Toute croyance est-elle contraire à la raison ?

La raison est une faculté qui nous permet de discerner le bien du mal, le vrai du faux (rapport avec Kant de la conscience morale universelle ?)

L’activité critique et réfléchie de la raison se distingue tout particulièrement dans la démonstration scientifique et l’argumentation philosophique. Pour élaborer des connaissances certaines, elle doit veiller à éliminer les croyances irrationnelles et déraisonnables qui lui fait obstacle. Doit-on en conclure, pour autant, que tout croyance est contraire à la raison ?

Il paraît évident que plus nous exerçons notre raison, plus nous faisons disparaître les croyances auxquelles nous adhérons. Celle-ci ont généralement pour point commun une adhésion subjective a des idées ou à des énoncés que l’esprit tient pour vrai sans pouvoir en donner les preuves rationnelles. Nos croyances trahiraient en nous un défaut de connaissance ou une forme de crédulité. Toutefois, il arrive parfois que la raison outrepasse les limites de ce qu’elle peut légitimement connaître. Elle peut spéculer sur des idees metaphysiques qui ne correspondent à aucune realité et se montrer systématique dans son rapport à la vérité. Le mauvais usage de la raison finit par se confondre avec l’irrationnnalité des croyances. Par ailleurs, si la raison doit reconnaître elle-même ses propres limites, elle doit, en même temps, en déduire la possibilité que les connaissances qu’elle élabore prennent la forme de croyances. N’y à-t-il pas une croyance en la toute-puissance de la raison tout aussi dommageable pour la connaissance que l’adhésion a des croyances irrationnelles? Peut-on envisager l’existence de croyances raisonnables ou rationnnelles sans se contredire? L’aveuglement par la raison est tout aussi fatal dans la recherche de la vérité que celui produit par une croyance irréfléchie. Dès lors, l’enjeu sera de déterminer la menière dont la raison et la foi peuvent s’articuler l’une à l’autre afin que la religion et la science puissent marcher d’un même pas vers l connaissance de la vérité.

Après avoir montré que l’usage de la raison exclut, par principe, toute croyance, on montrera qu’elle est forcée de constater qu’elle ne peut pas tout savoir et donc qu’elle doit laisser place à certaines formes de croyances. Enfin, nous montrerons qu’il est possible de concevoir une coexistence entre la raison et certaines croyances.