Première méditation, le cheminement du doute

Procès verbal

6.4- Les méditations métaphysiques

6.4.1- Première méditation, le cheminement du doute

On commence ce point avec une remarque dans laquelle on parle d’Ignace de Loyola. Il est à la tête des Jésuites et auteur de l’œuvre : « Les exercices spirituels » en 1548. Celle-ci est un texte pratique, écrit pour aider les gens dans la prière méditative.

Dans la théorie, nous pouvons nous élever vers Dieu de « manière rectiligne ».

Dans les faits, ça ne peut pas fonctionner ainsi. Le schéma serait plutôt en dents de scie. La situation est similaire, par exemple, à des élèves qui suivent un cours. Ils ne seront attentifs qu’à certains moments puis perdront leur concentration quelques instants et reprendront ensuite le fil du cours.

Revenons à Descartes. Dans son ouvrage : « Méditations métaphysiques, 1ère méditation, 1642-1647 », il décrit un cheminement. Son esprit est tiraillé entre deux états d’esprit. La mise en page du texte distingue, par alignement, les deux façons de penser.

Le texte aligné à gauche correspond aux arguments de l’assortiment. Autrement dit, ce sont les idées reçues.

Le texte aligné à droite, quant à lui, correspond aux arguments du doute.

Maintenant, nous allons analyser plus en détails les trois parties composant l’extrait issu du même texte : « Méditations métaphysiques, 1ère méditation, 1642-1647 ».

1. La première partie est intitulée : « Douter des sens et des choses composées ».

Pour appuyer cette partie, le premier argument utilisé est : « la source de nos connaissances sont les sens ».  

L’objection du doute rétorque que « nos sens peuvent être trompeurs ». L’exemple qu’on peut citer ici est celui de « la chambre des âmes » dont le principe repose sur l’illusion d’optique.

Le deuxième argument proposé par l’assortiment dit qu’il existe « des sensibles proches ». Ils sont plus difficilement contestables.

Mais le doute fait une objection avec l’hypothèse du rêve. La classe commence alors une discussion au sujet de « l’idée du rêve ». Dans nos rêves, des évènements qui se sont déroulés dans la journée, apparaissent selon le degré de conscience. La question que Descartes se pose est de savoir si on rêve ou pas. De façon simpliste, on peut dire que si on est en train  de rêver d’une personne alors cette personne existe. Nos rêves sont de toute façon tridimensionnels (dans l’espace).

Pour mieux comprendre, le professeur nous donne un exemple. Pour le cas d’une peinture de paysage, il est plus difficile de contester les couleurs, les textures utilisées plutôt que le fait qu’il y ait un arbre et des nuages représentés. Si on applique cet exemple au rêve, on obtient ce que veut dire Descartes.

1. La deuxième partie se nomme : « Douter des choses simples et des maths »

En guise de premier argument, on a : « le fait qu’il existe des choses simples dont on ne peut pas douter, qu’on soit en rêve ou en réalité ». L’exemple des maths le montre : 2+3 =5 et le carré a 4 côtés.

Quelques définitions sont nécessaires.

Les choses simples sont des caractéristiques fondamentales (une grandeur, un lieu, une quantité, etc…) dont sont formés le monde et les choses composées.

Les choses composées sont des individus regroupant ces choses simples (Matteo, une colline, etc…).

L’objection proposée par le doute dit que « Dieu nous a peut-être donné des notions (par exemple : les maths) à tort, il fait peut-être en sorte que nous nous trompions ».

Une deuxième objection est présente. « Si nous ne sommes pas les créatures d’un Dieu parfait (créateur médiocre dû au hasard) alors nous ne sommes probablement plus imparfait et donc nous avons plus tendance à nous tromper.  Le professeur nous donne un exemple pour mieux comprendre. Si notre classe réalisait un atelier de robotique, le résultat serait médiocre. En revanche, si une classe de l’EPFL réalisait le même atelier, le résultat serait nettement mieux.