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L’État constitue-t-il une menace pour notre bonheur?

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Par   •  27 Mars 2024  •  Dissertation  •  8 122 Mots (33 Pages)  •  235 Vues

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Le terme d’Etat est introduit au XVIe siècle par Machiavel, il représente l’autorité souveraine qui s’exerce sur un peuple et sur un certain territoire. C’est un ensemble organisé d'institutions visant à assurer le bon fonctionnement d'une société. L’Etat est une instance qui se développe au fil du temps de manière autonome, c’est la “puissance absolue sur terre” selon le philosophe Hegel, dans les Principes de la philosophie du droit . Cette instance engendre un certain rapport de force avec la société dont il est souverain. En effet, l’Etat a de nombreux pouvoirs, que ce soient politiques ou administratifs, et les individus, naturellement libres, doivent se soumettre à son autorité. Ce qui est un paradoxe fondamental en philosophie, qui engendre des questionnements sur les libertés individuelles et leur atteinte ou non par le pouvoir de l’Etat. Effectivement car les individus membres de la société doivent se plier à la domination étatique, cela a donc certainement des impacts sur leurs vies et sur leurs libertés. Le terme "bonheur" trouve son origine dans les mots latins "bonum" et "augurum", évoluant progressivement en "bon eür" en ancien français. "Bon” désigne tout ce qu’il y a de bon, de positif tandis que "heur" se traduit par l'élément du hasard et de la chance. Ainsi, le bonheur est étymologiquement lié à une conception positive et à l'influence du hasard et de la chance dans la vie. Mais c’est également, depuis le 18e siècle; la satisfaction de tous les désirs. Être heureux est un état complexe à étudier, qui a causé de nombreux débats au cours du temps. C’est pourquoi il est intéressant de nous demander si l’Etat peut représenter une menace pour le bien collectif et individuel. Peut-il donc avoir le pouvoir de nous rendre heureux ou malheureux?

Nous verrons dans une première partie que oui, dans certaines situations, l’Etat peut menacer notre bonheur, puis nous verrons ensuite qu’au contraire, ce même Etat selon sa nature, peut participer à l’épanouissement des individus. Puis pour terminer, nous verrons que malheureusement le bonheur est un état complexe à définir qui ne peut être réellement atteint.

Tout d’abord, nous verrons que l’Etat peut être facteur d'oppression dans la société, réduisant alors les libertés individuelles. Ensuite il s'agira d’étudier les situations où l'Etat abuse de son autorité, causant le malheur de la cité. Puis pour terminer, nous étudierons les différents fondements du pouvoir politique, qui sont selon chacun, des menaces ou non au bonheur des hommes.

L’Etat, pour exercer ses fonctions le plus efficacement possible, doit asseoir sa souveraineté en imposant à la société de nombreuses règles. Il a entre ses mains de nombreux pouvoirs politiques, dont il doit en faire le meilleur usage possible. En imposant ces règles, l’Etat restreint certaines libertés, car une règle est un principe supposé diriger le raisonnement ou la conduite d’autrui. Nous pouvons traduire cela par l’incapacité de la personne dominée de faire ses propres choix et de réaliser tous ses désirs. Or, rappelons nous que le bonheur est associé à la réalisation de tous nos désirs, ce qui voudrait donc dire qu’un individu est moins favorable à la sensation de bonheur lorsqu’il est soumis à des règles. Cela voudrait donc dire que cette instance a le pouvoir de limiter les individus et de les priver en quelque sorte de leur liberté absolue. Or, la perte de liberté pourrait être synonyme de non atteinte au bonheur. Effectivement, les définitions de liberté et de bonheur se rejoignent dans la satisfaction du désir. Mais qu’est ce que réellement être libre? Un homme libre ne ressent pas le même degré de bonheur que celui qui ne l’est pas. Jean Jacques Rousseau exprime que” renoncer à sa liberté c’est renoncer à sa qualité d’homme”. Cette citation accentue encore plus l’idée que la privation de liberté serait un frein à l’épanouissement personnel, l’auteur va même jusqu'à annoncer que ce serait nous priver de notre nature d’homme. La liberté est pour l’homme le pouvoir de décider librement en vertu de sa nature d'animal politique, le pouvoir de faire et de choisir ce qu’il juge être le meilleur pour lui-même, pour les autres et pour la société. Sans libertés, l’homme ne serait plus lui-même, car être libre serait ce qui le caractérisait. Selon Descartes d’ailleurs, “la principale perfection de l’homme est d’avoir un libre arbitre”, nous voyons donc bien l’importance de la liberté dans la vie humaine. Mais comment l’Etat pourrait parvenir à restreindre ces libertés si importantes aux yeux des hommes, et pourquoi les hommes se laissent-ils faire?

Le philosophe Machiavel, dans le prince, proclame qu’“il y a deux manières de combattre, l’une avec les lois, l’autre avec la force”. Les lois sont des règles ou des prescriptions qui imposent des limites aux individus. La loi peut être juridique (explicite et écrite), sociale (les mœurs) ou morale. Il y a donc l’idée de règles et de restrictions, qui empêchent donc aux individus d'exercer pleinement leur libre arbitre. En effet, lorsqu’un individu est considéré comme membre de la société, il est nécessaire qu’il obéisse aux lois et qui les applique dans ses comportements. Si quelqu’un ne les respecte pas, il peut être soumis à une peine, que ce soit une amende, une condamnation… Cela fonctionne comme une punition, les êtres la craignent, donc obéissent naturellement. Les anarchistes critiquent cette forme d’obéissance, car ce serait une preuve de destruction de notre personnalité. En effet l'anarchie est l'absence de commandement, d'autorité. L’Etat apparaît donc aux yeux des anarchistes, comme la négation de la liberté. Par exemple, Marx Stirner, défend que l'État est la puissance hostile aux forces individuelles, il écrit dans L'Unique et sa propriété, (1845) que « tout État est despotique » car « aux mains de l'État, la force s'appelle droit, aux mains de l'individu, elle s'appelle crime ». Les anarchistes poussent à et défendent la révolution, car selon eux, pour être heureux, il faudrait n’avoir aucune autorité au-dessus de nous. Malheureusement, il existe des situations où l’autorité est dépassée, et en plus de la violence, l’Etat peut user du mensonge. Par exemple, la tyrannie serait la faiblesse des hommes, car les hommes rampent devant un seul individu, initialement sans pouvoirs. Nous pouvons nous demander comment les membres de la cité peuvent obéir à un seul homme, c’est ce qu’a voulu montrer la Boétie dans le Discours de la servitude volontaire ;“le tyran n’a de puissance que celle qu’on lui donne”. Selon lui, dans ces cas, le fondement du pouvoir serait imaginaire. Mais néanmoins, ce type de régime à caractère despotique menace le bonheur des hommes car il réduit drastiquement les libertés individuelles et car la justice n’est pas l’objectif premier; par exemple les tyrans n'affichent pas toujours les lois, ou ils les affichaient de sorte à ce que les membres de la cité ne les voient pas. Cela a donc de réels impacts sur le bonheur des hommes, car là où il n’y a pas de justice, il ne peut y avoir de bonheur.

L’Etat a le pouvoir de décider par quels moyens il souhaite diriger la société. Cela peut être néfaste au bonheur des hommes, notamment lorsque l’Etat choisit la violence ou lorsqu’il y a abus de pouvoir. La violence désigne la force exercée pour soumettre quelqu'un contre sa volonté. Elle peut être utilisée car elle peut être très efficace. Par exemple, Machiavel n'exclut pas le recours à la violence, comme moyen du bon gouvernement. Selon lui, Il faut «apprendre à n’être pas bon» ce qui veut dire au sens moral du terme, savoir être méchant lorsque cela est nécessaire. L’etat doit alors faire bon usage de la violence, il doit diriger avec ruse selon l’auteur. Mais cette violence pourrait attiser la crainte voire de la peur dans la société, surtout si le degré de violence est élevé. La crainte est un sentiment d'inquiétude déterminé par l'idée d'un mal à venir, d'un danger existant ou possible, qui empêcherait les hommes d’être heureux. A force de craindre, les hommes vivant dans une société violente ne pourraient pas s’épanouir. Même si Machiavel proclame qu’il faut mieux susciter la crainte que l’amour lorsque l’on gouverne. Il y a plusieurs types de violences possibles par un Etat; notamment les violences policières, la répréssion politique, la discrimination, la restriction des libertés individuelles, le terrorisme d’Etat, les injustices judiciaires, ou encore même les violations des Droits de l’Homme. Ils atteignent tous la société et ses membres, qui sont soumis à l’autorité, car ils ne peuvent rien faire, mise à part se rebeller avec des manifestations, des mouvements révolutionnaires qui permettent de faire porter leurs voix. Mais cette rébellion peut avoir des répercussions encore plus violentes, nous pensons notamment aux arrestations des opposants politiques lors des différentes guerres, par exemple les camps de travaux forcés et de concentration lors de la Seconde Guerre Mondiale pour les juifs et ceux qui refusaient de se soumettre justement à l’autorité.

D’autant plus que cette violence peut vite être considérée comme un abus de pouvoir. Effectivement, la violence n’est pas toujours synonyme d’autorité, bien au contraire. Rousseau proclame dans Du contrat social “la force est une puissance physique;

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