La philosophie de Platon et ses applications managériales
Mémoire : La philosophie de Platon et ses applications managériales. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Laurent1403 • 6 Décembre 2021 • Mémoire • 21 941 Mots (88 Pages) • 416 Vues
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PRO ACT RECHERCHE
« La philosophie de Platon et ses applications managériales »
Laurent LINCK – Esc Master 2
Mémoire encadré par M. Pierre BIGAZZI
Mémoire rendu le 8 septembre 2007.
SOMMAIRE
1ère partie : La vie, l’œuvre et la pensée de Platon P 3.
1.1 Sa vie P 3.
1.2 Le Contexte historique l’époque de Platon P 6.
1.3. L’œuvre de Platon P 7.
1.4. La pensée de Platon P 9.
1.4.1. La théorie de la connaissance P 10.
1.4.2. La morale P 17.
1.4.3. La cité platonicienne et la politique P 20.
1.4.4. La cosmologie P 23.
2ième partie : les applications managériales de la philosophie de Platon P 25.
2.1. L’enseignement de l’allégorie de la caverne P 25.
2.2. La nécessité de donner du sens à l’entreprise P 34.
2.3. Le Beau, le Bien, le Juste dans l’entreprise P 40.
2.4. Les méthodes à mettre en œuvre inspirées par Platon P 42.
2.4.1. Sciences humaines et Sciences exactes P 43.
2.4.2. Le politique, la vision juste de la politique P 46.
2.4.3. La cité de Platon, un modèle à adapter ? P 47.
Bibliographie P 56.
1.Vie, œuvre et pensée de Platon.
1.1. Sa vie.
Platon (427 av J-C / 348 av J-C).
Platon est un philosophe grec disciple de Socrate. Il est considéré comme l’un des premiers grands philosophes est a largement contribué à sa discipline dans le monde occidentale. La biographie et la vie de Platon s’appuient à la fois sur l’histoire, les légendes et les ragots du fait de l’époque lointaine à laquelle il appartenait et il est parfois difficile de faire la différence entre ce qui correspond à la vérité et ce qui relève des légendes.
Il naquit un 7 mai, (jour d’anniversaire de la naissance d’Apollon selon Diogène Laërce, la légende fait de ce dieu le père du philosophe) à Athènes dans le dème de collystos en 428/427 avant Jésus Christ et y mourut vers 348 avant Jésus Christ vers l’age de 80 ans dans un repas de noce. Il appartenait à une famille très aristocratique : Ariston, son père descendait du dernier roi d’Athènes (Codros) et sa mère, Périctioné, descendait d’un certain Dropidès, proche de Solon. Elle était également la cousine de Critias, l’un des trente Tyrans. Tout prédestinait donc Platon à une vie politique dans la cité d’Athènes.
Platon a deux frères aînés nommés Adimante et Glaucon mais également une sœur, Pôtôné, dont le fils, Speusippe, reprendra l’académie. Platon serait en fait nommé Aristoclès, nom de son grand père, mais ce surnom signifiant largeur lui aurait été donné par son professeur de gymnastique peut être en raison de son large front ou en référence à sa taille ou encore parce qu’il parlait abondamment : les explications à ce sujet son diverse et variées.
L’éducation qu’il a reçut fut en accord avec sa classe, combinant la musique, la poésie et la gymnastique ce qui lui permis d’avoir une formation intellectuelle diversifiée et solide : il s’initia aussi à la peinture, écrivit des poèmes, des dithyrambes, des vers lyriques et des tragédies. Il aurait également participé aux jeux Isthmiques.
Il fut en premier l’élève de Cratyle et d’Hermogène (respectivement les disciples d’Héraclite et de Parménide), avant de devenir comme tout le monde le sait le disciple de Socrate à l’age de 20 ans. Platon est au départ plutôt attiré par Socrate et sa façon d’enseigner la philosophie en amenant les autres à se poser les bonnes questions et à « accoucher » eux même de leurs propres idées. Platon restera fidèle à Socrate jusqu’à sa mort (- 399) suite à sa condamnation à mort et son exécution par la cité d’Athènes. En effet, Socrate fut accusé de ne pas croire aux dieux de la cité et de corrompre la jeunesse. Ceci bouleversa la vie de Platon qui trouva cette condamnation injustifiée et renforça en lui une attitude critique envers la démocratie.
Suite à cette blessure profonde, Platon décida de partir en voyage. Il alla en premier à Mégare puis se rendit en Egypte, à Cyrène, en Italie et en Sicile. Dans ces deux derniers pays Platon découvris le pythagorisme et y présenta sa philosophie des rois philosophes qui devaient selon lui consacrer leur vie, non aux intérêts et au pouvoir personnels, mais aux plus hautes valeurs morales. Il fut ensuite chassé pour avoir été trop proche des affaires politiques. Après douze ans de voyage il retourne donc à Athènes vers – 386 av. J-C, où il y fondera un an plus tard l’académie, son école.
L’académie fut crée près de Colone et du gymnase de d’Académos, sur le modèle de pythagoriciens. On y enseignait les mathématiques, les sciences naturelles, les sciences politiques même si le but de l’académie était d’enseigner la philosophie afin de donner une formation philosophique aux futurs politiciens. Platon y enseigna jusqu'à sa mort, c’est-à-dire pendant près de quarante ans tout en continuant à écrire et à se détacher petit à petit de l’enseignement de Socrate afin d’affirmer lui-même son acquis philosophique. Après sa mort, Speusippe, fils de sa sœur repris l’académie qui continua d’exister jusqu’en 529, soit plus de neuf siècles après, contant parmi ses élèves le jeune Aristote qui s’en détachera après pour fonder à sont tour sa propre école : le Lycée.
Il eut de grandes ambitions politiques, mais fut profondément déçu par la vie de sa cité, Athènes, qu’il jugeait décadente, notamment à la suite du gouvernement des Trente : « du temps de ma jeunesse, je ressentais en effet la même chose que beaucoup dans ce cas ; je m’imaginais qu’aussitôt devenu maître de moi-même, j’irais tout m’occuper des affaires communes de la cité. Et voila comment le hasard fit que je trouvais des choses de la cité. Le régime d’alors étant en effet soumis aux violentes critiques du plus grand nombre, une révolution se produisit. (…) Et moi, voyant donc cela, et les hommes qui s’occupaient de politique, plus j’examinais en profondeur les lois et les coutumes en même temps que j’avançais en âge, plus il me parut qu’il était difficile d’administrer droitement les affaires de la cité. Il n’était en effet pas possible de le faire sans amis et associés dignes de confiance et il n’était pas aisé d’en trouver parmi ceux qu’on avait sous la main, car notre cité n’était plus administrée selon les coutumes et les habitudes de nos pères. »[1] (Lettre VII).
Lorsque Denys, tyran de Syracuse que Platon avait rencontré lors de ses voyages, meurt, son fils lui aussi nommé Denys lui succède. Dion, le beau frère de Denys et ami de Platon rappelle alors ce dernier pour essayer d’installer la philosophie dans les affaires de la cité. Platon y voit une nouvelle chance de mettre en place son concept de philosophe roi et commence alors l’éducation du jeune Denys qui était malheureusement un élève peu doué et qui ne tarda pas à abandonner son effort pédagogique. Il retourna donc ensuite à Athènes pour reprendre l’enseignement à l’académie et fut une troisième fois attiré à Syracuse quand Dion s’empare du palais de la cité et se retrouve donc à la tête du pouvoir. Le rêve de Platon de trouver un philosophe à la tête d’une cité est donc enfin réalisé mais fut entaché par une désillusion suite à la conduite trop maladroite et autoritaire de Dion qui fut d’ailleurs assassiné par la suite par un de ses amis. La déception est grande pour Platon âgé de 75 ans qui retourna pour la dernière fois à Athènes dans l’académie ou il finira sa vie : il décède à l’age de 80 ans environ lors d’un repas de noce.
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