Le désir nous conduit-il à la souffrance ?
Dissertation : Le désir nous conduit-il à la souffrance ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar lolo30 • 27 Février 2020 • Dissertation • 2 197 Mots (9 Pages) • 661 Vues
Eléa REMY
TL2
Le désir nous conduit-il à la souffrance ?
Pour Spinoza, le désir est l’essence de l’homme. Sans lui, l’homme perd l’énergie qui le pousse à vivre. Or, comme le suggère l’étymologie du mot désir (de, manque et sidus, astre, étoile), ce dernier n’est pas facile à satisfaire et meurt de l’être. En effet, quand je désire, je souffre ensuite n’avoir plus rien à désirer. Dès lors, il est bon d’interroger le lien paradoxal entre désir et souffrance: le désir nous conduit-il à la souffrance?
Alors que nous savons bien qu’une vie sans désir serait une vie sans moteur, sans mouvement, sans énergie ni plaisir, est-il possible de sortir du cercle vicieux qui fait de l’insatisfaction et du manque l’essence même du désir?
Le désir a souvent été considéré par la philosophie classique comme un problème, sans doute parce que sa nature est contradictoire, ou, en tout cas, ambiguë. Le désir, en effet, est la recherche d’un objet que l’on imagine ou que l’on sait être source de satisfaction. Il est donc accompagné d’une souffrance, d’un sentiment de manque ou d’une privation. En effet, d’après Platon, le désir est fondé sur le manque. Le philosophe grec considère le manque comme le point de départ de sa réflexion. C’est ainsi que dans le Banquet, après avoir expliqué que « celui qui désire, désire une chose qui lui manque et ne désire pas ce qui ne lui manque pas », que désirer ce qu’on a déjà signifie vouloir posséder aussi dans l’avenir les biens qu’on possède, et que « tous ceux qui désirent, désirent ce qui n’est pas actuel ni présent, ce qu’on n’a pas, ce qu’on n’est pas, ce dont on manque », il poursuit sa réflexion en définissant l’œuvre du désir comme l’enfantement dans la beauté selon le corps et l’esprit. Donc, Platon reconnaît que ce qui pousse quelqu’un à désirer quelque chose est le manque, et donc l’envie de pouvoir posséder ce qu’il n’a pas encore. Mais malheureusement, prenons comme exemple exemple une pomme; je désire la manger alors je réalise ce désir. Mais une fois l’avoir manger, une fois satisfaite de mon désir, je désire de nouveau, donc un manque s’installe en moi. C’est une boucle interminable, car en effet une fois satisfait, on créé à nouveau un autre désir.
On ne peut se contenter d’un désir, mais de plusieurs car un désir ne nous satisfait pas complètement mais seulement durant un court moment. Un seul désir ne peut créé un bonheur éternel chez l’homme. Nous avons besoin de désirer continuellement, sans cesse. Donc le désir n’est jamais suffisamment satisfait car en reprenant l’exemple de la pomme, lorsque je désirais manger la pomme, j’étais insatisfaite car je n’avais pas encore manger la pomme et également après l’avoir manger, à cause de mon nouveau manque et puisque mon court moment de bonheur est terminé. Mais aussi, je peux être insatisfaite car durant l’attente de mon désir, je peux idéaliser celui-ci et une fois mon désir achevé, être insatisfaite à cause de l’image que je me suis faite de celui-ci. De plus, je suis déçue par mon désir car je me suis faite une illusion trop parfaite de celui-ci. Donc j’ai plus désirer l’attente de mon désir, mon illusion, que mon désir lui-même. C’est à dire qu’au lieu d’être insatisfaite durant l’attente du désir puis satisfaite lorsque enfin il est réalisé, j’ai été satisfaite dans l’attente de celui-ci puis insatisfaite en le réalisant.
Le désir nous force à désirer ce que nous ne pouvons raisonnablement pas atteindre. Si nous souhaitons désirer quelque chose qui est raisonnable, cela sera facilement réalisable donc plus simple à nous satisfaire, alors que si nous désirons quelque chose qui est «indésirable» cela va nous satisfaire davantage si cela se fait. Or, si on désire l’impossible ou quelque chose qui est compliqué à obtenir, nous allons plus souffrir que si nous désirons une chose simple.
Donc on peut dire que nous subissons le désir, car en désirant nous souffrons, mais malheureusement on ne peut les résister, les rejeter car cela fait parti de nous, et fait notre nature. Ainsi, on peut rejoindre la théorie d’Épicure, qui lui pense que nous ne somme pas obliger de souffrir en désirant. Il suffit simplement de désirer les bonnes choses. En effet, il distingue trois types de désirs: les désirs naturels et nécessaires comme manger ce qu’il faut pour être en bonne santé, les désirs naturels seulement, comme manger de bons mets par exemple et les désirs vains. Pour Épicure, les désirs naturels nous procure une vraie satisfaction, un vrai bonheur car ce sont des désirs simples à satisfaire et surtout à réaliser contrairement au désirs vains qui conduisent à l’impression de manque. Mais afin d’être sûr d’être satisfait, Épicure a développé également l’idée de la métriopathie. Celle-ci consiste a calculer les plaisirs et les peines à satisfaire un désir. Comme par exemple, nous pouvons être satisfait après une souffrance comme pour une vaccination. Nous souffrons car nous sommes malade, mais après une vaccination nous guérissons, donc nous sommes satisfait. Ou bien le contraire, être insatisfait après une satisfaction comme par exemple un excès de nourriture.
L’attente du désir peut être impossible à combler. En effet, durant la période d’attente le désir ne cesse de se nourrir de lui-même, du travail que l’imagination produit. On imagine notre désir lorsqu’il sera une fois réalisé, on l’idéalise, on fait de celui-ci une illusion. En ce sens, le désir est le produit d’une construction intellectuelle dans lequel le sujet s’imagine l’objet et se projette. Durant la période d’attente, le sujet éprouve du plaisir à désirer, tel que son imagination lui procure plus de satisfaction que son désir une fois passait. En quelque sorte on construit notre désire. Mais un jeu paradoxal se forme durant ce moment d’attente. Je désire à la fois que le temps d’attente se termine par la réalisation de mon désir afin d’être satisfaite mais également prolonger le plaisir de désirer. On peut aussi souffrir de l’attente du désir parce que nous voulons que celui-ci se réalise très vite. Nous voulons un désir sans attente, donc avoir quelque chose que nous ne possédons pas sans la moindre attente. Ce comportement s’explique car nos pulsions veulent tout immédiatement. Elles ne savent pas attendre. On peut le voir avec l’exemple d’Internet, où les réponses sont immédiates.
On veut savoir quelque chose et nous le savons sans attendre. Le désir fait parti de notre nature. On ne peut pas ne pas désirer car l’homme désire constamment. De plus, Spinoza affirme que « Le désir est l’essence de l’Homme », c’est à dire que la nature de l’homme fait en sorte que l’on puisse désirer et qu’il serait contre nature de chercher à renoncer à ce désir. Donc nous ne pouvons pas éviter nos désirs car cela fait parti de nous. De plus, il est normal de désirer car c’est cela qui nous définie comme en désirant quelqu’un ou quelque chose. Notre vie est fondé sur nos propres désirs continuellement et cela jusqu’à notre mort.
Malgré tout, le désir peut mener au bonheur. Il a aussi un côté positif et non seulement négatif. En effet, un désir accompli pourrait nous emplir de joie et de satisfaction, pas tant pour l'objet acquis mais la manière et le fait de l’avoir réalisé. Comme par exemple on peut être satisfait d'avoir conquis une femme, par la manière dont ça aura été réalisé, et le fait même d'avoir réussi à la conquérir, alors que ça paraissait impossible au début. Le fait de l’avoir conquise est comme un exploit pour la personne. Il en sera fier en quelque sorte après son acte. On pourra dire que le but en soi, n'a pas été d'avoir la chose qui nous manquait, mais la façon et le fait de l'avoir obtenue, alors que ça paraissait impossible au premier abord. Et afin de nous satisfaire et d’atteindre le bonheur, on peut dire que le désir est une sorte d'objectif qui, une fois réussi est une grande source de plaisir. Cela pousse donc l'Homme à se surpasser pour obtenir ce qu'il désire. Le bonheur n’est pas seulement d’avoir ce que l’on désire mais plutôt d’arriver à accomplir celui-ci ce qui nous apportera une jouissance de satisfaction.
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