Le Modèle Standard De l'Entreprise Et Ses Limites
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§1 Production et VA
A/ La notion de VA
Stricto sensu, la VA est vue comme la différence entre valeur de la production et les consommations intermédiaires (matières premières et produits déjà transformés qui s'intègrent au produit; soit produits consommés pour produire).
La VA a plusieurs destinations:
rémunération des salariés (coût salarial: somme de ce que coûtent les salariés à l'entreprise, TTC: W bruts + cotisations sociales patronales),
impôts sur la production payés par l'entreprise (prélèvements obligatoires).
EBE : profits (dividende, autofinancement, intérêts). L'excédent brut d'exploitation est confronté à l'investissement, soit autofinancement (capacité de financement nette, celle-ci peut être utilisée pour des placements financiers relativement aléatoires), soit intérêts suite à emprunt auprès du système bancaire (besoin de financement net).
Si l'entreprise dispose d'une CFN, elle peut verser un dividende.
Remarque:
il n'est pas facile de définir strictement ce qu'est le surplus créé par l'entreprise. Il y a plusieurs définitions possibles du surplus créé par l'entreprise. Toute entreprise produit un « plus économique », donc la difficulté réside en la mesure de ce surplus.
Pour qu'il y ait surplus, il faut qu'il y ait VA, mais que celle-ci soit supérieure à la valeur entrée dans l'entreprise pour produire.
Ensuite, il y a l'EBE qui pose la question du partage de la VA entre W et EBE (investissement). La dimension est ici davantage sociale.
Enfin, la 3° mesure possible du surplus est la distribution du profit aux propriétaires de l'entreprise (dividende).
> Il y a donc 3 approches possibles de la mesure du surplus, avec une hiérarchie!
Ce partage résulte des rapports de force au sein de l'entreprise, c'est-à-dire entre les parties prenantes au sein de l'entreprise.
Par exemple, si les producteurs d'énergie sont suffisamment puissants pour exercer un effet à la hausse sur leurs produits, cela réduira la VA des entreprises consommatrices de cette énergie (pétrole, gaz...).
§2 Investissement et risque
L'entreprise a une capacité à se projeter dans l'avenir par l'opération d'investissement. Pour cela, il faut distinguer K fixe et K circulant.
A/ K fixe et K circulant
Cette distinction repose sur la durée de vie des moyens de production, en disant que pour produire -notamment pour les productions matérielles, voire immatérielles-, il y a des moyens de production durable (fonctionnant sur plusieurs périodes de production) et des moyens de production non durables (consommés à l'occasion d'une seule opération de production).
Concrètement, les moyens de production durables sont la terre, les ressources naturelles, et les machines, outils, équipements divers utilisés par les entreprises. On peut ajouter à cela, les immeubles, ...
Les moyens de production non durables sont les matières premières, la consommation d'énergie, les stocks de produits non vendus.
Remarques:
La frontière entre ces 2 K dépend de la période utilisée comme référence lors de la production. Aujourd'hui, conventionnellement, on utilise une année. Tout moyen réutilisable après une année est considéré comme K fixe, mais la frontière peut être changée. Il y a un caractère non pas arbitraire mais conventionnel.
Cela a des conséquences comptables, le K circulant transmet au produit fini la totalité de sa valeur: il y a incorporation totale du K circulant dans la valeur du produit fini.
Au contraire, le K fixe ne transmet au produit qu'une fraction de sa valeur proportionnellement à sa durée de vie.
Par exemple: avec 10€ de bois et métal, une machine de 1000€ à une vie de 10 ans, produisant 100 chaises par ans, la machine transmet donc 1 € à chaque chaise, auquel doit être ajouté les 10€ de K circulant (bois et métal). Cette opération permet de distinguer le K fixe (machine) et le K circulant. La chaise vaut 11€.
On aboutit à l'idée d'amortissement: cela consiste pour une entreprise à assurer le financement du K fixe utilisé pendant une période donnée.
Si l'entreprise veut pouvoir fonctionner l'an suivant, il faut qu'elle reconstitue la fraction du K fixe qui a été consommée.
En suivant l'exemple, il faut que l'entreprise mette 100€/an de côté, si elle veut assurer la constance du K fixe. Si elle ne le fait pas, la masse du K fixe va diminuer, influant sur la masse du K fixe.
Il faut qu'il y ait maintien, reproduction à l'identique des moyens de production.
! > Donc, dans l'investissement, il faudra inclure l'amortissement.
Investissement brut = investissement net + amortissement du K fixe, soit, selon la Comptabilité nationale (FBCF), la somme de l'amortissement rentabilisé de K reconstitué est l'investissement net.
Investissement net = Investissement brut – amortissement
<=> Investissement brut = Investissement net + amortissement
L'investissement net est le seul « véritable » investissement, au sens intuitif du terme.
B/ La décision d'investissement
Cette décision dépend d'une comparaison qui doit être effectuée entre le coût initial de l'investissement et les rendements attendus de cet investissement.
Le coût d'investissement est un coût instantané (coût d'achat d'une machine nouvelle, donc coût instantané), alors que les rendements, les retours sont étalés sur plusieurs exercices, sur plusieurs années...
Dans la réalité, c'est un peu plus complexe, car l'entreprise ne va pas autofinancer cet investissement net, il y a aussi des emprunts auprès des banques (besoin de financement); ce qui se traduit par un étalement dans le temps du coût d'investissement (même si l'achat est ponctuel).
Cette décision dépend de 2 choses:
taux d'intérêt pratiqué par le système bancaire au moment où l'on investit
anticipations faites sur l'évolution future de la demande du produit de l'entreprise
Le taux d'intérêt est un frein à l'investissement (décroissante) alors que la demande globale est favorable à l'investissement (croissante).
En matière d'anticipations, l'ignorance de l'évolution future de la demande est présente, donc tout dépend de l'optimisme ou du pessimisme de celui qui décide d'investir. On peut alors retrouver '' l'état général de la confiance '' (dont tout en dépend selon l'expression de Keynes). C'est un peu « la prophétie auto-réalisatrice ».
Il faut distinguer risque et incertitude (Franck Knight);
le risque évoque la possibilité d'associer une probabilité objective à un événement futur (la problématique assurantielle, par utilisation d'une table de mortalité, de morbidité...).
l'incertitude, où il est impossible d'associer une probabilité objective (conflits...), pas prévisibles. Ici, on ne peut pas prendre de décisions rationnelles en situation d'incertitude. Il faut donc transformer l'incertitude en risque.
Donc, faute de disposer de probabilités objectives, le décideur se construit un système de probabilités subjectives, pour ce faire, il utilise des réducteurs d'incertitude:
l'expérience historique: on tente de rapprocher des événements passés connus pour tenter de comprendre la suite (expérience historique globale ou personnelle), crise de 29 par exemple.
le jeu des institutions: l'État (puissance publique), dans la mesure où il développe des projets à long terme, et où il est un gage de stabilité, il apporte une relative sécurité ou plutôt réduit l'insécurité.
! > Il reste une partie de la décision qui est dépendante du décideur, de la personnalité (caractère, tempérament).
>> Investir, c'est donc comparer un certain coût d'investissement C et des recettes R, sachant que ces coûts et recettes s'étalent sur un certain espace temporel, allant de T0 sur n périodes.
En prenant comme hypothèse que le coût est entièrement supporté sur la période (C=0), les recettes seront étalées dans le temps, et valant (C=0) + R1 + R2 + ...
La décision d'investissement est prise en période
...