Evolution de la définition de nation défendue par Ernest Renan

Dissertation: évolution de la définition de nation défendue par ernest renan

        Avant même d'aborder la conception de la Nation selon Renan, il importe de mieux définir les termes employés.

Le terme de Nation recouvre plusieurs réalités et plusieurs acceptions, il a évolué au cours de l'Histoire. Selon le « Lexique de politique » Dalloz, la nation est « une communauté humaine dont les membres sont unis par des liens de solidarité matériels et spirituels et ont pris conscience de former une entité distincte des autres communautés humaines ». Cette définition contemporaine est la synthèse de deux conceptions qui se sont affrontées notamment au 19ème siècle:

- la conception objective qui fonde l'existence de la nation sur les liens matériels et ethniques tels que la race, la langue et la religion

- La conception subjective qui fonde la nation sur un ensemble d'éléments spirituels rattachés au passé d'un peuple ou bien tournés vers son avenir qui est notamment la conception de Renan.

        Dans sa conférence donnée le 11 mars 1882 à La Sorbonne, l’historien Ernest Renan s’intéresse à l’idée de nation qu’il tente d’analyser, une idée en apparence claire mais en réalité bien plus complexe et qui peut conduire à un malentendus. Le terme de nation correspond, selon le petit Larousse, à «  une grande communauté humaine, le plus souvent installé sur un même territoire et qui possède une unité historique, linguistique, culturelle, économique plus ou moins forte ». Cependant, on ne peut pas limiter ces critères objectif pour caractériser la nation. Ils a aussi une sorte de contrat social implicite entre les membres de la population qui doivent être convaincus d’appartenir à une même nation. C’est sur ce deuxième point qu’Ernest Renan insiste lorsqu’il tente de définir ce qu’est une nation et comment elle se forme.

        En listant les différents modes de groupement qui existent ou ont existé, Renan nous mets dès le début en garde contre les dangers et les funestes erreurs que peuvent provoquer une confusion sur l’idée de race et celle de nation. L’idée que souhaite retranscrire l’auteur est double. D’une part, il s’agit de remettre en question les définitions erronées du terme de nation, et il s’agit d’autre part de définir la nation comme un mode de regroupement. Ainsi, Renan formule l’idée, qui est à l’origine du courant dit « français », qu’une nation repose à la fois sur un héritage passé, qu’il faut honorer, et de la volonté de le perpétuer qui s’oppose au courant allemand.

On peut donc se demander, quelle est la définition de la nation et les enjeux rattachés à ce discours?

1 Une définition négative de la Nation fondée sur l’origine historique qu’est la nation et les erreurs auxquelles le nationaliste amène en listant ce que la nation n’est pas.

1.          1        La Nation, résultat d'un processus historique.
2. L'insuffisance du déterminisme culturel et des considérations géographiques pour définir la Nation
3. 2 Une définition positive et subjective de la Nation au service d'un nationalisme conservateur
4.         1    Une conception volontariste de la Nation
5.         2     L'édification d'un nationalisme anti-libéral et anti-démocratique

Selon Ernest Renan, la nation c'est aussi l'héritage que l'on reçoit de nos ancêtres, c'est ce à quoi réfère « le principe spirituel », comme le dit Renan, la nation est un long passé d'efforts, autrement dit l'histoire de la nation est ce qui la constitue principalement. À entendre certains théoriciens politiques, une nation est avant tout une dynastie, représentant une ancienne conquête, conquête acceptée d'abord, puis oubliée par la masse du peuple.  Selon certaines politiques, le groupement de provinces effectué par une dynastie, par ses guerres, par ses mariages, par ses traités, finit avec la dynastie qui l'a formé. Il est très vrai que la plupart des nations modernes ont été faites par une famille d'origine féodale, qui a contracté mariage avec le sol et qui a été en quelque sorte un noyau de centralisation.

Il l'a définie comme une « âme, un principe spirituel ». Il la distingue de tout autre caractéristique telle que la race, la langue, l'ethnie qui selon lui ne sont pas le fondement d'une Nation. Par exemple: Il existe plusieurs pays qui emploient la même langue mais qui ne partagent pas la même nation. Le nation va au delà du peuple en ce sens que les individus d'une même nation partagent le même territoire.  Par exemple le peuple kurde qui se situe sur plusieurs territoires (Irak, Turquie) n'est pas une nation. L’oubli, et je dirai même l'erreur historique, sont un facteur essentiel de la création d'une nation, et c'est ainsi que le progrès des études historiques est souvent pour la nationalité un danger.