Les Classes Moyennes Existent-Elles Encore?
Commentaires Composés : Les Classes Moyennes Existent-Elles Encore?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresreux, puis les bourgeois composés essentiellement de rentiers vivant des revenus de la propriété, les artisans, commerçants propriétaires de leur commerce et enfin, les prolétaires qui sont des salariés de l’industrie en plein essor. Cette période se caractérise par de fortes inégalités au sein de la société. Ceux sont les idées libérales qui dominent et qui préconisent un partage de la valeur ajouté en faveur du profit.
A l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, le compromis fordiste se met en place, il est un accord tacite entre l’employeur et l’employé selon lequel en échange d’un salaire relativement élevé, les salariés sont tenus de se plier aux méthodes de production de masse. On voit ainsi un renversement du partage de la valeur ajouté qui se fait pendant toute la période des 30 Glorieuses en faveur des salariés. Le fordisme se diffuse davantage dans les années 1950. Ce nouveau système de production se caractérise par de forts gains de productivité ce qui permet alors une hausse régulière des salaires notamment pour les catégories les plus populaires ainsi qu’une baisse des prix. De plus, dès la fin des années 1950, un salaire minimum est imposé. Tout cela permet alors une réduction des inégalités de revenu, les catégories les moins favorisés voient leur pouvoir d’achat augmenter se rapprochant ainsi des catégories favorisés et permettant un rapprochement des modes de consommation. En effet, cette hausse de leur pouvoir d’achat leur permet d’atteindre un taux d’équipement correct avec l’acquisition de voitures, télévisions, machines à laver et autres. De plus l’accès à un logement confortable n’est plus réservé aux catégories les plus favorisés car dans le même temps où les ouvriers voient leurs revenus augmenter, en France, on met en place une politique d’habitat de confort. Aujourd’hui, le taux d’équipement est similaire quelque soit la catégorie sociale. La distinction ne se fait plus entre le fait d’avoir ou non mais en fonction de la qualité des produits. Par ailleurs, entre 1945 et les années 1960, on s’efforce de mettre en place une démocratie sociale généreuse afin d’éviter les drames sociaux comme celui des années 1930 en réponse à la crise de 1929. Ainsi, la France voit le rôle de l’Etat prendre de l’ampleur dans le cadre de la mise en place d’un Etat-Providence. Elle met alors en place un système de prestation sociale qui couvre les risques de la vie qui sont la maladie, le chômage, la famille et la vieillesse (et depuis peu, avec le gouvernement Sarkozy, il y a une volonté d’ajouter un cinquième risque qui est la dépendance) qui vont considérablement atténuer les pertes de revenu liés aux aléas de la vie. Chaque ménage cotise selon ses moyens et bénéficie de prestation selon ses besoins. Or, ceux sont les plus aisés qui versent une somme plus importante et les plus défavorisés qui reçoivent une part plus grande, il y a donc une redistribution des richesses et ainsi une baisse des inégalités entrainant de ce fait une moyennisation des niveaux de vie. Cette redistribution est appuyée par Keynes, dont les idées seront dominantes durant toute la période des Trente Glorieuses, et qui met en avant le rôle de la demande. Selon lui, il faut favoriser la demande afin d’améliorer l’emploi et la croissance. Or il considère que les catégories les plus défavorisées sont celles qui ont la propension à consommer la plus importante, l’Etat doit donc jouer un rôle de redistribution. De plus, Grâce à la sécurité de l’emploi durant les « 30 Glorieuses » l’ascension à la prospérité s’est développée dans toutes les couches sociales.
Dès la fin des années 1950 et jusqu’à aujourd’hui, les politiques menées par les gouvernements successifs tendent à massifier l’accès des jeunes à l’Ecole et notamment à de longues études. De ce fait, les jeunes sont de plus en plus qualifiés et cela permet aux enfants d’ouvriers une mobilité ascendante, c’est-à-dire un déplacement « vers le haut » au sein de la hiérarchie sociale. En effet, leur niveau de qualification leur permet d’obtenir un poste de profession intermédiaire ou de cadre. L’hérédité sociale devient alors moins présente qu’auparavant. De plus des créations de postes de cadres et de professions intermédiaires ont été faites permettant ainsi aux enfants d’ouvriers et d’employés d’occuper ces places. De ce fait, on remarque un ralentissement voire une baisse de l’évolution des employés et des ouvriers ainsi qu’une accélération et une évolution des cadres et professions intermédiaires qui caractérisent la moyennisation de la société. Cet affaiblissement de l’hérédité sociale des positions participe alors à l’atténuation des sentiments d’appartenance à une catégorie particulière. D’autre part, le rapprochement des modes de consommation, d’habitation et de revenu conduit les individus à se sentir davantage appartenant à une classe intermédiaire entre plus favorisés et moins favorisés que comme membres d’une classe particulière concentrant soit les avantages soit les difficultés. Les différences étant moins marquées, il y a donc une réduction des conflictualités entre les plus pauvres et les plus riches. D’autant que chacun désire désormais se débarrasser d’étiquettes qui seraient trop péjoratives comme l’étiquette de prolétaire ou même celle de bourgeois. Enfin, nous somme entrés dans une ère où l’apparence est primordiale. La télévision aujourd’hui, diffuse à la population des modes de vie sur lesquels celle-ci se calque. Le poste de télévision étant détenue par presque tous, les modes de vies sont diffusés très largement. Ainsi les comportements familiaux, conjugaux, amicaux et autres deviennent similaires. La moyennisation se caractérise donc aussi par un rapprochement des attitudes.
Cependant, le processus de moyennisation est inachevé et la notion de classe moyenne est aujourd’hui très critiquée.
De nombreuses critiques sont apportées à la théorie de la moyennisation et à l’existence de classes moyennes. En effet, définir les contours de la classe moyenne reste problématique. Que l’on retienne la définition par les revenus ou la définition par les PCS (la nomenclature des Professions et Catégories Socioprofessionnelles), elles conduisent toute deux à la construction d’un ensemble qui reste très hétérogène. Or, au sein même de ce que l’on appelle la classe moyenne, des différences en matière de pratiques culturelles se maintiennent. La fréquentation des musées, des théâtres, la lecture et autres restent des activités réservées surtout aux cadres. De plus, il existe un clivage important entre les salariés du public et les salariés du privé. Les salariés du privé, à niveau social proche, contestent aux salariés du public des conditions de travail plus avantageuses et notamment la fameuse protection de l’emploi pour les fonctionnaires et la quasi sécurité de l’emploi des salariés des entreprises publiques. Ce clivage se retrouve aussi dans la pratique culturelle. Les salariés du public ayant des pratiques plus tournées vers la culture savante. Enfin, la définition de la classe moyenne par le revenu conduit finalement à associer des ménages dont les écarts de revenu et de patrimoines sont importants. Ils n’ont en effet pas le même niveau de vie. Le rapprochement du taux d’équipement à partir des Trente Glorieuses masque la différence de qualité et de prestige des biens et services consommés.
Depuis le début des années 1980 qui se caractérise par la crise de l’Etat Providence et par un retour des idées libérales défavorables à trop d’intervention de la part de l’Etat, on voit de nouveau apparaitre une certaine bipolarisation de la société marquée par de fortes inégalités économiques. Depuis les années 1980, le clivage s’intensifie en termes d’emploi. Par exemple, les ouvriers et employés sont plus exposés que les cadres et professions intermédiaires aux emplois précaires et au chômage, notamment au chômage de longue durée qui ne cesse de croitre alors qu’il était inexistant durant les Trente Glorieuses. Les cadres et professions intermédiaires ne sont certes pas épargnés mais dans une moindre mesure. Cela conduit à remettre en question l’homogénéité sociale de la classe moyenne avec d’un côté, ceux installés dans un travail stable avec des revenus qui progressent régulièrement et d’un autre côté des employés précaires avec un revenu qui progresse peu. De plus les inégalités entre les plus favorisés et les plus défavorisés tendent à se marquer davantage du fait du ralentissement des gains de productivité et donc du ralentissement de la hausse du salaire et la baisse du pouvoir d’achat vécus principalement par les milieux les plus pauvres. Les inégalités apparaissent dès la naissance car la richesse se constitue aussi par le patrimoine qui est obtenu, d’une part, par l’héritage. Or les inégalités de patrimoine sont très marquées. En effet, 50% de la population se partage 90% du patrimoine. On constate ainsi un retour des « classes laborieuses » tandis que les classes socialement supérieures se maintiennent.
Au sein même de la classe moyenne, les inégalités sociales sont en conséquence, elles aussi de plus en plus importantes. On peut en effet remarquer que l’évolution des PCS ne se traduit pas forcément par une moyennisation des modes de vie. En effet, on peut constater que les ménages des catégories socialement favorisées ont un mode de vie tournée vers la santé, le corps et la beauté
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