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Philosophie de l’éducation -L’éducation esthétique de l’homme –

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Par   •  18 Mai 2018  •  Cours  •  8 563 Mots (35 Pages)  •  862 Vues

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Philosophie de l’éducation

-L’éducation esthétique de l’homme –

La culture inclut des normes pour la vie en société mais aussi des normes pour ce que l’on considère comme beau et aussi certaines pratiques qui peuvent être propre à des cultures ou des traditions qu’il s’agirait de transmettre et qui peuvent rentrer dans ce que l’on appelle « l’art ». Effectivement, l’éducation esthétique peut être appréhendée du point de vue de l’enseignement scolaire. Cela rejoint des actions menées en France depuis quelques décennies dans le domaine de l’éducation, des programmes d’éducation artistique et culturelle en particulier avec l’enseignement de l’histoire des arts à l’école (2008), l’idée de produire un parcours d’éducation artistique et culturelle (2013), définition d’un socle commun de compétences et de culture (2015). Ce projet manifeste une volonté de faire entrer l’art et la culture dans l’éducation scolaire qui contraste avec la tradition de l’enseignement scolaire républicain qui a demeuré à l’écart des pratiques artistiques et culturelles. L’enseignement de l’art et de la culture constitue un enjeu. Cette question n’est pas relative seulement à l’école et l’enseignement de l’art à l’école puisque l’art et la culture s’apprennent aussi en dehors de l’école ex : dans des écoles d’arts, des conservatoires. En outre, cette question de l’éducation devient également plus importante dans les institutions culturelles elles-mêmes. Les questions de médiation et de pédagogie deviennent de plus en plus importantes, ce sont des métiers qui se développent, afin de développer le rapport entre les institutions de création et les publics. La question de l’éducation artistique concerne à la fois l’école et ce qui se passe aussi en dehors de l’école.

Cette question peut apparaitre comme une question particulière, ponctuelle dans le domaine de l’éducation mais en même temps elle pose un problème qui concerne la façon dont on conçoit l’éducation en générale, scolaire, du citoyen. La question de l’art ou de la culture peut apparaitre aussi comme une question ponctuelle mais en même temps elle touche le plus grand nombre d’entre nous dans la mesure où nous vivons dans une société où les productions de l’art ou de l’industrie culturelle imprègnent nos existences.

Le développement des nouvelles technologies ne fait que rendent encore plus prégnante cette dimension dans notre société. Les valeurs du monde de l’art semblent avoir envahie le capitalisme avec les notions d’innovation, de créativité, d’imagination. La situation contemporaine semble vérifier l’analyse que faisait Guy Debord lorsqu’il décrivait la nouvelle situation du capitalisme comme une « société du spectacle ». L’économie elle-même s’oriente vers la production du spectacle. Il est difficile aujourd’hui d’échapper au monde de l’art et de l’industrie culturelle qui est pris dans cette contradiction.

Traditionnellement l’art est porteur d’une promesse d’émancipation. L’art est un projet qui nous permet d’échapper aux situations d’asservissement, aux situations d’exploitation, qui visent au contraire l’émancipation de l’individu. Le projet d’éducation artistique et culturelle de l’école s’insère dans un projet plus vaste, politique, de société qui pose la question des valeurs de l’art et des pratiques liées à l’art dans notre société et par voie de conséquence dans l’éducation. Ce projet a aussi une histoire dans le domaine politique et dans le domaine des idées.

On va s’attacher à définir ce projet philosophique d’une éducation esthétique de l’homme dont les origines remontent aux Lumières à la Révolution Française et donc qui rejoint la thématique de l’émancipation. On va chercher à nous attacher aux grandes formulations philosophiques de cette question.  

Définition de l’esthétique :

C’est à la fois un qualificatif de quelque chose qui est esthétique et puis l’esthétique désigne aussi un domaine de la philosophie.

Trois distinctions :

  • Le sensible ou la sensation. Le mot esthétique vient d’un mot grec qui signifie la sensation. Ce qui est esthétique est d’abord quelque chose qui relève du sensible. L’éducation esthétique va prendre pour finalité la dimension sensible de l’individu en opposition à la dimension rationnelle (cf. Platon passage de l’apparence à la réalité).

On assiste au 17ème et 18ème a un mouvement de réhabilitation du sensible. Kant dans son ouvrage La critique de la raison pure procède à une réhabilitation du monde sensible et de l’intuition pour nos connaissances, tout nous est donné à travers l’expérience sensible. La connaissance est donnée à travers l’expérience sensible et à travers les deux formes pures de la sensibilité qui sont l’espace et le temps. Ce sont eux qui structurent notre rapport au monde sensible. En revanche dans le domaine morale, Kant refuse que la sensibilité détermine nos actions, ou ce qui relève du devoir. En agissant suivant notre sensibilité nous agissons en fonction de quelque chose qui est étrangère à nous car Kant pense le sujet comme un être rationnel. Le domaine du jugement de goût, jugement de valeur qui concerne le beau. Dans le domaine du beau, c’est le sensible qui détermine en dernière instance ce qui est légitime. Ce domaine du beau est le domaine qui s’appelle aussi l’esthétique dans la philosophie de Kant.

  • Le beau. Dans la philo des Lumières, l’esthétique désigne le domaine de la philo qui s’occupe des questions relatives à la beauté dans la nature ou des œuvres d’art. cette question de la beauté a beaucoup occupé la philo antique. Chez Platon, la beauté est intelligible. Au XVIII, le beau et le sensible paraissent comme inséparable. La notion de la beauté est abandonnée au profit de la question de l’art en particulier depuis Hegel. On considère qu’il est compliqué de réfléchir sur la question du beau dans la nature, il a défini l’art comme le champ de l’esthétique, il s’occupe de la beauté que dans le domaine de l’art, produit par les hommes.
  • L’artistique. La théorie philo qui s’appelle esthétique est une théorie de l’art ou des œuvres d’art. LA question de l’art est d’autant plus distincte de la question du beau puisque l’art peut développer des dimensions qui soit sont contraire à la notion du beau soit sont même indifférentes au beau. La production de l’art n’est pas forcément la production du beau. Un certain nombre de pratiques rentrent dans le domaine de l’art : la musique, la peinture, la sculpture, l’architecture, le théâtre, la danse….

A travers l’esthétique, il s’agit de promouvoir une certaine conception de l’éducation en générale.

La problématique de l’esthétique comme un paradigme sur l’éducation (Travaux d’Alain Kerlan).

L’art constitue un paradigme pour penser l’éducation. S’interroger sur la finalité éducative de l’art revient à s’interroger sur le sens même que l’on donne à l’éducation et la formation.

Il s’agit de la place que l’on donne au sensible dans l’éducation et un rapport entre le sensible et la rationalité.

Double aspect : la question du rapport au savoir et la question du rapport à la société dans l’ducation.

En ce qui concerne le rapport au savoir, pour Kerlan, le paradigme esthétique remplacerait l’autre paradigme de l’éducation qui est le paradigme scientifique qui a déterminé l’éducation traditionnelle, républicaine. Il y aurait deux modèles : le scientifique et l’artistique.

On assiste à un essoufflement du modèle scientifique ou rationaliste et il propose donc l’éducation esthétique comme une solution au modèle scientifique en crise. Kerlan a enquêté sur les conceptions de l’éducation au XIX chez Comte et Durkheim. Ils ont pensé l’éducation sur des modèles scientifiques, l’éducation pour le développement du positivisme. D avait une grande méfiance à l’égard de l’esthétique qui pour lui comporte un risque d’irrationnel. Chez Comte, Kerlan remarque que finalement, dans le projet positiviste, dans le projet d’éduquer à la science, on se heurte à un paradoxe qui est que la science peut apparaitre comme la finalité de l’éducation mais la science n’apparait pas forcément comme un moyen de l’éducation. La science n’éduquera pas, les connaissances scientifiques s’enseigneraient mieux par une approche artistique.

Autre dimension : celle du rapport à la société. A travers les activités artistiques, espérance de pouvoir nouer un lien différent entre les institutions et les individus, entre les différents acteurs. L’art aurait une fonction de tisser une autre forme de lien social. C’est la raison pour laquelle dans d’autres institutions que l’école on va mettre en place des ateliers d’art ou d’écriture. L’art participerai au développement de la citoyenneté.

Le modèle théorique du cours : pour penser l’éducation esthétique on va être amené à penser à la fois différents enjeux et prendre en considération différents domaines.

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