Dissertation le premier homme qui passe est un héros suffisant
Dissertation : Dissertation le premier homme qui passe est un héros suffisant. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresdes femmes avec lesquelles les seigneurs des environs s’amusaient. Jeanne raconta à cette vieille femme paraplégique et méprisée par tous sa rencontre avec le berger mais la vieille femme sentait bien qu’autre chose la tourmentait. Jeanne finit alors par lui parler de l’abbé de la Crois Jugan. La Clotte l’avait connu dans sa jeunesse car il venait souvent au château et allait chasser avec les seigneurs. Il était alors beau, ténébreux et mystérieux. La Malgy était tombée amoureuse de lui et elle est morte d’avoir été repoussée après en être devenue folle. Au fur et à mesure du récit, Jeanne pâlit. Elle était bel et bien tombée amoureuse de l’abbé, elle aussi, malgré les horribles blessures qui le défigurent.
Chapitre 8.
A ce moment là, le prêtre se présenta à la porte. Il reconnut la Clotte qui lui présenta la fille de Loup de Feuardent. Tous trois discutèrent jusque tard car ils avaient les mêmes pensées dans le cœur. Lorsque Jéhoël de la Croix Jugan enleva sa capuche, Jeanne passa du blanc au rouge. Le prêtre la raccompagna ensuite chez elle mais refusa d’entrer. Thomas Le Hardouey fut vexé par cette attitude qui répétait celle de la veille. Il faut dire qu’il n’aimait jamais bien lorsque sa femme se rendait chez la Clotte. La vie reprit son cours normal durant plusieurs mois mais Jeanne avait gardé sur le visage cette couleur rouge que Jéhoël y avait allumé comme un témoin de ses malheurs.
Chapitre 9.
Des rumeurs concernant les relations entre Jeanne et l’abbé naquirent des commérages de Nônon Cocouan avec la bonne du curé. Nônon avait en effet vu Jeanne et l’abbé aller discuter à l’écart dans l’église. Elle avait supposé que s’ils se rencontraient régulièrement chez la Clotte c’était pour parler de chouannerie. La nouvelle se répandit dans le pays mais comme aucun mouvement chouan ne se manifestait, on finit par raconter des choses un peu moins aimables. Il est vrai que l’abbé employait, au démarrage, Jeanne pour porter des courriers aux chefs chouans de la région. Mais ses tentatives ayant échoué, il avait cessé de s’intéresser à Jeanne qui ne pouvait alors même plus lui prouver son amour en risquant sa vie en portant ses missives. Jeanne, quant à elle, croyait avoir été ensorcelée par le berger qu’elle avait croisé tantôt au Presbytère. Les médecins ne pouvaient rien pour elle et elle refusa la pénitence que le curé lui proposa.
Chapitre 10.
Jeanne vint voir la Clotte. Elle avait l’air très agitée et lui annonça qu’elle n’en pouvait plus de se torturer de la sorte à cause de son amour pour Jéhöel. Elle avait même été jusqu’à retourner voir le berger rencontré près du Presbytère pour lui demander conseil. Les voyantes lui avaient toutes dit que cet homme la tuerait. Mais Jeanne voulait l’entrainer dans sa perte pour venger toutes les filles de Haut Mesnil qu’il avait repoussé. C’est pour dire cela à la vieille Clotte qu’elle était venue. Cette dernière essaya de l’en dissuader en lui expliquant qu’elle n’en perdrait que plus d’honneur sans rien obtenir de la part de cet homme mais Jeanne s’enfuit en courant de sa masure.
Chapitre 11.
A peu près en même temps que Jeanne s’enfuyait, Thomas Le Hardouey traversait la lande de Lessay. Il s’inquiétait pour sa femme malgré la bonne affaire qu’il venait de réaliser. Puis il commença à entendre une voix qui chantait et au détour d’une butte, il trouva trois bergers dont celui du Presbytère, couchés par terre. Il leur demanda de dégager le passage pour qu’il puisse continuer son chemin mais le berger du Presbytère commença à lui parler des services qu’il avait rendus à sa femme et lui montra une de ses broches qu’elle lui avait donnée en guise de payement. Maitre Thomas refusa tout d’abord de le croire puis accepta de lui donner ce qu’il voulait s’il lui prouvait que ce qu’il disait était vrai. Le berger sortit alors un miroir qu’il lui demanda de regarder et commença à psalmodier. Peu de temps après, maitre Le Hardouey vit sa femme en compagnie du prêtre en train d’embrocher et de faire rôtir ce qu’il crut être un cœur. C’en était trop pour lui et il tomba évanoui. Lorsqu’il se réveilla, les bergers étaient partis. Il se dirigea à bride abattue vers l’auberge la plus proche où il vida un pot d’eau de vie avant de partir, sans même payer, en direction du clos (chez lui).
Chapitre 12.
En rentrant au clos, Thomas Le Hardouey trouva ses gens en train de chercher sa femme, croyant qu’elle s’était perdue à la nuit. Il ne descendit même pas de cheval et se rendit à la maison de l’abbé de la Croix Jugan. Il eut beau taper à la porte et aux fenêtres, rien n’y fit. Personne ne vint lui ouvrir. L’alcool aidant, il finit par s’endormir sur une pierre. Il se réveilla le lendemain vers 4 heures et reprit son manège. Vers 5 heures, il vit la vieille Mahé venir faire le ménage de l’abbé. Elle lui expliqua qu’elle l’avait vu la veille, à 10 heures du soir, partir chez la comtesse de Montsurvent qui était malade. La vieille femme le laissa néanmoins entrer. Thomas reconnu la salle à manger : c’était la pièce qu’il avait vu dans le miroir du berger. Il prit la fuite. La vieille Mahé fut terrifiée et le crut possédé. En repartant, elle rencontra la mère Ingou qu’elle se proposa d’aider à laver son linge. Les deux commères commencèrent à parler de ce qui venait de se passer. En arrivant au lavoir, elles virent le berger du Presbytère en train de laver son couteau. Il les mit en garde contre l’eau, précisant qu’ « il devait y avoir quelque chose de mort là dedans ». Et effectivement, en cherchant, il repêcha le corps de Jeanne Le Hardouey. Il mit cette mort sur le compte de sa vengeance et devint comme fou. Les deux femmes et la petite Ingou prirent peur et allèrent chercher de l’aide à Blanchelande.
Chapitre 13.
Tout le village se précipita auprès du corps sans vie de Jeanne et, en attendant la levée du cadavre, la vieille Nônon se proposa de garder celle pour qui elle avait toujours eu du respect, et plus encore depuis qu’elle avait reconnu dans son âme une pression insensée comme elle-même en avait éprouvé étant plus jeune. Pendant ce temps, la petite Ingou se rendit chez la vieille Clotte qui fut terrassée par la nouvelle et toutes deux se mirent à prier. A la fin de l’après midi, le cadavre fut emmené et l’enterrement fixé au lendemain. Les cloches de l’église sonnèrent longtemps. A l’enterrement, aucune famille ne suivit le cercueil mais des gens de plusieurs villages étaient venus. La vieille Clotte était partie de bonne heure et s’était trainée comme elle avait pu jusqu’à l’église dans laquelle elle n’avait même pas pu entrer à cause du monde présent. Ni Thomas Le Hardouey, ni Jéhoël de la Croix Jugan n’étaient présents. Dans le cimetière, la Clotte demanda que le boucher, Augé, lui fasse passer l’eau bénite pour qu’elle bénisse Jeanne mais celui-ci refusa et la traita de sorcière. Il s’agissait du fils d’un des hommes qui l’avaient tondue dans sa jeunesse, un fils de bleu. La foule commença à s’exciter et à lui jeter des pierres. La Clotte finit lapidée. Ses restes furent emportés dans la lande où ils furent abandonnés. L’abbé de la Croix Jugan l’y trouva, agonisante. Elle eut juste la force de lui donner le nom d’Augé, ce qui mit l’abbé hors de lui car il le savait bleu. Il s’apprêta à la laisser seule, sans les derniers sacrements, mais se ravisa et, une fois morte, laissa son manteau sur sa dépouille et fabriqua une croix avec deux bouts de bois. Il s’en alla ensuite en récitant la prière des morts, la vengeance au fond du cœur et ses deux pistolets bien accrochés à ses cotés. Il lui promit qu’on allait revenir la chercher dès le lendemain.
Chapitre 14.
L’abbé retourna chez lui et attendit le lendemain pour demander à la vieille Mahé ce qui s’était passé. Il ne frémit même pas lorsqu’elle lui apprit la mort de Jeanne Le Hardouey. Augé passa plusieurs mois en prison pour son crime. La vie continua. L’abbé avait l’habitude de chevaucher, parfois, la nuit, sur la lande de Lessay. Cette nuit là, il s’y trouvait. Un groupe de bergers entendit le cheval de maitre Le Hardouey qui avait disparu depuis près d’un an et revenait proposer un marché au berger du Presbytère : il donnerait son âme au diable si le pâtre jetait un sort à l’abbé de la Croix Jugan. Le berger se mit à rire en lui disant qu’il ne pouvait rien contre lui. Il finit tout de même par avouer que seul un coup de feu pourrait le tuer. Thomas Le Hardouey le remercia par des pièces d’or que les bergers nièrent avoir jamais prisent mais que l’on ne retrouva pas. Pour Pâques, la sanction de l’abbé avait été levée (sanction pour avoir chouanné) et c’était lui qui devait dire la messe. Ce jour là, l’église était pleine à craquer et tous les nobles du coin étaient venus par déférence au rang de la Croix Jugan. Les paysans attendaient avec impatience de pouvoir voir sa tête. Ils furent exaucés et tout le monde tomba sous le charme de ce prêtre puissant, défiguré et à la voix claire qui disait la messe. Tout à coup, un coup de feu dont personne ne vit l’auteur faucha l’abbé de la Croix Jugan et il tomba raide mort. L’église fut fermée par le curé de Varanguebec qui annonça que l’abbé de la Croix Jugan
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