L'Incipit L'Étranger
Dissertations Gratuits : L'Incipit L'Étranger. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresévénement majeur (mort de sa mère)
⇨ narration plate et machinale
On peut se demander si au-delà d’une écriture désincarnée, qu’il soit aussi un héro privé d’intériorité, de pensé.
II/ Un héros désincarné
A) L’indifférence totale de Meursault
- La mort de la mère. Pas un seul sentiment exprimé. (les 3premières phrases n’ont pour but que la recherche de la date exacte). Elle ne bouleverse pas les habitudes du narrateur : « J’ai mangé chez Céleste, comme d’habitude ». On ne relève aucun modalisateur qui révèle la tristesse.
On peut croire que sa mère est surtout un bon prétexte pour avoir 2jours de congés « il ne pouvait pas me les refuser avec une excuse pareille »
- Sentiments uniquement perceptibles chez les autres personnages
Les seules réactions émotionnelles à la mort de la mère sont celles des personnages de l’entourage de Meursault (« ils avaient tous beaucoup de peine pour moi »). Tout contact amical qu’il soit de compassion ou amical (poignée de main du directeur, sourire du militaire) est refusé, considéré comme gênant.
B)Une logique déconcertante
-Etrange utilisation des connecteurs logiques
Nombreuses asyndètes (absence de liens logiques et des conjonctions) => créer une accumulation.
« Pour le moment, c’est un peu comme si maman n’était pas morte ». (=> réflexion : trouver les raisons de l’attitude peu agréable du patron, qui viendrait du caractère non officiel du deuil qui disparait après l’enterrement. On a du mal à suivre le raisonnement.
- Nécessité du lecteur de combler les manques
Le lecteur est obligé de combler seul les lacunes de la narration, de rajouter des conecteurs logiques où ils ne sont pas. (Il a perdu son oncle, il y a quelques mois) et de les expliciter où ils ne sont pas suffisants.
C)La lucidité comme nouvelle valeur
- Marques implicites de l’affectif
En réalité, quand on relit l’extrait on observe des marques d’affection présente, il suffit de lire autrement : « Pour le moment, c’est un peu comme si maman n’était pas morte ». C’est peut être parce qu’il aura réalisé ce qu’il ne veut pas encore comprendre.
Idem à l’asile. « J’ai voulu voir maman tout de suite » -> Indique un trouble certain, de même qu’il refuse de parler au militaire peut être car il lui est impossible de parler dans un tel moment ?
- Sentiment de culpabilité à fleur de peau
Meursault culpabilise (Ce n’est pas ma faute, je n’aurais pas du dire cela, je n’avais pas à m’excuser). C’est là que l’on ressent ce sentiment de culpabilité, que l’on ressent l’affection de Meursault pour sa mère. S’excuser de sa mort, c’est en faire un événement sans importance, l’avoir mise à l’asile, c’est pour lui la certitude qu’elle était plus heureuse et il a peur d’en douter. L’incipit peut être lu comme l’image d’un homme qui cherche à se persuader, lui et les autres, qu’il fait en sorte que sa mère meure heureuse.
- Valeur annonciatrice
Tous les élèments du procès se trouve dans cet incipit.
Conclusion :
C’est une lecture déconcertante. Coupé des codes traditionneles de la lecture romanesque, placé face à une intériorité dont il peine à comprendre le fonctionnement et le raisonnement, confronté à l’événement tragique de la mort de la mère et ne trouvant pas les réaction émotionnelles attendues => Le lecteur ressent un malaise qu’il met immédiatement sur le compte du héros qui parait antiphatique.
En réalité, Meursault donne un degré zéro de sa conscience mais il n’est pas indifférent. C’est au lecteur de combler les manques de la narration, d’imaginer tous les possibles de
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