Intelligence Économique Au Maroc

l’information est un mode d’affrontement que le Maroc ne sait pas encore adresser de manière professionnelle, il est un autre sujet fondamental, dont les pouvoirs publics ne semblent pas avoir encore pris toute la mesure : la cybercriminalité.

Les risques et menaces écologiques liés aux activités humaines, bien que relativement bien gérés par le Maroc, constituent désormais une priorité indiscutable. Ainsi, bien que le pays n’ait pas encore vécu de marée noire, le développement de l’activité portuaire a déplacé la question de « comment » à « quand ». Dans le secteur agricole, la pollution des nappes phréatiques, résultat du mauvais usage des engrais et pesticides, constitue une source de préoccupation. Plus grace, selon une majorité de spécialistes des question militaires, les facteurs écologiques et énergétiques principale cause de conflits politiques et militaires, Certains Etats s’efforceront de prendre le contrôle des ressources énergétiques, comme cela s’est produit en Irak. Dans le cas du Maroc, l’explosion des biocarburants, bien que décriée par la FAO, est en train de changer le statut du phosphate, de dernier devenant un atout stratégique, et donc une nouvelle source de convoitise.

S’il est un sujet où le Maroc s’est particulièrement distingué au cours des dernières années, c’est sans conteste la politique de diplomatie économique, notamment en direction de l’Afrique. Elle aura largement favorisé l’émergence de multinationales marocaines.

Dans le domaine des télécommunications, la réussite de Maroc Télécom dans l’attribution de plusieurs GSM hors frontières a démontré que le pays est capable d’affronter de grandes entreprises étrangères. Il peut remporter des marchés grâce à sa meilleure connaissance des rouages de l’Afrique subsaharienne et sur la base des compétences développées par ses entreprises. Ajouté au capital sympathie dont il joint notamment en Afrique de l’Ouest, cette stratégie de conquête de marché permet de transformer l’essai en termes politiques. Un positionnement qui favorise la coopération bilatérale et le renforcement des liens stratégiques.

Paradoxalement, c’est par son absence que l’intellignce économique s’est d’abord illustré au Maroc après le scandale « Ennajate » en 2002. Une société prétendument basée aux Emirats Arabes Unis proposa plusieurs dizaines de milliers de contrats d’embauche dans l’industrie du loisir et se rapprocha des pouvoirs publics pour donner de la crédibilité à sa démarche. Cette technique inspirée du 419, ou Advanced Fee Fraud, est née au Nigéria au milieu des années 89. Elle consiste à promettre beaucoup pour percevoir au préalable une somme d’argent considérée comme « négligeable » par les victimes.

Un autre point très important est la nécéssité de mutation de l’armée. Cette mise à niveau supporsée des services de renseignement ne doit pas faire oublier l’autre structure nationale qui n’a pas encore lancé son schéma de riposte à la guerre économique : l’armée.

Supposée être aux avant-postes de ces sujets, aucune information ne permet, à ce jour, de valider l’hypothèse d’une prise de conscience de ces nouveaux sujets par « la grande muette ». Là aussi, la culture stratégique du royaume est en cause, car il n’y a jamais eu de synergie entre le monde militaire et celui de l’entreprise, alors même qu’ils auraient tant à apprendre l’un de l’autre.

Concernant les nouvelles technologies, alors que le Maroc a adopté, avec un certain succès, une politique nationale de promotion des nouvelles technologies, les pouvoirs publics ont négligé un aspect important du rayonnement économique, politique et social du pays : Internet. En effet, le programme e - gov, qui visait à doter le pays d’une administration électronique performant, s’est peu à peu délité après une phase de démarrage ambitieuse. La physionomie du paysage internet institutionnel marocain, est à l’évidence, un élément qui joue en défaveur du royaume. Mises à jour inexistantes, sites Internet inaccessibles, les outils qui devaient promouvoir la visibilité du Maroc et faciliter l’accès aux information pour les citoyens, sont, peu à peu, en train de se retourner contre leurs auteurs et relèguent le pays à un rang indigne de lui.

L’entreprise marocaine, telle que nous la connaissons aujourd’hui, devra, si elle veut lutter à armes égales avec ses concurrentes étragères, se réformer en profondeur pour adresser les risques inhérents à la mondialisation. Des secteurs entiers, florissants aujourd’hui, seront inexorablement abandonnés. Des domaines, encore inexplorés seront demain investis en masse car ils correspondront au plan de marché du pays. Cette mutation ne doit pas faire peur mais doit au contraire être une motivation supplémentaire pour le Royaume. Les nouvelles technologies par exemple, sont un formidable outil d’aplanissement des chances, et placent le Maroc en situation favorable pour décoller économiquement. Cette opportunité, il faut également en appréhender les risques et les attentes, en comprenant les motivations de ses adversaires.

Autre point, les Think-tanks. Les think-tanks marocains, au-delà de leur nombre réduit, constituent la force de proposition la plus faible de toute l’Afrique du Nord. Si certains d’entre eux, en raison des personnalités qui les animent, de leur ancrage historique ou de leurs affinités politiques, arrivent à tirer leur épingle du jeu, la grande majorité constitue en réalité un ensemble de coquilles vides. Ils ne contribuent donc en rien obligé pour le dépoloiement d’une stratégie de guerre économique efficace.

Face aux menaces issues de la guerre écnonomique mondialisée, être en position d’anticipation est crucial pour les pouvoirs publics. Il est non seulement important d’imaginer les instruments d’une stratégie de riposte, mais également les outils qui permettront d’être en avance sur un certain nombre de sujets. Utilisé par un Etat-stratège, un dispositif à la fois défensif et offensif permettrait aux autorités marocaines d’avoir la marge de manoeuvre nécéssaire pour éviter une perte de compétitivité géostratégique.

La réplique immortalisée par Al Pacino dans le « Parrain » est l’une des composantes primordiales