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L'Albatros

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6 => 2 césures. Rythme plus propre à la prose : haché et vivant

c. la situation spatio-temporelle

-énonciation propre au récit : situation spatiale établie (dans le ciel, sur le navire)

-établissement du cadre temporel : souvent => aspect itératif. Début du poème par un adverbe de temps qui marque la répétition, l’habitude, la lassitude

Le poème se présente donc à la 1ère lecture comme la narration d'une scène de la vie en mer. (rappel : Baudelaire a voyagé dans les îles).

2. La symbolique de l’oiseau

a. Du récit au symbole

-Au v.13, une analogie (comparaison explicite avec l’outil de comparaison « semblable à ») invite à réinterpréter la scène évoquée dans les 3 premiers quatrains: "Le Poète est semblable au prince des nuées".

Cette analogie opère le passage de l'anecdote à l'allégorie et invite à voir une nouvelle signification morale et philosophique.

b. La personnification de l’albatros

- « prince des nuées » et « rois de l’azur » : l’albatros est personnifié par une figure de style, la périphrase noble, poétique pour idéaliser l’image du poète

-caractérisation par des sentiments humains : indolent, maladroit, honteux : participe à la personnification de l’animal comme symbole du poète

c. Les réseaux symboliques

-lecture de la poésie sous un nouvel angle, à travers tout un réseau de symboles. Poésie symboliste :

•  Albatros symbole du poète

•  Equipage -- -- de la société

•  Navire -- -- de la terre

•  Gouffre -- -- de la mort

Transition : Relecture avec un nouvel œil => fouille plus complète de l’étude avec ce nouveau point de vue : voir ce que chaque symbole fait passer comme message.

II. L’IDEAL DE BAUDELAIRE : POESIE ET LIBERTE

L’oiseau et le poète ont en commun la plume, l’outil de liberté. La plume de l’albatros l’aide à voler, celle du poète lui permet d’écrire : pour tous les deux, c’est le seul moyen d’être libre, de vivre un idéal.

1. la poésie aérienne

a) un univers infini

- vastes : adjectif qui caractérise l’animal et le poète par une connotation d’ampleur = capacité d’expansion (pour le poète, expansion = figure de l’hyperbole, adjectifs qualificatifs), qui prend la place qu’il lui faut, dans son univers idéal : le ciel, c’est l’espace de liberté, comme la feuille.

- oiseaux des mers : périphrase. Pluriel « des mers » : universalité par le pluriel => Pouvoir sur le monde.

Dans la symbolique traditionnelle, l’oiseau représente les états spirituels et supérieurs de l’être : il est celui qui détient la connaissance spirituelle.

b) la supériorité du poète

-Supériorité physique (oiseau = au-dessus). Le poète est donc témoin de la société, il dénonce les travers humains

- se rit, hante : supériorité du poète dans son domaine.

2. Un art poétique

a) noblesse et pureté de la forme

-4 quatrains + vers en alexandrins => ampleur et noblesse du rythme : pureté dans la forme

-Poète avec majuscule : idéalisation du monde des poètes, noblesse du monde de l’esprit

b) La noblesse du poète.

- périphrases nobles : appartenance à un autre univers, celui de la noblesse d’âme (roi, prince), celui d’un univers de couleur et d’abstrait (nuées, azur).

-prince des nuées : allusion à l’expression prince des poètes, distinction attribuée au poètes courtisans au XVIème siècle (ex : Ronsard). Baudelaire s’inscrit donc dans la lignée des grands poètes

c) La liberté poétique de Baudelaire

-ses ailes de géant : anacoluthe (figure de style créant une rupture grammaticale avec le vers précédent).

=> effet de surprise // liberté du poète de pouvoir exprimer les mots sans se plier aux exigences syntaxiques, donc aux exigences sociales

Transition : cpdt, malgré cet idéal poétique, le poète ne peut s’épanouir complètement : la société lui pèse, elle cherche à l’empêcher de s’exprimer, par sa dureté et sa trivialité. Le poème finit sur une touche pessimiste (on l’empêche de marcher) : Baudelaire n’échappe pas au spleen qu’il cherchait pourtant à fuir avec la poésie.

III. LE SPLEEN DE BAUDELAIRE : LE POETE DANS LA VIE

L’albatros est victime de la trivialité du monde et de la société. Le registre réaliste présent dans la poésie nous invite à lire ici l’expression du spleen du poète, mal dans la vie.

1. Réalisme et réalité

a) une civilisation hostile

adjectifs et adverbes volontairement péjoratifs à partir du moment où le poète met un pied dans la société et tout ce qu’elle a de plus vulgaire et trivial, cad la vie quotidienne

-rime alternée planche / blanche : exprime bien l’opposition entre les deux mondes, celui de la poésie, et celui de la réalité. les planches : Terme trivial, signifie q. chose de construit, qui s’oppose au ciel : symbole de la civilisation.

- comique et laid : ce qui n’appartient pas au domaine de la poésie noble et pure. Allitération en /k/ => tonalité coupante, blessante (caractère trivial et hostile de la société).

L’albatros n’est plus dans son environnement, il perd ses qualités, sa grâce

b) capture et emprisonnement

-rejet => prennent en début de vers : connotation de capture, d’emprisonnement

-structure grammaticale : hommes sujets, donc qui détiennent le pouvoir, bourreaux / albatros compléments d’objet, donc victimes

c) un mal universel

-pour s’amuser : CC de but, antéposé + encadré par les virgules (apposition) : plusieurs procédés grammaticaux qui cherchent à mettre en évidence la cruauté des hommes, gratuite.

-les hommes : aspect généralisant de l’être humain (tous les hommes) : pas un seul ne sort du lot => universalité dans la cruauté humaine

-présent de vérité générale dans le poème : caractère atemporel : universalité de la chose

2. Fatalisme et regrets

a) un idéal impossible à atteindre

-Naguère + imparfait qui volait : rupture avec un temps prospère et insouciant, celui de l’écriture

-opposition : ciel (lieu d’écriture et d’inspiration, idéal) VS terre (lieu de réalité, spleen)

-laissent placé en début de vers (enjambement) => abandon du poète, victoire impossible contre la société (fatalisme ?)

-de voyage : voyage vers quoi ? vers la mort. Fatalisme de la condition humaine

c) un voyage vers la mort

-le navire = symbole de la société, de la terre, de la vie quotidienne.

-glissant = allitération en /s/ + participe présent => sensation de lenteur, symbole de la vie terrestre où l’on s’ennuie (+ souvent : aspect itératif : monde de répétition, et d’ennui)

-sur des gouffres amers : allitération en /R/ : connote une dureté, la chute : termes péjoratifs

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