Dominique Méda et les inégalités hommes femmes. Qu’en est-il de ces inégalités dans la culture de la communication ?
Étude de cas : Dominique Méda et les inégalités hommes femmes. Qu’en est-il de ces inégalités dans la culture de la communication ?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Léa Tornato • 13 Janvier 2021 • Étude de cas • 1 943 Mots (8 Pages) • 589 Vues
Dominique Méda et les inégalités hommes femmes. Qu’en est-il de ces inégalités dans la culture de la communication ?
Combien de fois avons-nous entendu “les femmes en cuisine et les hommes au travail” ? Combien de fois avons-nous entendu “tu ressembles à une femme au foyer bonne à marier” lorsqu’un homme fait du repassage ou la vaisselle ? Peut-être même que vous aussi vous les avez dites ces phrases. Mais pas de manière méchante ou humiliante, juste car c’est ce que vous entendez autour de vous depuis toujours.
Les femmes ont toujours été considérées comme inférieures aux hommes, tout d’abord dans l’Antiquité, lorsque le pouvoir passe d’abord par la prise de parole, les femmes ne peuvent pas s’exprimer. Par exemple, dans l'Odyssée d'Homère, Télémaque, fils d'Ulysse, intime l'ordre à sa mère Pénélope, de se taire, au motif que "discourir est l'affaire des hommes". Dans les mythes et les tragédies de cette époque, les femmes de poigne, telles que Médée ou Clytemnestre, sont dépeintes en êtres monstrueux semant le chaos dans les sphères du pouvoir. Et un triste sort attend toutes celles qui se risquent à prendre la parole.
Aujourd’hui encore, dans la société actuelle, la femme n’est toujours pas l’égale de l’homme. Pourtant, selon le livre de Dominique Méda, Le Temps des femmes, il semblerait que selon certains critères, la femme devrait être l'égale de l'homme.
La division sexée du travail au fondement des inégalités de genre face à l’emploi et dans l’emploi
Les inégalités salariales
Durant des décennies, des femmes se sont battues pour leurs droits, le droit de vote, le droit à la contraception, à l’avortement, et encore aujourd’hui pour l’égalité salariale. Pourtant, à la sortie du livre de Dominique Méda, en 2001, les femmes représentaient 45% de la population active et étaient plus diplômées que les hommes. Dans la logique des choses, elles devraient donc être payées autant, voire plus selon le poste qu'elles occupent. Mais, c’est surtout dans l’évolution d’une carrière entre un homme et une femme que l’on se rend compte de cette inégalité. En effet, au bout de dix ans de carrière, un titulaire d’un baccalauréat a 17% de chances d’occuper un emploi de cadre si c’est un homme contre 8% de chances si c’est une femme.
Toutefois, cette différence de salaire pourrait également être expliquée par le fait que les femmes choisissent des emplois dans la fonction publique, des professions intermédiaires de la santé, des emplois dans le commerce etc... Tandis que les hommes se dirigent vers des emplois de l’industrie, et l’industrie rémunère mieux que les services.
Seulement, est-ce donc un choix de la part des femmes de se diriger vers des carrières dans les services plutôt que dans l’industrie, ou bien, ont-elles choisi par dépit cette carrière, de peur de se faire écraser dans un monde où le masculin domine ?
Aussi, la plupart des femmes au foyer, souhaiterait exercer une activité professionnelle mais s’en prive pour s’occuper du foyer et des enfants, comme ce qui leur a été mentalisé.
La charge parentale
Aujourd’hui encore, les femmes sont les premières cibles des supermarchés, des produits pour enfants ou des produits ménagers car elles sont encore plus nombreuses que les hommes à s’occuper des tâches domestiques. C’est ce qu’explique Dominique Méda dans son livre, elle souligne que la charge parentale par semaine représente 39 heures, ce qui correspond donc à une semaine complète de travail. Or, ces 39 heures sont réparties ainsi : 26 heures pour les femmes contre 13 heures pour les hommes.
Dès lors, les femmes actives auraient donc une semaine avec des doubles journées composées du travail domestique et du travail professionnel. Au final, c’est comme si elles avaient deux emplois, mais ne sont payées que pour en exercer un seul et ce moins que les hommes !
Certains estiment que cette charge parentale repose sur les femmes de façon naturelle car, “ce sont elles qui ont porté l’enfant”, car “elles ont eu le privilège d'obtenir un congé maternité pour rester avec l’enfant”. Dès lors, la garde de l’enfant leur revient ainsi que les tâches domestiques qui vont avec car “la mère connaît donc mieux l’enfant et ses besoins” et ce-dernier a besoin “d’une sécurité affective” et qu’elle fait cela bien mieux que le père qui, lui, travaille…
Au fil des années, cette idée va se renverser petit à petit, mais reste tout de même présente.
La féminisation du marché du travail, une révolution silencieuse
La naissance des “mères travailleuses”
Les femmes travaillent toujours davantage ; elles veulent obtenir l'égalité professionnelle, mais plus encore : du temps pour leur travail, pour leurs enfants, pour leurs conjoints, pour elles. L’accroissement rapide de l’activité féminine à partir de 1960 a fait apparaître les “mères travailleuses”.
Selon D. Méda, plus on a d’enfants, plus le taux d’activité baisse. On observe alors 3 types de trajectoires d’activités féminines :
• Modèle de cumul : on arrive à associer maternité et travail ( modèle français et danois )
• Trajectoire de travail discontinue : quand on a pas d’enfant on travaille, et une fois qu’on en a on arrête jusqu’à qu’il soit assez grand ( modèle allemand et anglais )
• Trajectoire de travail arrêtée : femme sans enfant travaille mais une fois qu’elle en a un, elle arrête pour toujours pour s’en occuper ( modèle portugais )
L’auteur constate que les “mères travailleuses” sont le plus souvent tournées vers le temps partiel. En effet, en France, il y a 20 % de temps partiel et les femmes sont 4x plus nombreuses à être concernées par ce système. Concrètement, 80 % des salariés à temps partiel en France sont des femmes ; on remarque d’autre part que le taux de temps partiel augmente pour les femmes avec l’augmentation du nombre d’enfants. Il n’y a qu’une femme sur 2 aujourd’hui qui déclare avoir choisi leur temps partiel pour différentes raisons liées à l’éducation des enfants, dont le nombre limité de places en crèche ou le coût élevé d’une nourrice. Même si les femmes souhaitent travailler à temps plein, l’arbitrage financier ne le leur permet pas.
Ces mères travailleuses dans le monde des agences de communication
Dans le secteur de la communication et notamment en agence, secteur à prédominance féminine, les inégalités sont bien présentes. Le problème qui remonte le plus est l’impact des horaires professionnels sur la vie privée, en effet, 47% femmes ( contre 36% des hommes ) manque de temps pour les loisirs, le sport, les amis ; 39 % des femmes (contre 34 % des hommes) indiquent que les horaires ont un impact sur la vie familiale ; 19 % des femmes (contre 15 % des hommes) ont des difficultés à s’organiser et 15 % des femmes (contre 8 % des hommes) subissent des effets physiques et/ou psychologiques. Elles sont aussi plus nombreuses à solliciter du télétravail, la limitation des mails au-delà d’une certaine heure ou le week-end, la mise en place de services facilitateurs (crèche, conciergerie…).
20 ans après l’analyse de Dominique Méda, les femmes françaises réussissent mieux à associer maternité et travail : le temps d’arrêt dure le plus souvent jusqu’à ce que l’enfant ait 3 mois et ensuite les horaires de travail sont aménagés. Ce schéma féminin reste critiqué encore aujourd’hui, car oui encore aujourd’hui la fameuse phrase “ ah tu as posé ta journée” dis à une femme quand elle part à 17h pour aller chercher ses enfants n’est pas anodin en agence.
Face à cette révolution qui s'est faite sans crier gare, notre société ne s'est pas adaptée. Pour aider les femmes dans cette évolution essentielle, il faut déspécialiser les rôles, admettre que les femmes et les hommes travaillent, que les tâches parentales et les tâches ménagères incombent aux deux sexes, et revoir l'ensemble de notre organisation sociale.
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