L'Homme : Un Sauvage Civilisé
Recherche de Documents : L'Homme : Un Sauvage Civilisé. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresoupements d’humains caractérisés par leur dynamisme, leur capacité à changer, à évoluer, à se donner de nouvelles formes, de nouvelles règles, de se doter d’institutions…
Dans Le Léviathan (publié en 1651), Thomas Hobbes définit l’état de nature comme un état de « guerre de tous contre tous », l’homme étant naturellement violent. Pour conserver ce que l’on possède il faudrait se méfier de tous et se battre contre autrui. Le droit naturel appelé « le droit du plus fort » dans le Contrat Social (Livre 1, Chapitre 3) de Rousseau (publié en 1762) est sans limites, il est par définition la puissance physique qui n’a strictement rien à voir avec la moralité et ne peut donc pas être à la base du droit qui lui doit être légitime.
Montesquieu pense, contrairement à Hobbes, que l’homme par nature ne cherche pas l’affrontement mais plutôt la fuite. La « guerre de tous contre tous » ne serait pas l’état originel de l’être humain comme le pense Hobbes. Pour lui, la violence surgit au moment où justement les hommes s’associent, car ils perdent leur sentiment de faiblesse les uns vis-à-vis des autres et donc l’égalité qui perdurait entre eux jusque-là.
Pour Freud la violence est inséparable à l’homme mais cet instinct d’agressivité doit être canalisé et contrôlé pour pouvoir vivre en société. Dans sa deuxième topique, mise en œuvre en 1920, il va intégrer le rôle de l’inconscient dont le SURMOI issu de l’intériorisation des interdits sociaux, moraux et culturels va être à l’origine du refoulement des pulsions auxquelles l’homme est sans cesse soumis.
Transition : Nous allons voir dans une 2ème partie, que l’homme civilisé n’est pas seulement celui qui renonce à ses pulsions agressives pour perdurer c’est-à-dire que l’essence de l’homme est dépasser l’état de nature, le nier pour s’élever au-dessus du monde biologique qui le restreint à ses besoins naturels. L’homme a une capacité que ne possède pas l’animal c’est-à-dire qui n’est pas transmis biologiquement, il est le fruit d’un long apprentissage, il s’agit du langage qui est le fait de culture par excellence selon Levi Strauss. C’est entre autre par le langage que l’homme va tout d’abord se comprendre, s’organiser pour évoluer.
II° L’HOMME, UN ANIMAL POLITIQUE ET SOCIAL
L’homme est par nature un être qui vit en société, un « animal politique » comme le dit Aristote dans la République. L’homme existe d’emblée par cette réalité politique, c’est-à-dire sociale. Cette nécessité est d’ordre économique. L’homme isolé ne peut pas subvenir seul à ses besoins (se reproduire par exemple) sinon l’espèce humaine aurait disparu depuis longtemps. Il n’existerait donc pas d’état pré-social. L’homme se pense à partir de la société qui est le fait premier. C’est dans et par la société que l’homme réalise son essence humaine et ses potentialités.
Rousseau, lui, imagine dans son ouvrage intitulé Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes écrit en 1755, un âge antérieur à la civilisation, il s’agit donc d’une hypothèse de travail qui lui permet de concevoir l’homme démuni des acquis de la société, affranchi de tout lien social, entièrement libre, sans contraintes ni lois. A l’état de nature, l’homme serait naturellement bon, guidé par ses instincts dans une vie idyllique dont il trouverait son bonheur dans une vie frugale et simple. Mais il est un homme seul, sans langage et donc sans conscience. C’est le passage à l’état civil qui va faire de lui un homme c’est-à-dire un être de raison, un être moral qui utilise le langage pour communiquer et se développer. La société est donc une nécessité de l’homme.
Selon Freud, la vie civile exige des hommes des sacrifices qui ne leur est pas naturel de consentir, il sous-entend par là sa 2ème topique sur le refoulement et les sublimations des pulsions par l’inconscient qui joue entre autre le rôle du juge sévères par l’acquisition des interdits sociaux, culturels et moraux.
Kant dans Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique écrit en 1784 part de l’idée que l’homme oscille en permanence entre vivre et collaborer avec les autres pour se développer ou s’isoler pour défendre ses intérêts individuels. C’est ce qu’il appelle « l’insociable sociabilité de l’homme ». Cette contradiction va permettre à la société de perdurer et de se développer en stimulant la concurrence. L’essence de l’homme est donc de dépasser l’état de nature et c’est donc l’éducation qui va permettre le passage de l’animalité à l’humanité car la raison va remplacer l’activité instinctive.
Merleau Ponty propose en 1945 dans Phénoménologie de la perception une définition de l’équivoque grâce à sa capacité « d’échappement » c’est-à-dire sa capacité à « transcender » son simple donné biologique. L’homme donne à son univers une tournure symbolique en dépassant ses limites matérielles.
Transition : Nous venons de voir que c’est la société qui permet à l’homme de réaliser son essence humaine et qui lui permet d’être un animal non seulement politique et social car il est capable de se doter de règles et d’institutions. Selon Bergson, la société close est la société naturelle de l’homme. Y règnent des règles intangibles qui visent avant tout à la conservation et donc à la répétition caractéristique de l’animalité. Mais avec le temps l’homme a su évoluer pour atteindre le type de société ouverte, créatrices de situations nouvelles notamment par l’échange.
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