Séquence Femme Poésie
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Documents complémentaires Activités communes
-0 « Fonction du poète » Hugo (Les Rayons et les Ombres) -1 « Passage d’un poète » Bosquet (Un jour après la pluie) -2 « Se faire voyant » Rimbaud (Lettre à Paul Demeny) -3 Le Rappel à l’ordre Cocteau -4 « Le mythe d’Orphée » F. Evrard (Aurélia, de Gérard de Nerval), M. Blanchot (L’Espace littéraire) -5 Etude de l’image : Orphée ou jeune fille thrace portant la tête d’Orphée G. Moreau
« ODE A CASSANDRE » de RONSARD: LECTURE ANALYTIQUE
Ode à Cassandre Mignonne, allons voir si la rose Qui ce matin avait déclose Sa robe de pourpre au soleil, A point perdu cette vêprée Les plis de sa robe pourprée, Et son teint au vôtre pareil. Las ! voyez comme en peu d’espace, Mignonne, elle a dessus la place, Las ! las ! ses beautés laissé choir ! Ô vraiment marâtre Nature, Puisqu’une telle fleur ne dure Que du matin jusques au soir ! Donc, si vous me croyez, mignonne, Tandis que votre âge fleuronne En sa plus verte nouveauté, Cueillez, cueillez votre jeunesse : Comme à cette fleur la vieillesse Fera ternir votre beauté. Pierre de Ronsard, Amours (1553), puis Odes (sous le titre « A sa maîtresse » 1584)
1° LECTURE MAGISTRALE 2° REACTIONS DE LA CLASSE I. Une scène vivante II. Une entreprise de séduction III. Une leçon de vie
Tableau
PLAN :
INTRODUCTION : Ronsard, « Prince des poètes » et « Poète des princes » a chanté le thème de l’amour à travers ses poèmes, intitulés Les Amours et consacrés à des femmes aimées, dont les plus connues sont Cassandre Salviati, rencontré lors d’une fête à la cour de Henri II Marie Dupin, jeune paysanne, morte à 20 ans, et Hélène de Surgères qu’il sera chargé, par la reine Catherine de Médicis d’immortaliser dans ses poèmes pour la distraire de la mort de son fiancé. Ce poème est le 17ème du premier livre des Odes, consacré à Cassandre. Il est constitué de 3 sizains d’octosyllabes, dont les 2 premiers forment un diptyque mettant en scène une rose au début et à la fin de sa vie. Le 3ème sizain évoque la leçon que le poète veut donner à Cassandre.
I. UNE SCENE VIVANTE: Pourquoi ? Parce que : 1) Des personnages 2) Un décor 3) Une histoire 1) Des personnages : 1-1 Le poète : - énonciateur 1ère pers. du sing. (« me » v.12) énoncé inclus dans la situation d’énonciation. - narrateur interne à la scène 1ère pers. du plur. (« allons » v.1) 2-1 « Mignonne » : - destinataire du discours du poète apostrophe (v.1,8,11) 2ème pers. du plur. (« vôtre » v.6, « vous »v.13, « votre »v. 18) - incluse dans la scène « allons », « voyez »v.7, « votre » v.14.
QUI EST-CE ? sens de « mignonne » : nom commun personne mignonne (= qui a de la grâce, charmant, joli, gentil, caractérisant des enfants, des jeunes gens) ; terme d’affection. Décalage entre les 2 personnages : rapport de supériorité du poète (âge) et d’intimité. 3-1 La rose : acteur principal de la scène : - désignée par sa catégorie (« la rose » v.1), son hyperonyme (« fleur »v.11,17) (hyperonyme : terme générique (fleur, animal…) # hyponyme : terme restreint (rose, chien…mammifère : hyperonyme de chien, mais hyponyme d’animal), par la 3ème pers. du sing. (« elle », + adj. poss. « sa », »ses ») - sujet des verbes d’action (« avait déclose »v.2 « a…laissé choir »v.8-9) 2 personnages témoins de la scène 1) Un décor : un jardin Evoqué implicitement à travers la fleur et le nom « la place »v.8 extérieur la présence du soleil, v.3 les couleurs de la nature (« pourpre »v.3, » verte »v.15) 2) Une histoire : En 2 temps : 3-1 : Le matin : - indiqué avec précision : démonstratif + nom (« ce matin »v.2) - évoqué comme achevé (plus que parfait : « avait déclose »v.2) - évoquant la beauté de la rose, à travers une personnification, exprimée par l’emploi du champ lexical du vêtement attribué à la fleur (« robe »v.3, « plis de sa robe »v.5) - évoquant la jeunesse de la rose : sa naissance (« déclose »v.2) et son éclat : à travers la reprise de « pourpre » en « pourprée » couleur vive à travers la comparaison avec le teint de « mignonne » jeunesse 3-2 : Le soir : - indiqué avec précision : démonstratif + nom (« cette vêprée »v.4)
parallèle suggéré. - évoqué comme achevé (passé composé : « a point perdu »v.4, « a laissé choir »v.8-9) - évoquant par euphémisme la laideur de la rose : « ses beautés laissé choir » - évoquant la vieillesse, à travers la perte des couleurs, de l’éclat (« ternir ») de la vie.
Pourquoi la présentation de cette scène ? La stratégie du poète
II. UNE ENTREPRISE DE SEDUCTION : Comment ? Par : 1) Une invitation 2) Une comparaison élogieuse 3) L’expression de l’émotion du poète 1) Une invitation : - impératif : « allons voir » promenade qui semble anodine, désintéressée - rythme : vif et entraînant (2 syllabes, 3, 3 v.1- 1,3,2,2 V.2) termes monosyllabiques ou bisyllabiques + douceur des allitérations : [m], [n], [s] et des assonances [o] : 4 premiers vers. 2) Une comparaison élogieuse : - « teint » de la rose // teint de la jeune femme - « âge fleuronne »v.14 : hypallage (figure de style qui consiste à attribuer à un mot de la phrase ce qui correspond à un autre : « fleuronne » correspond à une fleur, non à une femme) métaphore qui assimile la femme à la fleur - pléonasme : « verte » évoque le printemps, la jeunesse + « nouveauté »= jeunesse, accentué par l’insistance du superlatif : « sa plus »
Compliments, galanterie, renforcés par GN final : « votre beauté », mais stratégie du poète. 3) L’émotion exprimée par le poète : - tristesse et amertume à propos de la fugacité du temps, exprimée par l’interjection: « las ! »v7et le ton exclamatif de la phrase - réaction de vive déception devant le spectacle qu’offre la rose, mis en valeur par la structure désarticulée de la phrase sur 3 vers (7,8,9) qui rejette à la fin la vision de la fleur fanée (« ses beautés laissé choir »). - émotion nettement marquée par la présence d’une allitération en [s] qui crée un effet d’insistance - indignation vis-à-vis de la nature personnifiée (Nature), à travers l’apostrophe rendue véhémente par le ô vocatif, à travers la connotation négative de « marâtre », à valeur d’oxymore par rapport à la nature qui symbolise la mère nourricière
évoquée par l’adverbe « vraiment » allitérations en [r] (liquide) et en dentales [t] et [d]
à travers l’insistance à travers les brutalité.
L’expression des sentiments personnel constitue le registre lyrique (lyrisme : > lyre (instrument utilisé par Orphée, le + célèbre des poètes de la mythologie grecque), s’applique à l’expression des sentiments personnels, des émotions (l’amour, la nostalgie, le regret, la douleur, le chagrin, la joie, l’enthousiasme, l’admiration…). Le poète évoque des thèmes lyriques : la vie, l’amour, la mort, le temps qui passe, la nature. Il utilise un registre lyrique : lexique de l’affectivité, métaphores et comparaisons, expression des émotions à travers la ponctuation forte. Le lyrisme, c’est l’expression du Moi associé à la musicalité (rythme, sonorités)
Emotion réelle ou feinte ? donner à Cassandre =>
stratégie du poète :
III. UNE LECON DE VIE : Comment ? En quoi ? 1) Le maître et l’élève 2) Faire prendre conscience de la fuite du temps 3) Faire réagir 1) Le maître et l’élève : - impératif qui invite à l’observation et à la constatation : 2ème sizain (« voyez ») - évocation d’une expérience acquise : le poète sait invitation à lui faire confiance (« si vous me croyez ») évocation de l’avenir : futur (« fera ternir ») - exhortation : insistance exprimée par la répétition de l’impératif (« cueillez ») 2) Faire prendre conscience : - connecteur logique qui marque la conséquence de ce qui a été observé : « donc » et annonce la leçon à tirer - inversion de la comparaison : assimilation de « mignonne » à la rose à travers les hypallages du 3ème sizain (« votre âge fleuronne »v.14, « cueillez votre jeunesse » v17) présent comparaison de la vieillesse de la jeune fille à celle de la rose futur proche - # entre les 3 octosyllabes (v. 14,15,16) qui évoquent la jeunesse et les deux octosyllabes sur lesquels se termine l’ode et qui évoque la vieillesse (v.16-17) imminence de la vieillesse Objectif du poète : faire peur 3) Faire réagir - car égalité de tous devant la vieillesse et la mort (« une telle fleur ») : valeur intensive de l’adjectif indéfini « telle » qui suggère la supériorité de la rose par rapport aux autres fleurs - pour vivre le présent en profitant des plaisirs de l’amour, traduit par l’impératif présent « Cueillez », car caractère éphémère de la jeunesse et de la beauté et temps
compté avant vieillesse d’où l’insistance exprimée par la répétition de « cueillez » et la mise en valeur en 2nde partie de l’octosyllabe du GN « votre jeunesse ». ( devise épicurienne : « Carpe diem » ( épicurisme : > Epicure : philosophe grec doctrine de ceux
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