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Doute - un frein ou un moteur

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es habitudes, soit des sens, soit de la raison.

Bien que le doute soit un immobilisme (momentané au mieux) c’est pourtant une action qui participe au mouvement vers la connaissance, car finalement plus on remet en cause des arguments présupposés, plus on se rapproche d’une vérité.

Par nature, l’homme désire savoir, il n’est pas le spectateur passif de sa propre existence, ni de l’histoire dont il est aussi acteur.

Quelles sont les raisons d’un doute ?

Est-ce qu’elles sont d’ordre exclusivement théorique ? C’est-à-dire un doute sceptique dans lequel le jugement est suspendu de façon définitive ?

Ou est-ce un doute pratique ? C’est-à-dire un doute méthodique qui est là pour tenter de trouver une authenticité ?

-Le doute sceptique

Il semblerait que ce doute, qui remet en cause les fondements de toute connaissance, anéantisse l’accès à la vérité : puisqu’aucune définition n’est reconnue pour vraie.

Lorsque le doute prend la forme d'une conclusion, il peut être un renoncement ou une défaite de la pensée.

Les sceptiques considèrent que l'esprit humain est incapable d'atteindre une connaissance certaine.

La devise sceptique se résume dans la question de Montaigne : ‘que sais-je?’, et même pas dans l'affirmation : ‘je ne sais rien’ : parce que ce serait reconnaître que l'on sait au moins une chose !

Le scepticisme absolu, ‘douter de tout’, est impossible à mettre en pratique dans la vie courante.

On ne peut pas vivre normalement si l'on doute de tout.

Le scepticisme, cette remise en doute de Toute vérité présumée, bouleverserait toute pensée sur la vie puisqu’on ne serait jamais sûr de rien.

L’être qui douterait de tout serait rongé de l’intérieur, en proie à l’inaction, aux obsessions et à la folie.

Certaines certitudes sont indispensables à la vie quotidienne. Elles sont un moyen de garder des repères, un lien avec le monde qui nous entoure, à condition qu’elles soient universelles.

Par exemple : pour perpétuer une lignée, l’humain-femme s’accouple avec l’humain-homme et non avec l’animal : c’est une certitude.

Si le doute s’immisçait dans cette constatation, c’est le fondement même de notre espèce qui serait remis en question.

Les premiers sceptiques disaient qu’on ne peut avoir accès à la vérité ni par les sens (car ils sont trompeurs), ni par la raison (car elle est capable de démontrer des propositions contraires).

Le sceptique affirme qu'il faut douter de tout, mais il ne met pas en doute son propre doute !

Les arguments des sceptiques sont un peu absurdes !

S'il est naïf de ne jamais remettre en question ses certitudes, il est déraisonnable et stérile de toujours tout remettre en question.

‘Douter de tout ou tout croire sont deux attitudes commodes qui nous dispensent de réfléchir’.

Henri Poincaré

De plus, le doute systématique-sceptique n'est pas vraiment constructif. Il n'est pas un remède aux préjugés car il conduit à une suspension définitive du jugement.

Même si le scepticisme est motivé par la recherche du savoir, il est paralysé par l’impossibilité de conclure.

Or douter est utile dans la mesure où cela permet d'obtenir un résultat, si le doute est un moyen et non une fin en soi.

Le scepticisme intégral (comme un voile sombre !) conduirait à se taire et à ne plus entreprendre d'actions. C'est la vie elle-même qui s'oppose au doute absolu.

-Le doute méthodique, en revanche est employé comme méthode ou comme un moyen, non pas pour renoncer à la vérité, mais pour en affirmer une : à savoir qu'il n'y a probablement pas de vérité unique !

Ce doute cartésien est un moyen transitoire.

Il est le signe d'un esprit qui cherche, qui interroge dans le but d’identifier les limites de nos connaissances.

Il représente une volonté de progresser vers la vérité, d'éviter l'écueil de l'intolérance et celui des certitudes assénées comme des vérités incontestables.

Il ne faut donc pas se dispenser de douter !

‘Une fois qu’on a pensé quelque chose, se demander en quoi le contraire est vrai’ .Simone Weil (avec un W, l’économiste)

Douter, au sens philosophique, c'est ne rien considérer comme définitivement acquis, c’est apprendre à penser par-soi-même pour se procurer une certaine indépendance intellectuelle.

Or la liberté de penser est le fondement de toute liberté.

Le doute pourrait être une nourriture pour développer notre esprit critique, une méthode pour la réflexion.

Comme Descartes l’affirme : ‘Le doute doit être un travail constant de l’esprit dans sa quête du savoir’.

Si la pensée se fige, si le refus d'envisager le point de vue d'autrui s’installe, c’est à ce moment là que l’on peut dériver sur le dogmatisme.

François Jacob évoque la dangerosité d’une certitude morale, cette certitude que l’on possède la vérité absolue. Ce qui a entrainé les grands crimes de l’histoire, au nom du combat contre la vérité de l’autre.

Beaucoup de gens sont certains d’avoir raison, (particulièrement au niveau religieux)

Mais comme tout le monde n’a pas la même vision, on peut dire que beaucoup d’entre eux ne détiennent donc pas La vérité, et ne devraient peut-être pas être si certains de leurs convictions.

Une telle certitude peut mener à la violence.

Les conflits entre les hommes et les guerres ont été déclenchées à cause d’opinions contraires comme par exemple les guerres de religion, ou la persistance des guerres israélo-arabes.

Les hommes vivent des expériences qui sont à la base de leurs réactions et se forgent leurs propres opinions en fonction de leur milieu social, de leur éducation, des choix, des relations, et tout autre facteur qui pourrait peser dans leurs réflexions.

Par ex : un enfant unique qui a été élevé dans une famille aisée n’aura pas le même rapport au monde qu’un enfant qui a grandi avec 5 frères et sœurs dans une banlieue ravagée.

Mais ils peuvent, tous les deux, s’interroger sur ce qu’il se passe en face, ailleurs, et sur le pourquoi des conditions de chacun.

Le questionnement en tant que méthode est utile à la raison.

Le doute est l’attitude philosophique pour atteindre la vérité (même si elle ne le sera probablement jamais), mais aussi pour acquérir de la sagesse.

La raison est la seule à nous faire accéder à des connaissances universelles.

-on rejoint là encore le principe maçonnique : la quête de la vérité permet à l’Homme de réfléchir et de s’améliorer, elle permet de le faire évoluer.

C’est également à travers le regard des autres que l’on devient soi, et pour pouvoir évoluer ensemble vers une humanité plus sage.

‘Le plus court chemin de soi à soi passe par autrui’. Paul Ricœur

Donc : le doute est primordial et il est préférable à la certitude, mais un minimum de certitude est indispensable.

Nietzsche a dit que : ‘douter d’une prétendue vérité est sûrement plus perspicace que conserver aveuglément des certitudes sans les remettre en question’.

Être certain d’une connaissance : c’est poser cette connaissance, et par là, lui interdire de progresser.

La vérité absolue n’existe pas, elle est toujours mouvante, toujours réfutable, toujours perfectible.

-Peut-on refuser de douter ? et de quoi peut-on douter ?

Pour appréhender le monde, l'être humain possède : les sens et la raison.

Chacun de nos cinq sens nous donnent des informations qui deviennent le point de départ de toute réflexion, et par la réflexion nous développons notre esprit et notre personnalité.

L’apport d'information que nous avons par nos yeux, ou nos oreilles, ne nous enseigne pas la vérité, mais nous montre une certaine réalité.

Les sens nous permettent de constater des faits. La raison organise ces données pour que nous ayons une connaissance du réel.

Nous faisons appel à la fois aux sens et à la raison pour progresser dans la connaissance.

Douter des vérités

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