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Le Langage Dans Gargantua

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encore le sport avec les « haltères » qui sont définis comme étant « de gros saumons de plomb pensant chacun huit mille sept cents quintaux » et dont le but est de fortifier les muscles (ch. XXIII ; p. 205).

B) L'emprunt aux langues vernaculaires

Rabelais a aussi fait des emprunts à des patois. De fait, le terme « chaffouré » (ch. III ; p. 70), traduit par enrobé, provient du poitevin. La langue d'oc a aussi été source d'inspiration lorsqu'il évoque le « sang de les cabres » (ch. VI ; p. 86). De la même façon est mis en avant le gascon qu'on retrouve à de nombreuses reprises : « Et sabez quoy, fillotz ? Le mau de pipe vous byre ! » (ch. XI ; p. 125) ; « à Dieu seas Rome » (ch. XXXIII ; p. 252). Enfin, Rabelais n'hésite pas à user de dictons populaires : « boire à tire-larigot » (ch. VII) ; « Je bois à tous abreuvoirs, comme un cheval de juge promoteur ! » (ch. XLI ; p. 295).

En définitive, l'écrivain et moine a enrichi la langue française par des mots actualisés, empruntés à des langues anciennes ou contemporaines. Seulement, faute de telles sources, Rabelais a été contraint, ex nihilo, à créer lui-même les termes nécessaires à son roman.

II] La création de termes ex nihilo

L'emprunt se révélant insuffisant, François Rabelais a crée lui-même des termes nouveaux. On retrouve par exemple le verbe « rataconniculer » (p. 71) qui est formé du verbe rataconner et du suffixe culer. S'inspirant d'instruments monocorde et baryton, l'écrivain donne ensuite naissance à deux verbes : « monochordisant » (p. 94) et « barytonnant » (p. 95). Puis, pour discréditer le discours du sophiste Bragmardo, Rabelais invente le verbe matagraboliser (p. 162) – traduit par élucubrer - qui signifie « extraire vainement du néant ». Qui plus est, phénomène important dans l'œuvre, les noms des personnages – inventés - sont pour la plupart à connotation ou positive ou négative. Positifs envers les gargantuistes, les noms sont souvent péjoratifs à l'endroit de nombreux protagonistes : entres autres peuvent être cités le Seigneur de Painensac ainsi que le duc de Francrepas et le comte de Mouillevent, le premier renvoyant à l'avare et les autres aux pique-assiette. (1)

Ainsi, faute de pouvoir emprunter des termes Rabelais les a lui-même crées. Ce dernier a aussi montré une grande finesse dans les jeux de mots.

III] Le recours fréquent au jeu de mots

Le jeu de mots dont la visée est à la fois comique et satirique est un procédé récurrent du roman rabelaisien. Ainsi le jeu de mots suivant : « Mais quand je serai pape vous serez papillon et ce gentil papegai sera un parfait papelard » (p. 131). Puis le nom de Tripet n'a pas été choisi par hasard puisqu'il permet l'effet stylistique suivant : « quand Tripet avait été étripé » (p. 305). Par paronomase, Rabelais joue avec les mots. Gargantua affirme ainsi : « je rime tant et plus et en rimant souvent je m'enrhume » (p. 137). De la même façon, « par la mer de » (p. 138) se transforme en « par la mère Dieu » (p. 139). Partant, les équivoques sont multiples et ne se limitent pas à l'aspect comique du procédé.

En conclusion, Rabelais a dans sa chronique utilisé nombre de procédés pour enrichir son propos et par la même la langue française puisque l'époque contemporaine

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