La parole peut-elle et doit-elle être toujours au service de la vérité ?

La parole peut-elle et doit-elle être toujours au service de la vérité ?

        Dans cet extrait du livre « Antigone » de Sophocle, nous sommes témoin d’une scène d’opposition entre le personnage Antigone et son père Créon. En effet, Antigone a désobéit en enterrant son frère, considéré comme un traître, en lui  donnant des funérailles dignes. Le roi la  confronte pour comprendre son acte qui défie l’autorité, sachant qu’elle risque la peine de mort en avouant sa désobéissance. Dans ce contexte on voit apparaitre deux idées, la première étant la vérité personnelle et la seconde la vérité politique.  Donc dans ce cas présent une question essentielle se pose, la parole doit-elle et peut-elle, toujours être au service de la vérité ?

        Antigone en allant à l’encontre de l’interdiction de Créon et ainsi risquant la peine de mort, en choisissant d’inhumer son frère Polynice, met en avant une personne qui va faire le choix, guidé par sa morale et ses liens familiaux, d’aller à l’encontre des autorités politique. Son choix de ne pas se soumettre à l'ordre du roi et d'accomplir ainsi un geste qu'elle juge juste, montre l'importance de la fidélité à ses convictions personnelles, quitte à y laisser sa vie.

Le conflit entre Antigone et son père révèle les désaccords  qu’il existe depuis tout temps entre les choix personnels et les normes sociales dictées par le pouvoir en place. Antigone devient un symbole de résistance contre les lois établies par le pouvoir.

Sophocle tente ainsi de nous faire interroger sur les notions du sacrifice personnel au nom de la vérité. Le choix d’Antigone d’aller à l’encontre de la société peut être interpréter comme un acte de rébellion et d’opposition, même si cela conduit à la mort.

Antigone nous montre la complexité des choix personnels face à la société et son choix de faire le sacrifice de sa vie et de l’autre le choix politique de son père fait aux dépends de sa famille.

En effet, Créon, en tant que roi, se doit de prendre des décisions politiques qui peuvent aller à l’encontre de sa famille. Ses décisions doivent être implacables, comme il l’a fait en décidant de ne pas faire inhumer son fils, qui est un traitre aux yeux de la société. Cela met en évidence comment les choix politiques peuvent prévaloir sur les liens familiaux.

Les motivations de Créon ne sont pas envers son fils mais tout simplement un choix politique et stratégique qui vise à maintenir l’ordre et la paix sociale au sein du royaume. Il veut aussi affirmer son autorité, même si cela est fatal à sa famille. Ce que vit Créon met en lumière les dilemmes auxquels les individus peuvent être confrontés lorsqu'ils doivent choisir entre les obligations familiales et les impératifs politiques.

Ainsi, la pièce met en évidence que les choix politiques auxquels est confronté Créon, résultent du pouvoir et de son exercice. Il apparait donc que la préservation de l’état se fait parfois et même souvent au détriment de la famille. Cette situation présente les défis auxquels sont confrontés ceux qui détiennent le pouvoir et comment ils doivent se comporter vis-à-vis de leur famille. Le conflit que vit Cléon en prenant une telle décision illustre le difficile exercice du pouvoir.