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La coordination par le marché. Quelles sont les principales défaillances du marché ?

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la rue en profitent pour passer eux aussi sans avoir à en payer le coût, qui a déjà été payé par le premier habitant. Ce dernier, voyant que les autres habitants « profitent » de son paiement, se dit que la prochaine fois, il ne paiera pas et attendra qu’un autre habitant paye ; il bénéficiera ainsi d’un effet d’aubaine.

Renaud Chartoire, Nathan, 2005

Q1 : Pourquoi les habitants sont-ils tentés d’attendre que quelqu’un paie à leur place ? Si on paie l'éclairage, on pourra en bénéficier. Mais si on ne paye pas et que quelqu'un paie à notre place, on pourra également bénéficier de l'éclairage public. Il est donc tentant d'attendre que quelqu'un paye à notre place. Comportement de passager clandestin (free rider) : notion de science politique qu'on étudiera en terminale au (action collective) mais peut s'appliquer à diverses situations ; au sens large, un passager clandestin est quelqu'un qui bénéficie d'un avantage sans en supporter le coût (vouloir bénéficier de l'éclairage sans en payer le coût, en laissant les autres payer à sa place). Autre exemple : quelqu'un qui ne veut pas payer des impôts (fraude ou évasion fiscale) mais qui souhaite bénéficier des services publics. Q2 : Si tous les habitants raisonnent ainsi, le service peut-il être produit ? Le marché est-il efficace dans cet exemple ? Si tout le monde raisonne en passager clandestin, personne ne paiera l'éclairage public. Aucune entreprise ne souhaitera alors produire ce service (non rentable) et on peut craindre que ce service ne soit pas produit. Le marché n'est donc pas efficace pour produire ce type de service (pas de solution pour rendre cette activité rentable). L'Etat peut alors prendre en charge la production de ce service qui sera alors financé par les prélèvements obligatoires. A l'oral : Quelle est la différence lorsque l’on consomme une poire et l’éclairage d’une rue ? Si je consomme une poire, d’autres individus peuvent-ils consommer la même poire ? Les individus n’ayant pas payer la poire peuvent-ils la consommer ? Lorsqu’un individu consomme une poire cela empêche la consommation de cette poire par d’autres individus. On dit qu’il y a rivalité.

Rivalité : il y a rivalité quand le fait qu’un individu consomme un produit empêche ou réduit la consommation de ce produit par d’autres individus. De plus, ceux qui n’ont pas payé pour avoir une poire ne pourront pas la consommer. On dit qu’il y a exclusion par les prix (ou excludabilité). Exclusion (excludabilité) : il y a exclusion par le prix quand un individu qui n’a pas payé pour un produit est exclu de la consommation de ce produit. Dans le cas de l’éclairage public, lorsque je paye pour être éclairé, les autres agents qui n’ont pas payé peuvent profiter de ce bien. Ainsi, des agents qui n’ont pas payé peuvent profiter d’un service : il n’y a pas d’exclusion par les prix, on ne peut pas exclure ceux qui n’ont pas payé. D’autre part, le fait que j’éclaire cette rue et que ce soit moi qui passe dans la rue n’empêche pas les autres individus de passer et d’être également éclairé : le fait qu’un individu le consomme n’empêche et ne réduit pas la consommation des autres ; il n’y a pas rivalité (nonrivalité). Dans ce cas, le coût marginal engendré par un utilisateur supplémentaire est nul. Activité 3 Trouver des exemples de produits pour chacun des cas du tableau suivant. Exclusion Rivalité Biens privés Ex : cornet de glace, vêtement, téléphone portable... Non exclusion Biens communs Ex : routes sans péages mais embouteillée, eau de source, fruits sauvages, forêts, animaux sauvages… Biens collectifs purs Ex : défense nationale, éclairage public, police…

Non rivalité

Biens de club Ex : séance de cinéma, cours de SES, programme TV, transport… (dans la limite des places disponibles)

- S'il y a rivalité et exclusion, on parle de bien privé : bien dont la consommation d’un individu empêche celle des autres et qu’on ne peut consommer sans en payer le prix. - S'il y a rivalité mais non exclusion, on parle de biens communs, on ne peut exclure ceux qui n'ont pas payé, mais la consommation des uns empêche ou limite celle des autres. - S'il y a non rivalité mais exclusion, on parle de biens de club : bien collectif dont la consommation collective est réservée aux usagers qui en ont payé le prix. - S'il y a non rivalité et non exclusion, on parle de bien collectif pur : bien collectifs pour lesquels il n’y a pas d’exclusion par les prix. Q1 : Dans quels cas l'Etat doit-il intervenir ? Le marché est défaillant pour la production des biens collectifs purs (activité non rentable car non exclusion par les prix) L’Etat doit assurer la production des biens collectifs purs : un fondement de l’intervention de l’Etat.

Le marché conduit aussi à la sur-exploitation des biens communs (déforestation, espèces en voie d’extinction…) L’Etat doit également intervenir en fixant des quotas, ou en attribuant des droits de propriété. Rq. : tous les biens collectifs ne sont pas nécessairement pris en charge par les administrations publiques ; cela relève de choix politiques (Education). On parle de biens publics, ou biens tutélaires, lorsque leur production est prise en charge par l’Etat.

B/ Les effets externes ou externalités

Le marché ne prend pas en compte les externalités : celles-ci sont les conséquences positives ou négatives de l’activité économique de certains agents sur le bien être d’autre agents, les premiers n’en supportant pas les coûts (cas des externalités négatives) ou n’en retirant aucun gain (cas des externalités positives). Dans ce cas, l’optimum individuel ne coïncide pas avec l’optimum social. Par exemple, des entreprises polluant l’atmosphère par leurs rejets de gaz à effets de serre détériorent les conditions de vie sans en supporter le coût. N’intégrant pas dans leur calcul économique la désutilité provoquée par leur activité, ces firmes vont déterminer un niveau de production qui maximise leur bien être, mais qui est supérieur à celui correspondant au bien-être collectif. A l’inverse, des firmes pratiquant une politique de recyclage de leurs déchets contribuent à l’amélioration du bien être de la population sans bénéficier en retour d’un gain pécuniaire. Leurs efforts seront donc inférieurs au niveau qu’imposerait la maximisation de l’utilité collective. Serge D’Agostino, Cahiers français n°335, La documentation française.

Activité 4 Une entreprise rejette ses déchets liés à la production dans la rivière qui se trouve à proximité. Les bêtes du fermier d’en face meurent après avoir trop souvent bu l’eau de la rivière. Q1 : Les mécanismes du marché incitent-ils l’entreprise à ne pas polluer la rivière ? Expliquer pourquoi. Les mécanismes du marché n'incitent pas les entreprises à ne pas polluer, car celle-ci n’a pas à supporter les coûts de cette pollution. En d’autres termes, elle n’a pas à « acheter » le droit de polluer la rivière. Q2 : Supposons que l’entreprise soit contrainte de payer un certain coût lié à la pollution que son activité génère. Ce coût est-il susceptible de modifier son activité de production ? Oui, si l’entreprise était contrainte de payer un certain coût lié à la pollution que son activité entraîne, elle serait incitée à moins produire (le coût marginal atteindrait la recette marginale pour un niveau de production inférieur) ou à produire des biens moins polluants. Q3 : Le marché est-il efficace dans cet exemple ? Pourquoi ? Cet exemple montre que le marché n'est pas toujours efficace car il peut conduire à engendrer des nuisances (ici la pollution). En effet, les mécanismes du marché, qui sont sensés attribuer un prix à tous les échanges, garantissant l’avantage mutuel de ceux-ci, ne fonctionnent pas dans cet exemple puisque « l’échange » de pollution (avec tous les membres de la collectivité qui la subissent) ne donne pas lieu au paiement d’un prix.

Activité 5 Un apiculteur (éleveur d’abeilles) et un arboriculteur (qui cultive les arbres, les fleurs, …) sont voisins. Q1 : En quoi la proximité de l’apiculteur et de l’arboriculteur leur est-elle profitable ? Un apiculteur ne peut pas élever ses abeilles si celles-ci ne peuvent pas butiner ; réciproquement, la présence d'abeilles va faciliter la pollinisation. Les activités d'apiculteur et d'arboriculteur sont donc mutuellement profitables. Q2 : Sont-ils contraints de payer pour ce service rendu ? L'apiculteur ne paye pas à l'arboriculteur le service rendu et réciproquement. Q3 : Le marché prend-il donc en compte ce service rendu ? Le marché ne prend donc pas en compte ces conséquences positives de l'activité d'un agent économique sur un autre agent. Ces deux exemples montrent que les différentes activités économiques ne sont pas nécessairement indépendantes mais peuvent être interdépendantes. L'activité d'un acteur économique peut avoir des conséquences positives ou négatives sur un autre acteur économique. Or, le marché ne prend pas en compte ces conséquences. Externalité (ou effet externe) : c’est la conséquence d’une activité économique qui n’est pas prise en compte par le marché, c’est-à-dire qui n’implique pas le paiement d’un prix déterminé par le marché ; on parlera

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