Piéger un pédophile et le diffamer en publique. Est-ce moral?

Enfreindre la loi afin de punir des actes plus grave que ceux qu’on commet peut souvent porter à débat quant à la justification de cet acte et des différents moyens de substitutions qui aurait pu être mis en place à l’instar de celui-ci. Dans ce cas-ci, il s’agit un journaliste usurpant l’identité d’un jeune homme de 15 ans ayant comme but de punir des pédophiles le contactant en divulguant publiquement leur identité sans leur consentement.

Un tel procédé est-il moral ?

Oui, il est moralement acceptable car le journaliste agit avec l’intention bienveillante de punir ceux qui causent du tort à autrui suivant la théorie de l’éthique des vertus.

Non, il n’est pas moralement acceptable d’agir sous une fausse identité afin de piéger des personnes fautives pour arriver à ses fins en plus de nuire à leur futur si l’on en croit la théorie de l’éthique déontologique kantienne.

En premier lieu, les actes du journaliste sur ce site web peuvent être considérés comment étant moralement acceptables. Il a en effet pris la décision de se mettre lui-même en danger et d’usurper l’identité d’un jeune garçon afin de dénoncer de auteurs d’actes considérés comme hors la loi et dangereux pour autrui. Il a adopté le sentiment naturel de sympathie afin de pouvoir piéger ces hommes avec la bienveillance comme objectif. En effet, le comportement des hommes de ce site est moralement mauvais en plus d’être contre-nature. Le journaliste a donc déterminé que les intentions de ces hommes étaient immorales et qu’il fallait agir en conséquence afin de rétablir la justice morale en les empêchant de sévir plus longtemps. Ce n’est pas pour rien que la pédophilie est mondialement interdite et sévèrement punie par la loi, elle ne peut en aucun cas être approuvée car moralement mauvaise. Son action afin de dévoiler les actes de ces hommes peut donc être considéré comme vertueuse étant donné qu’il agit avec des intentions bienveillantes. La priorité étant dévoiler l’identité et les actions immorales de ces personnes, l’utilisation d’un stratagème comme celui-ci se justifie par la volonté d’utiliser la raison pour empêcher une injustice de plus d’être commise. Cette action est parfaitement en accord avec la théorie de David Hume sur la vertu et les jugements moraux. L’agent moral peut prendre des mesures afin de corriger une situation qu’il a jugé immorale à travers un plan d’action à but bienveillant et désintéressé.

D’autre part, l’action entreprise par ce journaliste peut également être considérée comme étant immorale. Il a en effet usurpé l’identité d’un jeune garçon de 15 ans, ce qui sous-entend qu’il a surement dû emprunter l’image d’une personne dans le monde pour pouvoir s’inscrire sur ce site web. Il a aussi décidé d’exposer leur véritable identité au monde sans leur consentement et sans tenir compte des retombées possibles. Ces actes sont dénués de motivation morale et de respect envers autrui. Il a usé de sa position professionnelle afin d’obtenir justice en agissant lui-même comme le représentant de cette justice auprès de ces hommes, et ce, en plus d’avoir commis lui-même des actes immoraux et injustes. Quand bien même ces hommes sont considérés comme des criminelles aux yeux de la loi, ils bénéficient eux aussi du droit au respect de leur intimité et de leur vie privée. La déontologie de Kant se base d’ailleurs sur les principes de respect de la dignité des personnes et d’universalisation. Le principe d’universalisation exprime que chaque action jugée morale doit uniquement être entreprise si l’on considère qu’elle peut être appliquée universellement, ce qui signifie donc qu’elle peut être mise en place par tout le monde sans risque de jugement négatif. Or, le fait que le journaliste en arrive à agir sous une fausse identité en plus de mentir et de tromper ces hommes n’est surement pas moral dans le sens où, si cette façon d’agir était tolérée par le monde, il n’y aurait alors plus aucun moyen de s’assurer de