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Établir un lien entre la crise économique de 1929 et la deuxième guerre mondiale

Commentaire de texte : Établir un lien entre la crise économique de 1929 et la deuxième guerre mondiale. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoires

Par   •  13 Novembre 2023  •  Commentaire de texte  •  2 472 Mots (10 Pages)  •  325 Vues

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UNIVERSITÉ LAURENTIENNE

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TRAVAIL 3

 

PRÉSENTÉ À : ALAIN PLAMONDON

DANS LE CADRE DU COURS HIST-120FL 10

COMMENTAIRE DE DOCUMENT HISTORISQUE

28 Mars 2023

Sujet : Établir un lien entre la crise économique de 1929 et la deuxième guerre mondiale.

Onze ans après la Première Guerre mondiale qui a dévasté une bonne partie de l’Europe en faisant des millions de morts. Le monde s’est retrouvé de nouveau confronté à une nouvelle crise majeure, mais cette fois-ci, elle sera d’ordre économique, elle entraînera de nouveau le monde dans une incertitude de plus en plus grande. Cette crise connue sur le nom de crise de 1929 ou krach de Wall Street plongea le monde dans une crise économique et financière sans précédent pendant dix ans, entraînant faillite et chômage à travers l’ensemble des pays industrialisés. De ce fait, quel lien peut-on établir entre la crise de 1929 et la Deuxième Guerre mondiale. Pour répondre à cette question, nous tenterons dans un premier temps de replacer le monde dans le contexte économique d’après-guerre. Dans un deuxième temps, nous analyserons les conséquences de la première guerre mondiale à travers le traité de Versailles sur les pays vaincus et le contexte économique de 1929. En dernier lieu, nous analyserons les raisons de la montée du fasciste en Europe, la situation économique de l’Allemagne et le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale.

À la fin de la Première Guerre mondiale, les États-Unis s’érigent comme la première puissance économique et le premier créditeur du monde au détriment de la Grande-Bretagne et de la France qui se relèvent à peine de la guerre. Les années 1920 à 1930 sont qualifiées d’années folles aux États-Unis, le capitalise s’est développée à une vitesse accélérée. Elles sont caractérisées par la montée du libéralisme selon laquelle on ne doit sa réussite qu’à soit même et que l’intervention de l’État, quelle que soit sa forme est vue comme réductrice de liberté. De plus, ces années-là correspondent à la montée du début de la consommation de masse. Les ménages commencent à consommer toute sorte de produits facilités par l’accès au crédit. Les gens pensent qu’à faire fortune comme l’a souligné John J. Raskob, président du comité national démocrate et directeur de General Motors :

« Chacun devrait être riche et que tout le monde le serait effectivement à condition d’investir quinze dollars par semaine en actions et obligations. »1

La fièvre de la spéculation gagna le cœur des Américains, ils se sont mis à acheter et à vendre des actions et des obligations; et ce nombre ne cessa de croître semaine en semaine. Le 29 octobre 1929 connu aussi sous le nom du : « jeudi noir » la bourse de New York s’écroula, treize millions d’actions sont en vente sur le marché et ne trouva pas de preneurs provoquant ainsi une panique généralisée et l’effrontément de Wall Street. Les conséquences du krach de 1929 furent dévastatrices sur l’économie américaine, des millions de personnes se retrouveront au chômage et en faillite, plusieurs préféreront se suicider au lieu de vivre dans la honte et le désespoir.

Or depuis 1913, les États-Unis étaient devenus la première puissance économique du monde et assuraient plus du tiers de la production mondiale et à l’aube du krach de 1929 c’est plus de 42% de la production mondiale qu’ils assuraient.2 L’onde de choc du krach se propagea des États-Unis vers les pays européens puis au reste du monde à partir des années 1930-1931 créant ainsi des millions de chômeurs et des fermetures d’usines sur le sol européen.

Aussi, depuis la fin de la Première Guerre mondiale, le vieux Continent était troublé par d’importants désordres sociaux, la crise économique de 1929 n’a fait qu’empirer la situation économique de l’Europe surtout chez les pays vaincus soumis à des contraintes imposées par le traité de Versailles. Les banques américaines qui avaient soutenu l’Europe durant la Première Guerre mondiale craignant de faire faillite exigent le paiement de leurs créances à l’intérieur du pays et le remboursement immédiat des prêts consentis à l’étranger pour la reconstruction d’après-guerre, ce qui aggrave encore plus la situation économique européenne.

Pour éviter que l’Europe sombrât de nouveau dans un conflit sanguinaire comme le fut le cas en 1914 et craignant une remontée en puissance de l’Allemagne tenue responsable de la Première Guerre mondiale. Les Alliés vainqueurs de la Première Guerre mondiale imposent des sanctions à l’Allemagne et ses alliés qu’on pourrait qualifier même de "Diktat". Pour John Maynard Keynes, l’une des conséquences de la Première Guerre mondiale est le mauvais règlement de la paix imposée aux vaincus à travers le traité de Versailles. Ainsi, dans son essai intitulé : « Les conséquences économiques de la paix », il mentionna que :

« Le traité ne comprend nulle disposition en vue de la restauration économique de l’Europe (…), rien pour organiser les nouveaux États ou sauver la Russie. La paix mènera l’Europe souffrante jusqu’au bord de la ruine et de la famine. Le but de Clemenceau [le président français] était d’affaiblir l’Allemagne par tous les moyens »3.

Keynes met aussi en garde les dirigeants politiques contre les troubles politiques et sociaux qui pourraient en découler de cette paix. Pour Keynes, le traité en soi contient les germes des nouvelles sources de conflit.4 

Dans : 1919 Versailles, une Paix bâclée? Michel Launay va dans le même sens que Keynes, il va jusqu’à qualifier le traité de Versailles d’œuvre bâtarde:

« Entre le XIXe siècle qui meurt avec la Grande Guerre et un XXe siècle qu’elle enfante, le traité de Versailles est une œuvre bâtarde, certes pas bâclée, mais pleine des contradictions qui tissent la terrible période dont il marque l’apparence césure »5.

Les conséquences du traité de Versailles sur l’Allemagne ont eu des impacts majeurs sur l’avenir de L’Europe, elle sera le leitmotiv de la montée en puissance du fascisme dont les idéologies plaisent de plus en plus à la population qui y voyait un moyen de mettre fin à la crise.

Analysons un peu les grandes lignes du traité de Versailles. Pour plus l’un, la première faiblesse de ce traité réside dans la non-cohésion des décideurs sur les conduites à tenir face aux vaincus. Les États-Unis cherchaient à asseoir la paix en Europe sur de solides bases et à raviver les échanges internationaux le plus rapidement possible. La Grande-Bretagne désirait réduire la puissance économique allemande tout en maintenant l’équilibre européen. Quant à la France, ses exigences dépassaient de beaucoup celles de leurs alliés, elle voulait morceler son ennemi, lui faire payer de forte réparation et lui enlever la Rive gauche du Rhin6. Le traité de Versailles érigeait aussi de nombreuses entraves à la souveraineté allemande tout en lui imposant de lourdes charges financières. L’Allemagne a perdu ainsi plus de 72000 km2 et près de 7 millions d’habitants. Pour indemnité, on offrit à la France d’assurer la propriété des mines de la Sarre, l’Allemagne est contrainte de livrer du charbon à la Belgique, à la France et à l’Italie pendant une décennie soit plus de 360 millions de tonnes.7 Elle a perdu aussi à cause des remaniements territoriaux, 80% de ses ressources en minerai de fer, 40% de sa capacité de production de fonte et 30% de sa capacité de production d’acier. Toute chose nécessaire à une armée moderne.8

À cet effet, Bernhard Von Bülow chancelier allemand de 1900 à 1909, l’exprime bien en ses termes :

« Jamais n’a été infligée à un peuple, avec plus de brutalité, une paix aussi accablante et aussi ignominieuse qu’au peuple allemand la paix honteuse de Versailles. Dans toutes les guerres des derniers siècles, des négociations entre vainqueurs et vaincu avaient précédé la conclusion de la paix. (…)

Mais une paix sans négociations préalables, une paix dictée comme celles de Versailles, est aussi peu une vraie paix qu’il n’y a transfert de propriété quand un brigand renverse à terre un malheureux et le contraint ensuite à la lui remettre son porte-monnaie.

La paix de Versailles nous a ravi plus de soixante-dix mille kilomètres carrés et plus de sept millions d’habitants. »9

De plus, l’Allemagne a dû céder tous ses navires de commerce de plus de 1600 tonnes, la moitié de ceux entre 1000 et 1600 tonnes, 150000 wagons, 5000 locomotives, 5000 camions, tout le matériel roulant présent en Alsace-Lorraine et le quart de sa flotte de pêche. Le traité donnait aussi des avantages commerciaux à la France qui n’expireraient qu’en janvier 1925.10 Aussi, l’Allemagne fut dépossédée de toutes ses colonies et de ses biens immobiliers dans ses colonies en faveur des puissances alliées.

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