer que la modernité n'englobe pas seulement ce qui est plus efficace, plus complexe mais qu'il y a des choses plus diffuses, plus secrètes, plus enrichissantes pour l'être humain dont l'accélération de la performance technique n'est qu'un exemple.
C'est seulement aux XXe siècle que les philosophes en ont fait un usage intensif, aux XIXe siècle, l'usage se fait plus rare. Ce qui prouve que ça ne répondait plus a un besoin des gens de cette époque tandis qu'au XXe siècle toutes les langues ont adapté ou retravaillé ce concept de modernité.
Que s'est-il passé ?
Il s'est passé une rencontre entre ce qu'a voulu faire Baudelaire, ses intuitions et un vieux schéma → si on revient dans la pensée occidental on constate l'importance d'un schéma tripartite : Antiquité, Moyen-Âge, Temps Moderne.
Ce schéma est fondamental de par son importance historique car il a représenté de par son coté massif, simplificateur voire simpliste l'histoire mais il a eu le mérite de témoigner pour les hommes et les femmes des siècles précédents une tentative de se situer dans le temps.
L'histoire c'est quelque chose dans quoi on doit se situer.
La notion d'histoire regarde dans 2 directions : le coté du processus extérieur à nous et révolue : l'Égypte ancienne, la vie de Louis XIV mais aussi d'un autre coté, du présent, car nous voulons être des acteurs de l'histoire, c'est la face subjective de l'histoire.
Ce schéma a exprimer la conscience de nos aïeuls d'être quelque part, d'être différents des gens du passé, d'être originaux, spécifiques, de vivre un moment particulier, d'avoir affaire à des événements originaux.
Nous avons un rapport nécessaire au passé pour nous y retrouver, pour nous y reconnaître ou bien au contraire pour prendre conscience de l'abîme qui nous en sépare. Malgré son coté massif et simpliste, le schéma tripartite montre la conscience historique des hommes et des femmes qui nous ont précédé.
Au XXe siècle, il y a eu une interpénétration entre les intuitions de Baudelaire et ce schéma tripartite plus académique et théorique. La notion de temps moderne est difficile car elle n'est qu'une forme creuse. L'époque dans laquelle nous nous situons, le présent, est du domaine du contemporain. Les idées de Baudelaire ont migré dans le schéma tripartite. La modernité, c'est aussi ce qu'apporte de nouveau le présent.
Le terme même de modernité est ambiguë. C'est d'abord le nom d'une époque ou d'une période mais c'est aussi une habitude pour réfléchir sur l'histoire. C'est un concept périodologique qui a comme signification d'isoler dans le flux historique une certaine période avec un commencement et une fin. Mais c'est un concept périodologique impur car il esquisse une description du contenu de cette période tout en n'étant pas simplement une forme mais aussi un contenu ( l'expérience de l'accélération, de la multiplication et de la diversité … ).
Ce terme a quelque chose à voir avec le présent et s'enracine dans une tentative de l'esprit humain pour dire la nature du présent dans lequel nous nous situons, c'est une sorte d'auto-interprétation d'être plonger dans l'histoire qui cherche à savoir ce qu'ils sont, où ils sont et où ils en sont.
Ce terme est apparu pour répondre à des besoins de se situer dans l'histoire en affirmant la volonté de s'insérer dans l'histoire. Ce concept est lié profondément à l'auto-interprétation de l'expérience occidentale afin de se pourvoir d'une identité et de se présenter comme ayant une identité forte. Cette dépendance par rapport aux formes occidentales reste manifeste dans les usages contemporains.
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