1973, Une Année De Crise

Malgré la Détente, la situation est donc encore instable, c’est d’ailleurs une des raisons de la crise économique et sociale qui va se développer parallèlement.

A la fin de la guerre du Kippour en 1973, les pays membres de l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole) c’est à dire les pays arabes, ennemis de l’Israël, souhaitent sanctionner l’occident pour son soutien à l’état juif durant le conflit. Ils décident alors d’augmenter considérablement le prix du baril de pétrole qui passe 3 à 12$ en peu de temps. Les occidentaux comme la France et les Etats-Unis mais aussi le Japon, sont vite plongés dans une crise économique liée à leur forte dépendance à cette matière première. Leurs dépenses augmentent brutalement et les budgets de chaque pays ne peuvent suivre. Autre raison de la crise qui s’installe en 1973, c’est la fin du système monétaire international. Les accords qui avaient été fixés à Breton Wood et qui garantissaient la convertibilité du dollar en or sont abandonnés. La suprématie économique Américaine aussi. Les Etats-Unis en particulier sont entrainés dans une crise de déficit en partie à cause de leurs dépenses pour la Guerre du Vietnam. Dans beaucoup de pays occidentaux, le chômage augmente rapidement (multiplié par 2 dans le monde entre 1973 et 1980), la croissance annuelle du PIB par habitant baisse fortement et l’augmentation des PIB de chaque pays est très faible (environ 2% par an). L’inflation se développe, entrainant une hausse des prix, une perte de pouvoir d’achat et une situation sociale qui se dégrade pour de nombreuses populations. Pour enrayer cette crise, les états adoptent des mesures Keynésiennes. Baisse des taux d’intérêts lors des prêts, augmentation des dépenses publiques pour relancer la croissance du pays, soutien de l’Etat à de nombreux secteurs comme la sidérurgie… sans réelle amélioration. 1973 est donc bien une année de crise, économique et sociale, liée en partie aux désastreuses relations politiques internationales.

Cependant, ce terme de crise est à relativiser car cette année n’est pas néfaste pour tous les secteurs et pour tous les pays.

Effectivement, si l’on compare le bilan économique de 1973 par rapport à ceux des années précédentes, on constate que le taux de croissance de la période 1973-2000 reste supérieur à celui de 1820-1913. La raison est que depuis les années cinquante, de nombreux pays connaissaient une période de croissance économique très forte (environ 5% d’augmentation du PIB par an) En France par Exemple avec les Trente Glorieuses, le chômage était quasi-inexistant, tout comme en Italie lors du « miracolo economico » (1950-1970). De plus, l’année 1973 peu aussi apparaitre comme le point de départ de l’internationalisation du commerce et de la mondialisation. Les secteurs industriels étant au plus mal dans les pays occidentaux, les patrons des grandes entreprises cherchent des solutions pour enrayer la mauvaise croissance. Les délocalisations apparaissent comme une solution pour augmenter les profits. De nombreuses usines sont implantées dans des pays émergents comme en Asie où la main d’œuvre est nombreuse et bon marché. Pour ces pays en voie de développement, les années 1973 représente donc une situation bénéfique pour leur croissance, bien que les ouvriers soient sous-payés et travaillent dans des conditions très dures, c’est presque toute l’économie des pays du Tiers-Monde qui se développe. L’année 1973 représente d’ailleurs un affaiblissement des puissances occidentales qui dominaient le monde jusque là. De nombreux pays tout juste décolonisés