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Les Systèmes De Gouvernance Et Émergence De Pratiques Socialement Responsable Dans La Coopération Agricole

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Damien Rousselière

Serge Blondel

I- Présentation de l'étude :

L’économie sociale offre des alternatives quant au mode de production et de gouvernance par la capitalisation. Cette étude s’est intéressé à l’ensemble des mécanismes qui favorise la gouvernance dans le cadre des pratiques socialement responsable des parties prenantes dan une coopérative. L’intervenant à commencer par rappeler les principes de fonctionnement et des valeurs spécifiques de la coopération agricoles qui la diffèrent d’une entreprise classique. En effet les coopératives sont gouvernées par des principes de fonctionnement qui les différencient clairement des sociétés commerciales. Lors de leur création, elles font l’objet d’un agrément par le Haut Conseil de la coopération agricole et partagent des principes qui sont :

• Les limites de la circonscription dans laquelle la coopérative se délimite, territorialité: L’action économique de la coopérative s’inscrit obligatoirement dans la circonscription territoriale pour laquelle elle est agréée et où elle exerce son activité

• La non-lucrativité individuelle : Différence fondamentale avec un système capitaliste, souscription des adhérents au capital social

• Une gouvernance originale : En assemblée générale, les associés votent selon le principe « un homme- une voix » et non « une action- une voix »

• Le caractère collectif de la coopérative : le principe de l’engagement coopératif. Les associés souscrivent du capital en proportion de leur activité avec la coopérative. Ils s’engagent pour une durée déterminée à apporter tout ou partie de leur production, que la coopérative s’engage à commercialiser en contrepartie

En effet quand on est sur un territoire donné, pour les adhérents finalement la coopérative doit faire face à l'achat de la production des adhérents, ce qui n'est pas vraiment dans l'esprit initial du système coopératif. Au vu de cela, les adhérents ne s'impliquent pas vraiment dans le mode de fonctionnement de la coopérative, il se considère plus comme des clients que des adhérents engagés. Alors qu'ils ont des responsabilités financière que managérial vu qu'ils détiennent un capital social chacun; ils sont donc adhérents et responsable du capital social. Pour eux la coopérative doit être en mesure d'offrir dans l'immédiat des prix équivalents ou plus avantageux pour l'exploitant que le secteur «classique», faute de quoi la «participation» des adhérents, ainsi que l'équilibre de l'entreprise pourra être compromis. Le problème qui découle de ce constat est de vérifier en quoi les mécanismes de gouvernance vont favoriser les pratiques socialement responsables. L’objectif de cette partie n’est pas de revisiter les différentes théories de gouvernance des entreprises mais de trouver la théorie qui se rapproche le plus du mode gouvernance d’une coopérative.

Classiquement dans le cadre initial des différentes entreprises, l’entreprise est centrée autour des actionnaires. Pourtant dans le cas de la coopérative agricole il n'y pas d'actionnaires, il y a plutôt des adhérents dont les centres d’intérêts ne convergent forcement. Ainsi pour tenter de définir les partie prenantes, on peut montrer par différentes théories relativement bien ou limitées (chacun rajoutant de la complexité aux conflits) les interactions entre les parties prenantes. Quand on regarde les différentes approches: La théorie du stakeholder qui est l'approche fondatrice même de la coopérative (1945) ; est de plus en plus complexe et parfois confuse. En effet cette théorie est centrée autour des actionnaires qui dans cette étude ne sont pas représentées ou du moins sont des adhérents dans un système différent d’une entreprise classique. L'approche partenariale qui a été visitée afin de déterminer l’approche théorique la plus en conformité avec le système coopératif. Centrée sur le manager, cette théorie n’a donc pas servi non plus, vu que l’on est dans le cas de la gouvernance d’une coopérative.

Ainsi au terme de la recherche de l’approche la plus adaptée pour définir les parties prenantes c’est l'approche cognitive (théorie) qui a été adoptée pour cette étude.

Vu que les interactions sont un peu plus complexes et nombreuses. En effet cette théorie rejette l’hypothèse de rationalité substantielle au profit d’une rationalité dite procédurale sachant que la rationalité ne s’apprécie plus en fonction des décisions mais en fonction des processus qui les régissent.

Dans cette approche théorique de la gouvernance, la création de valeur dépend en priorité de l’identité et des compétences qui sont conçues comme un tout cohérent (Teece et al, cité par Charreaux, 2002). De même, le schéma de création et d’appropriation de la valeur qui la sous-tend diffère de celui sous-jacent aux théories disciplinaires.

Le système de gouvernance est perçu comme un répertoire de connaissances capable de percevoir les nouvelles opportunités, créatrices de valeur de façon durable. Une importance particulière est donc, dans le cadre de cette approche de la gouvernance, accordée à la dimension productive tant du point de vue de l’innovation que de la coordination. Dans une optique cognitive, Charreaux (2002) définit la gouvernance des organisations comme l’ensemble des mécanismes permettant d’augmenter le potentiel de création de valeur par l’apprentissage et l’innovation. Chacune de ces théories indique des modes différents de création de valeur. Si les deux premières théories ont une vision relativement statique des conflits entre les parties prenantes, l’approche cognitive en donne une vision plus dynamique et plus proche de la réalité. Si ces trois théories retiennent une conception différente de la gouvernance et in fine des mécanismes à mettre en place. A travers cette étude, les auteurs ont tenté de déterminer en quoi une approche cognitive rend le mieux compte de la réalité coopérative en matière de gouvernance.

Cette étude qui a commencé il y a 15 ans s'est réalisée en deux temps, au moment ou une coopérative de la région fusionnait avec une autre coopérative.

La difficulté principale a été d’obtenir les informations qualitatives et quantitatives. Les parties prenantes dont des salariés et les adhérents ne se sont pas prêter facilement aux questionnaires et interviews. Le choix des données qualitatives s'est fait par interview et grâce à l'analyse de documents internes et externes. Les interviews ont été très enrichissantes, surtout ceux avec les anciens dirigeants qui avaient pris du recul sur le système de gouvernance d’alors.

De cette étude plusieurs résultat on été obtenues et cela est passé par un test pratique dans la coopérative étudiée. Un certain nombre d'auteur raisonne en thème de conflit dès lors qu'il s'agit de mode de gouvernance et d’interaction entre les parties prenantes. Ce projet de recherche qui s'est plutôt penché sur une approche cognitive du système de gouvernance mettant en évidence des tensions dialectiques.

Pour répondre à la question principale, des cas pratiques ont été mis en place dans la coopérative suite sa fusion. Le test a consisté à constituer par activité ou par métier des binômes adhérents/salariés, de manière à réduire les tensions et à mettre en valeurs leurs apports respectifs. Ainsi, on s'est retrouvé avec un dirigeant élu qui cherche à optimiser la vente de leur production et un dirigeant salarié lui, cherche la bonne gestion du système du personnel. C’est un système de gouvernance basé sur un système d'intéressement. Ainsi on a constaté une réduction considérable des tensions, des conflits et un accroissement des pratiques des adhérents et des salariés. Pour la mise en perspective théorique des résultats:

On s'est aperçu qu'on pouvait mobiliser les « trois modalités d'influence de Moscovicila[3] » normalisation, la mise en conformité et l’innovation. Un cadre de lecture de cette étude de cas, L’auteur a mis en évidence un modèle de décision et de gouvernance par l'approche cognitive qui permettrait de déboucher sur des pratiques socialement responsables. Cette étude a permis en effet de mettre en évidence la pertinence du modèle de décision par les parties prenantes facilitant l'intégration, les attentes et les pratiques des adhérents.

II- les différentes critiques apportées

Il serait quand même simple de dire que les modèles de gouvernance par une approche cognitive, favoriserait ou pas les pratiques socialement responsables. L'étude reste limitée dans l’ensemble dans le sens qu'elle se base que sur une coopérative et en plus de grande taille importante (10 000 salariés). Les résultats obtenus seraient peut-être différents dans d’autres coopératives.

Pour analyser l'influence des mécanismes de gouvernance sur l'implication des adhérents de coopérative par une approche cognitive, il l'aurait été intéressant d'analyser ce problème dans tous les sens avant de vouloir confirmer l'hypothèse de départ. Ici l'étude ne parle que des adhérents, alors que nous le savon, dans certaine

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