Pascal "Raison et Passion"
Analyse sectorielle : Pascal "Raison et Passion". Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Tristan Mançois • 28 Novembre 2021 • Analyse sectorielle • 1 193 Mots (5 Pages) • 415 Vues
→ Qu’est-ce que la thèse du philosophe nous apprends elle sur la nature humaine ?
Pascal « Raison et passion »
Le penseur janséniste veut montrer dans ce texte que le conflit de la raison et des passions en l’homme est permanent. Il métaphorise ce conflit par la « guerre » pour marquer la violence dans l’intériorité de l’être comme un véritable tiraillement. Les deux hypothèses d’une raison sans passions et d’une passion sans raison éclaire la présence d’une nécessité inéluctable de la « guerre intestine » en l’homme. Aussi ce conflit a-t-il pour résultat que l’homme est déchiré, divisé, qu’il n’a pas d’unité ou d’identité : il n’est ni passions seulement, ni seulement raison. Or l’être humain dans son intériorité à le sentiment d’être un, est-ce donc illusoire ? Et si l’homme est divisé, ne peut-on pas l’expliquer autrement que par l’opposition de la raison et de la passion ? Autrement dit, est-ce le conflit de la raison et des passions qui explique que l’homme soit réellement divisé ou bien sa division ne résulte-t-elle pas plutôt de la multiplicité des passions qui l’agitent ?
Ce texte s’inscrit donc dans la volonté philosophique de Pascal de forcer l’homme à porter un questionnement sur sa personne en prenant conscience de ce qu’il est et n’est pas, de ce dont il est capable ou non. Les passions, qui sont les diverses aspirations qui en l’homme sont telles qu’elles visent à le dominer entièrement, vont au-delà du simple désir. On les opposent à juste titre à la raison en tant que faculté qui permet de discerner le vrai du faux mais surtout le bien du mal. C’est justement cette oppositions entre passion et raison qui conduit à considérer que le moi ou l’identité de l’homme n’est que fictive. En effet si l’homme n’était que raison, les passions pourraient le perturber mais non le combattre sans son consentement. Et si l’homme n’était que passions, la raison serait soumise aux passions. Il faut donc penser que l’homme n’est ni l’un ni l’autre. Si l’on théorise Pascal plus clairement aussi peut-on dire que les passions du moi comme l’orgueil et l’humilité montrent que le moi se forme grâce aux passions. Ce sont d’une part l’association des idées et d’une autres part l’association des impressions qui produisent l’orgueil et qui attache donc à l’individu à une valorisation de soi qui peut tourner à la dévalorisation dans l’humilité. Les passages de l’une à l’autre de ces passions montre que l’homme est comme le jouet d’un conflit plutôt qu’il n’en est l’acteur.
Cependant si le moi est ainsi le jouet d’un conflit qui se joue en lui, il peut dès lors être totalement dominé, non pas par sa raison dont l’expérience montre suffisamment qu’elle perd souvent mais par ses passions. Dès lors, s’il y a conflit constitutif d’une identité flottante, ne faut-il pas alors penser qu’elle se situe plutôt entre les passions ? La raison paraît donc obéir aux passions. Mais c’est aussi une faculté de discernement entre le vrai du faux, la raison ne peux être un motif d’action. Pour que la volonté soit mue, il faut une passions tout comme pour qu’il est un mouvement, il faut une autre. Le vrai et faux sont généralement impuissant à déterminer la vérité directement, et le bien et le mal sont des motifs premiers de la volonté. Aussi la volonté ayant besoin de passions, on peut dire contrairement à Pascal que la raison ne peut mener de guerre contre les passions. L’amour est le meilleur outil contradictoire à la raison, il montre la défaite irrémédiable de la raison en poussant les homme dans des séries d’action que la raison déconseilleraient fortement comme le double suicide par amour dans Roméo et Juliette. En revanche l’homme ne peut avoir de passions dominante, mais il reste vrai qu’il peut être mu par plusieurs passions qui conduisent à un véritable déchirement comme dans le Cid dans l’Acte 1 scène 6, contraint à choisir entre son devoir et son amour :
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