Doit-on tout montrer ?
Dissertation : Doit-on tout montrer ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Sév M • 15 Avril 2017 • Dissertation • 1 315 Mots (6 Pages) • 1 326 Vues
DOIT-ON TOUT MONTRER ?
Nous vivons dans un monde où multiples sources d’informations s’offrent à nous. Notre quotidien est empreint d’images diffusées par la télévision, internet, les campagnes publicitaires, les magazines ou le cinéma. Cette diffusion à la fois riche et extrêmement variée résulte d’un droit précieux, celui de la liberté d’expression et d’opinion, donnant un certain pouvoir à l’image. Est-il possible pour autant de tout montrer ?
Nous verrons dans un premier temps la nécessité et les bénéfices à diffuser
toutes sortes d’images, mais sous quelles conditions il est possible de montrer sans choquer ou nuire à autrui. Enfin, nous verrons dans quelles mesures l’impact des images peut avoir
un coté néfaste.
Les médias utilisent l’image comme outil de démonstration. Ils répondent au droit à l’information recouvrant en vérité deux droits indissociables : le droit d’informer et le droit d’être informé, reconnus par la déclaration universelle des droits de l’homme. Faire voir permet de faire comprendre, de savoir ce qui se passe vraiment. Il est important de tout montrer même ce qui gêne, sans œillères. Il est donc normal de voir les horreurs de la guerre en Afghanistan, les dégâts catastrophiques causés par les séismes, les tsunamis comme à Haïti en 2010 ou dans l’océan indien en 2014.
Les faits divers tendent à la société un miroir qui lui permet de s’observer, pour mieux réaffirmer les normes ou au contraire les faire évoluer. En effet, le choc des images,
les illustrations controversées ont une autre utilité, celle d’amener au changement des mentalités. L’artiste Oliviero Toscani par le biais de la marque Benetton s’est servi de
la publicité comme haut-parleur pour satisfaire son ambition, fraterniser tous les peuples.
Sous les couleurs de la célèbre signature « United Colors of Benetton » les opposés s’unissent : juif et palestinien, blanc et noir, américain et russe.
Les images véhiculées dans notre société ont d’autres atouts, elles permettent également de distraire le citoyen et de développer notre culture facilement. Certains musées offrent la possibilité de visites virtuelles sur internet où leurs plus belles œuvres sont exposées. Le Prado, à Madrid, le musée du Louvre en sont des exemples.
La possibilité de tout montrer est conditionnée toutefois par des enjeux déontologiques mais aussi des contraintes juridiques. Tous les textes nationaux et internationaux prévoient des bornes à la liberté d’expression pouvant aller jusqu’à la censure. Il n’y a pas de droits sans devoirs. Les journalistes doivent en effet concilier le respect de
la vérité, le respect des personnes, le devoir d’informer et le droit à la vie privée et l’intimité.
Ils ne peuvent exposer la vie d’un individu à son insu, dévoiler des situations personnelles sans avoir obtenu le droit à l’image de la personne concernée. Les journalistes devront parfois masquer l’identité des gens, en modifiant les voix ou en masquant les visages des intervenants afin de protéger leur intégrité. Les reportages sur les hommes ou les femmes qui ont risqué leur vie pour témoigner de leur enfer quotidien face à la dictature islamique imposée par Daesh se font en caméra cachée.
Quel que soit la source d’informations, on peut tout montrer à conditions d’avertir à l’avance le spectateur. Certains programmes télévisés affichent des avertissements par âges ; « interdit au moins de 10 ans » lorsque des scènes risquent de choquer les plus jeunes ou lorsque le sujet abordé risque de les perturber, allant jusqu’aux interdictions pour les moins de 18 ans concernant les programmes pornographiques ou de très grande violence, réservés à un public adulte averti et qui peuvent nuire à l’épanouissement physique, mental ou moral.
Grace à ces avertissements, les personnes sont responsables de leur choix et regarderont les programmes en leur âme et conscience. Il existe également des codes parentaux installés sur les postes de télévision ou internet permettant d’avoir un contrôle sur le contenu des programmes regardés, c’est un outil d’aide dans l’éducation.
L’image est donc un instrument d’information important pour le public mais elle a également ses propres limites d’autant plus que les journaux sont souvent vus avant d’être lus. La représentation que nous nous faisons des images peut influencer nos comportements, nos manières de penser et avoir un côté négatif sur notre personnalité.
Si l’individu n’est à même d’adopter une distance critique vis-à-vis des images qui s’imposent à lui, il ne pourra pas se les approprier. Chez les jeunes enfants, la perception prudente de l’image n’est pas un acquis, ils auront tendance à croire l’image qui se présente à eux. Face à des jeux vidéo ou des films mettant en scène des combats violents, certains peuvent se sentir influencer, et vouloir les reproduire. Ces images peuvent aussi être pleinement et durement ressenties pour les individus sensibles non éduqués à leur perception. Elles peuvent déstabiliser voire même induire des troubles du comportements, des nuisances du sommeil. On ne peut pas accepter que tout puisse être montré car tout le monde n’est pas armé pour faire face à l’image, au choc de certaines d’entre elles.
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