Bombardement

erre "Ce sont eux qui tirent " qui fait que personne ne sait réellement si ce sont eux ou ceux d'en face qui attaquent et la désinvolture des officiers "sauf les gradés " (ligne 11).

Comment ne pas rapprocher cet extrait du livre "Le Feu " d'un passage du film " Les sentiers de la Gloire " (Stanley Kubrick) où la misère et l'atrocité de la guerre et de ceux qui la dirigent ne peuvent détruire l'humanité.

Ce passage se situe tout à fait à la fin du film quand les soldats reprennent en chœur une chanson après avoir conspué la chanteuse allemande sur l'estrade dans leur baraquement. Un souffle d'humanité a balayé la haine et rétablit l'égalité.

Cette scène inoubliable et boulversante montre que les atrocités ne peuvent effacer l'émotion et c'est en cela surtout qu'elle se rapproche du "Bombardement ".

L'immense talent d'Henri Barbusse est de nous faire détester la guerre et pourtant d'aimer les hommes.

" La liberté et la fraternité sont des mots, l'égalité est une chose " dit Henri Barbusse dans " Le Feu ".

" Et on verra, dès qu’on ouvrira les yeux que les séparations qui se trouvent entre les hommes ne sont pas celles qu’on croit, et que celles qu’on croit ne sont pas." (Cf. la grande illusion de Jean Renoir 1937, page 369).

C'est bien ce qui me semble le plus important dans le passage du "Bombardement ":

Croire en l'homme et non pas en ceux qui décident pour lui au nom de grandes causes qui n'en sont pas.

" Combien de crimes, dont ils ont fait des vertus en les appelant nationales " (le Feu, page 300, ligne 26).

"Nous sommes des hommes..." dit l'un d'eux. Pas pour longtemps. Le XXème siècle allait réaliser toutes les promesses du triomphant XIXème. On n'arrête pas le progrès.