Des cannibales , essais, i, 31 , Montaigne

lecteur ( sa mauvaise mémoire, ses ennuis avec l’interprète )

Transition : Le texte prend au début l’allure d’une fable qui pourrait s’intituler . Or, toute fable implique une leçon, une réflexion morale.

II – L’étranger comme révélateur : critique de la société

L’intention de tirer une réflexion de cette anecdote apparait dès la construction oratoire de la première phrase : Montaigne mêle au récit des notions abstraites (> , >)

1 - Critique implicite et critique explicite

* La critique implicite des Français apparait dans la présentation même de la scène ( les Français font tout pour éblouir les >, signe d’outrecuidance) et dans la façon tendancieuse dont la question est posée aux > (> signifie >).

* La critique explicite se trouve dans la réponse des > : ils n’ont rien trouvé d’> au sens de remarquable, mais quelque chose > (jeu sur le sens de >)

* La critique est soulignée par l’emploi d’un vocabulaire faussement naïf et décapant (une longue périphrase désigne les Suisses et en fait ressortir l’étrangeté – ) et par les > données par Montaigne entre parenthèses (l 14-15, 17-18, 28).

2 - La critique politique

* Elle met en évidence la situation paradoxale créée par la monarchie héréditaire : le pouvoir échoit à > (Charles IX a douze ans).

* Le paradoxe est souligné par le jeu d’opposition et de disproportion des membres de phrase (longue description des Suisses opposée à un seul mot, > , avec un verbe inattendu entre les deux [obéir] qui crée la surprise) et par la logique du raisonnement des > qui proposent une solution à ce paradoxe, évidente : l’inversion des rôles

Transition : Cependant, la critique politique est rapide et beaucoup moins appuyée que la critique sociale.

3 - La critique sociale

* Montaigne dénonce l’injustice sociale, le manque de fraternité et de charité, et le fait que les injustices puissent se maintenir.

* La violence de la critique est soulignée par le réalisme des descriptions des pauvres par opposition aux riches (> > ), la répétition de > et > (qui rappellent le principe de solidarité) et le tableau final qui suggère qu’une telle injustice appelle logiquement à la révolte ( > , > sont des formules concrètes et frappantes) .

III – L’image d’une société modèle ?

Pour Montaigne, >

1 – Un interrogatoire très différent

La deuxième scène rend compte d’un interrogatoire très différent. Les rôles sont renversés: les questions portent sur la civilisation cannibale.

* Montaigne est celui qui pose les questions (et non >, l9). C’est un sage habité par le désir d’apprendre (et non d’éblouir) qui mène à bien l’interrogatoire en posant trois questions précises (et non une question générale), habiles, en progression logique, qui appellent des réponses concrètes.

* L’identité de son interlocuteur, le >, suggère la comparaison implicite avec le roi de France dont il est tout l’opposé : le roi est un enfant, il ne prend pas la parole , lui parle bien (rythme ample et calme de sa réponse, construite sur une progression croissante).

2 – Le roi idéal

* Le capitaine dresse, à l’aide de réponses concrètes, le portrait du bon roi : en âge d’agir en roi, il a la force nécessaire , il n’a pas de privilèges, mais des devoirs et prend des risques (>). Il a la supériorité, mais dans le dévouement (rôle protecteur).

* Le fondement de son autorité est son ascendant personnel, son esprit de fraternité, de solidarité et son charisme : c’est un monarque éclairé en temps de paix, qui se préoccupe de son peuple (>).

* Les marques de respect de la part de son peuple ne sont pas exorbitantes, mais humaines, elles témoignent de leur reconnaissance (>).

3 – Le portrait élogieux des >

* L’opposition entre les deux mondes est soulignée par le jeu des pronoms, le contraste entre > , et le vocabulaire péjoratif qui qualifie le monde européen (>, >, >, >).

* Des notations éparses composent un portrait élogieux des > : ce sont des esprits curieux (>), simples