La finance islamique
Mémoire : La finance islamique. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Anouar Ihoudiguene • 7 Mai 2016 • Mémoire • 19 562 Mots (79 Pages) • 1 420 Vues
La finance islamique est depuis le milieu des années 1970, fortement exposée sa place sur le marche financier. L’industrie de la finance islamique s’est développée fortement dans les trente dernières années, cependant son origine est très ancienne. Depuis l’apparition du premier établissement financier islamique le système est jalonné.
Il y a trente ans, la finance islamique était inconnue ou presque. Aujourd’hui cette pratique est présente dans plus 80 pays. Rappelons que le système financier islamique a été utilisé par les commerçants depuis l’arrivé de l’islam. En fait, les crédits entre les commerçants se basent sur la capacité de remboursement de la principale avec la possibilité de rééchelonnement du montant sans aucun rajout.
Le nouveau projet de loi bancaire inclut à côté des banques conventionnelles une nouvelle catégorie de banques dites participatives dont l'activité et l'offre de produits doivent être conformes aux préceptes de la charia islamique.
C'est le premier cadre législatif pour la finance participative au Maroc. C’est une sécurité juridique importante pour les différents acteurs : les banques, les clients et les investisseurs notamment.
Le Maroc a choisi, à l'instar de pays comme la Jordanie, le Koweït ou la Turquie, d'avoir une seule loi bancaire incluant un chapitre sur les banques participatives, plutôt que deux lois séparées dans un souci de cohérence et d'harmonisation de l'offre du secteur bancaire.
Les 6 produits mentionnés dans le texte, à savoir mourabaha, ijara, mousharaka, moudaraba, salam et istisnâa, sont les produits les plus couramment utilisés par la finance islamique, mais il faut préciser qu'ils ne sont mentionnés qu'à titre indicatif, ce qui veut dire que les banques ont la possibilité de proposer bien d'autres produits à condition toutefois d'être validées par Bank Al Maghreb après avis conforme du Conseil supérieur des Oulémas. Là seront testées l’ingéniosité et la créativité de ces nouvelles banques participatives.
Le Maroc passe de l’alternatif au participatif. Les mêmes enquêtes ont démontré un intérêt certain des concitoyens pour la finance islamique.
En outre, les analystes internationaux considèrent le marché marocain comme des plus prometteurs. On peut dès lors s’attendre à un élan favorable tout en restant prudent, il reste encore des inconnues auxquelles devront répondre rapidement les principaux acteurs concernés à savoir les banques participatives, la Banque du Maroc et bien sûr le Conseil supérieur des Oulémas.
Les nouvelles banques participatives ont la possibilité d’innover autour des six produits proposés et même au-delà puisque la liste n’est pas limitative. Une gamme complète et diversifiée ne pourra que stimuler l’appétit du client.
Enfin soulignons, qu’avec la possibilité d’ouvrir des comptes d’investissement, le client aura une nouvelle relation avec sa banque. Il ne sera plus le l’emprunteur mais le partenaire de sa banque. Ce qui induit un autre type de relation… c’est la nature même de la finance islamique qui ne se limite pas à la seule interdiction de l’intérêt.
Etant donné certaines spécificités des banques participatives, principalement au niveau de la gestion des risques, une instance particulière, l’IFSB (Islamic Financial Service Board) a déjà promulgué une série de normes spécifiques. Le Maroc étant membre de cette instance dont le siège est en Malaisie, il devrait normalement tenir compte de ces normes spécifiques.
Ici également et du fait de la spécificité des banques participatives, le texte de loi stipule la mise sur pieds d’un fonds de garantie des dépôts des banques participatives, un fonds distinct de celui des banques classiques qui sera conforme aux normes de la charia.
D’après Laidi El Wardi, directeur général de la Banque Centrale Populaire (BCP). L’incompréhension de la finance islamique semble être un des freins pour le développement de la finance participative, d’où la nécessité de mettre en place une campagne de sensibilisation auprès des usagers. Egalement, au-delà de l’aspect communication, l’accent a été mis sur le cadre prudentiel de la finance participative.
L’approche de la finance islamique reste différente par rapport à celle de la finance classique. Les deux modèles ne peuvent pas être régulés par la même réglementation, de fait de leur différence au niveau de la segmentation client, de l’orientation stratégique ou encore des normes comptables adoptées. Ainsi, pour faire face aux contraintes et risques bancaires ainsi qu’aux insuffisances de normalisation, l’idée de départ portait sur la mise en place d’un Comité Sharia qui sera chargé de se prononcer sur la conformité des opérations et produits présentés au public. Le projet a été abandonné pour laisser place à un Conseil supérieur des oulémas (CSO). Les membres de ce conseil ont bel et bien la légitimité sur les questions religieuses, mais ils doivent également acquérir les compétences nécessaires en techniques financières et bancaires.
La banque islamique est propriétaires des actifs financiers, et reste, en principe jusqu’au paiement finale de l’acheteur. En revanche, la banque conventionnelle, lors d’un prêt garantie par un bien, ne devient propriétaire qu’en cas de non paiement lorsqu’elle réalise le bien objet de la garantie. En conséquence, en cas de cofinancement, la banque conventionnelle dispose d’une garantie. Sur bien qui appartient non pas à l’acheteur débiteur mais à la banque islamique Co-financeur.
La finance islamique semble vouée à croitre dans les années à venir.
La problématique :
La finance islamique est un nouveau système financier dont la conceptualisation se construit autour d’une subtile conjugaison entre l’économie, l’éthique et le droit musulman des affaires commerciales. Ses finalités résident dans la volonté de faire en sorte que les produits financiers soient compatibles avec les principes juridico-éthiques de l’islam.
A partir de là, les problématiques qui se pose est la suivante :
- Qu’est ce qui distingue la finance islamique et la finance conventionnelle ?
- Quels sont les principes de la finance islamique ?
- Le banquier et le client seront-ils prêts à sortir de la logique « conventionnelle » pour s’inscrire dans la nouvelle vision participative ?
Pour répondre à ces questions, on va poser des questions intermédiaire ;
Quelles différences en terme de gouvernance entre la FI et la FC ?
Qu’est ce que la finance conventionnelle ?
Ce sont parmi beaucoup d’autres questions auxquelles nous essayerons de répondre.
Le Plan du travail :
Après avoir donné une introduction générale de la finance islamique au Maroc dite participative.
Maintenant nous allons présenter notre travail sous forme de 3 chapitres :
Le premier chapitre sous le thème les fondements et les principes de la finance islamique, il comportera 3 sections, pour la 1ère section nous allons présenter la sharia et les principales interdictions, la 2eme est consacrée à l’activité de la banque commerciale islamique, et dernièrement les produits financiers des banques d’affaires.
Le deuxième chapitre traite la différence entre la finance islamique et la finance conventionnelle, où nous allons présenter 2 sections, la 1er est consacrée à la différence entre la banque islamique et la banque conventionnelle en termes d’intermédiation financière (au niveau des principes et de gestion), outre nous mettrons le point sur la différence entre la banque islamique et la banque conventionnelle au niveau de gouvernance.
Le dernier chapitre comporte 3 sections, dans le 1er nous allons présenter un rappel des techniques de l’enquête par questionnaire, où nous commencerons avec une définition du questionnaire, ensuite savoir comment mettre en œuvre l’enquête par questionnaire, et les avantages et limites de l’outil.
La 2éme section sera présenter à la méthodologie de notre recherche empirique, où nous commencerons avec la présentation de l’échantillon choisit, puis nous donnerons quelques informations sur le recueil des données et les étapes que nous avons suivis, et en dernier lieu nous allons préciser les instruments utilisés dans l’analyse des données.
La 3éme section sera consacrée à l’analyse descriptive de l’échantillon étudiée, nous commenceront par la répartition de l’échantillon selon différents critères concernant la personne interrogées, puis nous allons analyser les questionnes introductives, spécifique, et en dernier lieu conclusion.
Chapitre 1 : Les fondements et les principes de la finance islamique
Section 1 : La sharia et les principales interdictions.
La sharia est un ensemble de règles de conduites applicable aux musulmans. Le terme utilisé en arabe dans le contexte religieux signifie : « chemin pour respecter la loi de Dieu». Elle englobe à la fois les aspects publics et privés de la vie du musulman, ainsi que les interactions entre les croyants. Les musulmans considèrent cet ensemble de normes comme l’émanation de la volonté de Dieu. Il est généralement admis que le niveau, l’intensité et l’étendue du pouvoir normatif de la charia varient considérablement sur les plans historiques et géographiques.
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