L'art de fuir
Fiche de lecture : L'art de fuir. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar Hajère Ben Moussa • 4 Décembre 2022 • Fiche de lecture • 1 601 Mots (7 Pages) • 319 Vues
Fiche de lecture – L’Art de Fuir d’Alice Goffman
Cet ouvrage intitulé L’art de fuir. Enquête sur une jeunesse dans le ghetto écrit par Alice Goffman, nous relate l’histoire de femmes et d’hommes noires habitant dans la 6ème rue. La 6ème rue est un quartier défavorisé de Philadelphie où se trouvent beaucoup de problèmes sociaux (délinquance, vente de drogue, précarité, chômage…).
Alice Goffman, alors jeune étudiante, décide d’observer ces jeunes à travers leurs différents rapports sociaux (ou encore judiciaires), afin de mieux comprendre les enjeux auxquels ils font face. Alice Goffman nous décrits durant la préface les différentes raisons qui l’ont poussé à mener cette enquête. Elle vient alors à nous relater sa rencontre avec ces garçons de la 6éme rue. Une soirée avec Mike, Chuck et Alex où Alex subit une agression mais refusa d’aller se faire soigner à l’hôpital par peur de retourner en prison avec la liberté conditionnelle au-dessus de sa tête. Un évènement qui nous annonce la couleur des histoires à suivre. La préface nous présente à l’aide de chiffres la situation des personnes Noires aux États-Unis, mais aussi comment Alice Goffman a décidé de faire sa thèse. Tout commença par le fait qu’Alice donna des cours particuliers à Aisha (une jeune femme noire de la 6ème rue) durant sa deuxième année d’université. Au fur et à mesure, elle rencontra d’autres habitants de la 6ème rue et noua une amitié avec quelques-uns. Elle commença alors à mener une observation et demanda s’il était possible qu’elle prenne des notes pour élaborer sa thèse.
Durant l’introduction, l’auteure nous expose un historique des différents événements ayant impacté la population afro-américaine du pays (elle nous explique d’ailleurs la politique de lutte contre la criminalité mise en place à travers par exemple des contrôles renforcés).
J’ai décidé de présenter les chapitres 1 et 2 « Les garçons de la 6ème rue et leurs démêlés avec la justice » ainsi que « L’art de la fuite ». Je trouve que ces chapitres rassemblent toutes les problématiques de façon concise et complète.
Dans le premier chapitre, elle nous décrit les différentes histoires des garçons qu’elle a suivis lors de son observation. D’abord celle de Chuck, un jeune homme noir d’un mètre quatre-vingt-trois en classe de terminale. Chuck commença dès ses treize ans à dealer dans le quartier. Il vivait avec sa mère (Miss Linda accro au crack) et ses deux petits frères. Les enfants de Miss Linda non pas tout le même père, des pères absents pour Tim et Reggie et un père à moitié présentd pour Chuck. Ce foyer qui se révèle instable où les rôles ne sont pas donnés aux bonnes personnes. La mère fuyant ses responsabilités, capable de ne répondre qu’a son addiction en étant prête à tout pour répondre à celle-ci (prostitution, vente son mobilier...). Chuck devient alors responsable de son petit frère Tim et pour subvenir à leurs besoins, il travaille pour un dealer, cela l’aidera par la suite à fournir la consommation de crack à sa mère.
Son premier petit frère, Reggie, turbulent (et connut des services de police comme son grand frère), est surnommé « le balèze » par les habitants de son quartier. Ensuite il y a le dernier de la fratrie Tim, âgé de huit ans et très attachés à Chuck.
On nous décrit aussi la vie des différents amis de Chuck : Mike, Ronny, Alex et Anthony.
Mike possède une meilleure situation que ces amis, grâce à une mère lui offrant une vie stable avec deux emplois à son actif. Malgré cela, il n’a pas échappé aux arrestations, la première fois a été à ses 13 ans pour possession de marijuana, une liberté surveillée lui a été accordé ce qui lui a permis de terminer ses années de lycée.
A l’âge de 22 ans, Mike avait un emploi à temps partiel dans un entrepôt pharmaceutique et arrondissait ses fins de mois avec la vente de crack. Un constat se doit alors être fait, la banalité de cette activité dans leur milieu, une attache malgré eux présente, des postes qui ne leur permettent pas de subvenir de façon complète à leur famille.
Des vies précaires pour ces jeunes Alex, Mike, Ronny, Chuck, Reggie, un départ différent mais une finalité ressemblante, êtres noirs et pauvres fais d’eux des cibles de la justice, cette existence les rend prisonniers même à l’extérieur des murs d’une prison.
Au début Alice avait du mal à suivre toutes les condamnations des garçons, elle pensait qu’ils étaient un groupe fauteur de troubles. Elle remarqua par la suite que le destin de ses garçons était similaire à certains des autres garçons de la ville. On observe lors de leurs rentrés en terminale que les filles étaient deux fois plus nombreuses que les garçons (alors qu’au collège ils étaient à part égale), la moitié des garçons de la classe de troisième de Chuck étaient déjà en prison.
L’autrice mena une enquête en effectuant du porte-à-porte dans le voisinage afin de voir combien de personnes étaient recherchées par la police. Elle a interrogé 318 hommes, parmi eux 44 avait un mandat en cours pour différentes raisons : amendes, non-paiement des frais de justice, violation de leur probation ou liberté conditionnelle.
Les moyens afin de retrouver les personnes ont beaucoup évolué depuis les années 70 grâce à la création de brigade spéciale, mais aussi aux nouvelles technologies employées. Les agents ou unités qui exécutaient le plus de mandat étaient récompensés (les autres étaient invités à rattraper leur retard). Tous les moyens sont bons pour retrouver les personnes disposant d’un mandat, via des fouilles administratives (registres hôpitaux, bulletins de salaire…), interrogatoires et menaces des proches, usages de technologies (cartographie, localisation en temps réel…).
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