Exposé sur la littérature enfantine genrée
TD : Exposé sur la littérature enfantine genrée. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar liloo50200 • 7 Avril 2017 • TD • 15 898 Mots (64 Pages) • 934 Vues
Le beau au bois dormant et la princesse charmante |
La littérature pour enfants |
‘Moi, je suis du genre de celle qui pourrait être une princesse charmante qui viendrait réveiller un beau au bois dormant [Histoire de genre’ - Talent hauts]. |
Sandra Lacour Lavergne Solène Pimare Valentin |
Le 09 Décembre 2011 |
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Introduction
1. 4
A. Le point sur la situation 4
B. La problématique & les hypothèses 9
2. Partie méthodologique 11
a) Enquêteur : Lavergne Solène 11
b) Enquêteur : Lacour Sandra 14
c) Enqueteur : Pimare Valentin 16
3. Rapport d’enquête 19
A. Confirmation ou infirmation des hypothèses 19
B. Découvertes 21
C. Comment se sont passés les entretiens ? 23
4. Conclusion 25
5. Retranscription des entretiens 26
Annexes
Introduction
D
ans la première séance des travaux dirigés, nous avons vu que le genre se définissait par la construction socioculturelle des rôles féminins et masculins et des relations entre les femmes et les hommes. On nous a ensuite expliqué que nous allions devoir réaliser une mini-enquête, d’une quinzaine de pages, sur le genre. Nous avions trois séances pour composer notre groupe et pour choisir un thème sur lequel nous voulions réaliser notre dossier. Notre groupe s’est créé de façon naturelle et rapide contrairement à notre sujet.
En effet, notre premier choix s’est tourné vers la socialisation différentielle de sexe, c'est-à-dire sur l’ensemble des processus par lesquels les individus apprennent à être membre d'une société en fonction de leur sexe. Ce sujet nous paraissait complet avec énormément de choses à explorer et à étudier. Lorsque nous avons présenté ce sujet à notre professeur, elle nous a reproché le fait qu’il y avait justement trop de choses à explorer et que la socialisation regroupe un ensemble de processus, complexes et nombreux, qu’il est impossible d’analyser dans une mini-enquête réalisée en trois mois. Nous avons tout de même voulu la convaincre que c’était réalisable car nous avions déjà entrepris un brouillon de notre dossier. Très habilement, notre professeur nous a incités à nous diriger vers le thème de la littérature pour enfants en nous proposant d’autres sujets radicalement opposés. Comme la littérature pour enfants était l’un des sous-sujets que nous avions le plus travaillé dans notre brouillon, il était donc moins ‘démoralisant’ pour nous de partir sur cette partie déjà bien développée.
Nous verrons les changements qui ont été réalisé, depuis les années 1970, sur la façon de présenter l’homme et la femme dans la littérature pour enfants. En effet, depuis une trentaine d’années de nombreuses transformations ont vu le jour tant dans les livres pour enfants que dans les manuels scolaires. Avant de découvrir les modifications effectuées dans les manuels scolaires avant et après les années 70, nous étudierons les changements réalisés dans les livres d’enfants avant et après le mouvement de 1968 qui est perçu comme un bouleversement culturel qui va offrir aux femmes l’occasion d’insuffler un vent de liberté sur une société verrouillée dans laquelle leurs droits n’ont progressé qu’à pas très mesurés.
Dans le but d’approfondir nos recherches, nous effectuerons des entretiens non directifs et semi-directifs que nous analyserons après en avoir fait les retranscriptions intégrales.
- La littérature enfantine spéculation & apparoche
- Le point sur la situation
N
ous avons porté notre attention sur trois auteurs qui se sont intéressés à la littérature pour enfants. Nous commencerons par Elena Gianini Belotti qui est une pédagogue et un auteur féministe italien. Elle est l’auteur du best-seller : Du coté des petites filles, paru en France en 1973. Puis nous parlerons de Sylvie Cromer, qui est une sociologue à l’université de Lille et responsable scientifique du programme de recherche européen « Attention Albums » sur les représentations du masculin et du féminin dans les albums illustrés. Elle est l’auteur, avec Adela Turin, de l’article « Que racontent les albums pour enfants ? Ou comment présente-t-on les rapports hommes-femmes aux enfants ». Enfin, nous terminerons notre recherche avec Anne Dafflon Novelle, docteure en psychologie de l'UNIGE. Elle a mené des travaux de recherche sur les stéréotypes sexistes présents dans les livres illustrés pour enfants. Grace à Anne Dafflon Novelle, un label - soutenu par l'UNIGE - a été créé pour rendre visibles les albums attentifs aux potentiels féminins. Elle est l’auteur de la synthèse « Sexisme dans la littérature enfantine : Quels effets pour le développement des enfants ? ». Nous avons choisi ces trois auteurs pour deux raisons. La première est qu’il n’existe que très peu de textes sur ce sujet et que ce sont ces trois auteurs qui apparaissent le plus souvent lors d’une recherche internet. La seconde raison est que nous voulions avoir des points de vue à des époques différentes sachant que Belotti écrit aux alentours des années 70 et Novelle et Cromer vers les années 2000. Cela correspondait tout a fait à notre objectif.
Pour ces trois femmes, la littérature est un outil qui permet de transmettre un certain nombre de valeurs aux enfants. Généralement, les enfants s’identifient aux personnages et les représentations peuvent avoir un impact, sur leur façon de voir la vie, plus ou moins important. Dans la littérature pour enfant, il existe beaucoup plus de héros que d’héroïnes. Dans les années 70, Belotti nous relate que l’étude d’un groupe de féministes a révélé que sur 1225 récits analysés, les garçons étaient les protagonistes à 72% contre 28% seulement pour les filles, soit environ deux fois et demi plus de héros que d’héroïnes. Malheureusement, dans les années 2000, les chiffres n’ont quasiment pas évolué. En effet, Novelle, dans son étude nous dit que sur une année choisie (1997), nous pouvons compter deux fois plus de héros que d’héroïnes. Contrairement à l’analyse de Belotti, Novelle va plus loin en étudiant ces différences en fonction de l’âge des enfants. Elle montre que plus le livre est destiné à des enfants jeunes (0-3ans) avec des personnages qui se veulent asexués plus le rapport est élevé (10 fois plus de héros que d’héroïnes). Puis, Novelle constate que plus l’âge du lecteur augmente plus le personnage principale est une héroïne.
Elle relève également que les garçons sont plus régulièrement les héros de séries d’album et qu’ils sont prédominants dans les titres, dans la couverture et qu’ils sont surreprésentés par rapport aux filles, qu’ils tiennent un rôle principal ou secondaire. Dans « du coté des petites filles », un auteur de L’Ecole des Parents, Michèle de Wilde révèle que le schéma dominant du garçon se reproduit dans les titres des livres (le garçon est dynamique, il n’a peur de rien, le vocabulaire est centré sur le courage, la témérité, la victoire) tandis que celui dominé de la fille persiste (elle est faible, désorientée, le vocabulaire utilisé fait référence à ses difficultés, à son manque d’aptitude à faire face au monde réel). Belotti s’accorde dans ce sens en citant, parmi un corpus de texte examinés, qu’ un déséquilibre dans le choix du sexe des personnages s’impose au bénéfice des garçons. Les livres destinés aux petits garçons ne contiennent strictement que des héros masculins, quant à ceux des filles ils en contiennent plus de la moitié. De plus, le peu de personnages féminins qui figurent dans les récits sont souvent placés au second plan n’ayant aucun rôle majeur ou déterminant. Bien au contraire, les personnages féminins ont en général un rôle de domestique ou sont cantonnés dans des rôles intrinsèquement liés à leur sexe, comme les rôles de mère, d’épouse ou d’amoureuse, de séductrice, ou de victime à protéger. D’autres supports de lecture comme les contes et les légendes sont eux aussi fortement misogynes. Dans les histoires comme Cendrillon, Peau d’Âne, les héroïnes sont le stéréotype même des vertus domestiques, de la modestie ou encore de la patience. Les garçons, eux, ont plutôt le bon rôle en sauvant les princesses qui ont été bien stupides de tomber entre les mains des sorcières comme dans Blanche Neige ou La petite Sirène.
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