La technique est-elle ou non contre nature ?
Dissertation : La technique est-elle ou non contre nature ?. Rechercher de 54 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar René • 27 Mars 2025 • Dissertation • 1 064 Mots (5 Pages) • 17 Vues
Introduction
La technique occupe une place centrale dans le monde moderne. Depuis les premières inventions humaines jusqu’aux technologies avancées qui façonnent aujourd’hui notre quotidien, elle a transformé notre manière de vivre, de penser et d’interagir avec le monde naturel. Cette évolution soulève une question fondamentale : la technique, en tant qu'ensemble de moyens et de méthodes permettant de transformer la nature, est-elle contre nature ? L’expression "contre nature" semble suggérer que la technique serait contraire à l’ordre naturel des choses, qu’elle serait une intrusion dans un processus que l’homme devrait laisser intact. Mais cette vision peut être nuancée. Si la technique a parfois des effets dévastateurs sur l’environnement et sur l’équilibre des écosystèmes, elle peut aussi être perçue comme une extension naturelle de l’humanité, un moyen pour l’homme d’interagir avec et de maîtriser la nature. Ainsi, la question se pose : la technique est-elle contre nature ou, au contraire, fait-elle partie intégrante de la nature humaine ? Nous allons explorer cette question en deux parties : d’abord en montrant que la technique est parfois perçue comme une rupture avec la nature, puis en défendant l’idée qu’elle est, au contraire, un prolongement naturel de l’homme.
I. La technique, une rupture avec la nature
La technique est souvent perçue comme une rupture avec la nature. Dès le XVIIIe siècle, des penseurs comme Jean-Jacques Rousseau ont dénoncé les effets délétères de la civilisation et de la technique sur l’homme et la nature. Pour Rousseau, l’homme, dans son état naturel, vivait en harmonie avec son environnement. La technique, en permettant à l’homme de dominer la nature, l’éloigne de sa véritable essence et de sa pureté originelle. L'homme devient, selon Rousseau, un "animal dénaturé", car la civilisation et la technique ont introduit des artifices et des déséquilibres dans la relation humaine à la nature.
De même, le philosophe Martin Heidegger a mis en garde contre le danger que représente la technique moderne pour l’homme et la nature. Selon lui, la technique transforme le monde naturel en une simple ressource à exploiter, ce qu’il appelle un "réservoir" (Bestand). La nature devient alors une "réserve" de matière à exploiter sans égard pour son équilibre ou sa diversité. Pour Heidegger, cette vision utilitariste de la nature, propulsée par les avancées techniques, empêche l’homme d’avoir une relation authentique avec elle. La technique, dans cette perspective, ne serait donc pas seulement une rupture avec la nature, mais une force qui dénature le monde en en faisant un objet au service de l’homme. Ce point de vue est renforcé par les évolutions technologiques récentes, comme l’introduction des OGM, de la biotechnologie, ou des armes de destruction massive, qui révèlent une volonté de maîtrise absolue sur la nature, sans prendre en compte ses lois intrinsèques.
La technique, dans ce cadre, est donc perçue comme une forme d’aliénation, non seulement de l’homme, qui perd son lien authentique avec la nature, mais aussi de la nature elle-même, qui est réduite à une simple ressource exploitable. Ce phénomène s’accompagne de la destruction de l’environnement, des pollutions, du réchauffement climatique, et de la perte de biodiversité, qui montrent clairement l’impact négatif de la technique lorsqu’elle est utilisée de manière irresponsable. Ainsi, la technique, bien loin d’être un prolongement de la nature, semble parfois aller à l’encontre de celle-ci.
II. La technique, un prolongement naturel de l’humanité
Cependant, il serait réducteur de voir la technique uniquement comme une rupture avec la nature. D’autres philosophes, comme Aristote, considéraient la technique comme un prolongement naturel de l’homme. Selon lui, l’homme est, par nature, un "animal technique". En d’autres termes, l’usage d’outils et la création de technologies ne sont pas extérieurs à la nature humaine, mais font partie de son essence même. Aristote distingue l’homme des autres animaux par sa capacité à créer et à utiliser des instruments pour se donner des fins spécifiques. La technique, dans cette perspective, serait
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