Le cinéma et la guerre du Vietnam
Note de Recherches : Le cinéma et la guerre du Vietnam. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresst les cœurs et les esprits de Peter Davis en 1973 (oscar du meilleur documentaire). Viens ensuite, juste avant de la guerre : Milestones de John Douglas et Robert Kramer en 1975.
II Le cinéma d’après guerre
Durant cette période qui s’est achevé dans les années 80, on distingue deux sortes de films : ceux qui se servent complètement de la fiction pour parler de la guerre et ceux qui se disent réaliste.
Le premier film sur la guerre du Viêt-Nam est The Deer Hunter en 1978 de Michael Cimino, un film allégorique dénonçant la guerre du Viêt-Nam et ses conséquences sur les vétérans, ce film vient juste avant le célèbre Apocalypse Now de Francis Ford Coppola qui nous amène dans un rite initiatique jusqu'à Kurtz. Ces deux films sont les plus connus sur la guerre du Viêt-Nam et considérés comme des chef-d’œuvres cinématographiques, ils dénoncent la guerre du Viêt-Nam à travers la fiction. Après le succès de ces deux grands films, les films sur la guerre du Viêt-Nam se sont multipliés.
Les deux autres grand films, approuvés par les vétérans de la guerre du Viêt-Nam sont Platoon d’Oliver Stone en 1986 et Full Metal Jacket de Stanley Kubrick en 1987. Oliver Stone était un vétéran de la guerre du Viêt-Nam, ce qui apporte une crédibilité difficile à efface ; et Stanley Kubrick est connu pour ses recherches minutieuses pour coller au plus près de la réalité notamment avec Les sentiers de la gloire (film sur la première guerre mondiale).
Analyses filmiques
Préambule :
Analyse filmique de Platoon, Oliver Stone (1987)
Platoon est un film très réaliste : Oliver Stone a été un vétéran de la guerre du Vietnam, il retranscrit le quotidien des soldats américains contrairement aux autres grands films sur la guerre ( Apocalyspe Now, Full metal jacket, The deer hunter). Platoon utilise la fiction et la réalité : en effet, c’est un film de fiction (les personnages sont fictifs, l’intrigue est fictive etc.) mais Stone joue avec le spectateur en utilisant leurs connaissances de la guerre en général et celle du Vietnam (les uniformes, les armes, les hélicoptères ont été réellement utilisé lors de la guerre du Vietnam). Ainsi selon la génération du public, il y aura différent degré de compréhension du film.
Stone, n’a pas voulu se servir de la guerre du Vietnam pour faire un film de fiction comme Apocalyspe Now, the deer hunter ; mais a voulu témoigné de sa propre expérience en laissant au second plan la fiction et l’intrigue, et en faisant partager à ceux qui n’ont pas connu la guerre les émotions ressentis par les recrues. Ainsi, il nous montrera de nombreuses scènes de quelques secondes illustrant la vie au camp (ce qui n’apparaît dans aucun film sur la guerre du Vietnam), la séquence de marche dans la jungle ne sert qu’a montré l’hostilité de la jungle pour des soldats américains (piqûres de fourmis, serpent, sangsues…), la séquence où Chris prend de la drogue dans un abri montre la démoralisation des troupes, leur incapacité a supporter la guerre et ses atrocités qu’ils commettent eux-mêmes.
On notera que la construction du film n’est pas linéaire, toutes les séquences sont fragmentées mais n’ont pas de lien autres que ceux faits au montage, on passe de la marche dans la jungle, à l’embuscade, à la vie quotidienne au camp, a la découverte d’un bunker et poste avancé, à la séquence du village, à une nouvelle embuscade, à la vie au camp après avoir vu les atrocités de la guerre, à la scène de bataille finale. Seul Elias et Barnes servent l’histoire du film.
Le personnage de Chris Taylor, représente en partie la recrue qu’était Oliver Stone, mais il accentue surtout le côté réaliste du film : c’est un américain lambda, ne se différenciant pas par des exploits, il n’a ni courage, ni un physique supérieur. Stone se sert de son personnage comme de témoin, Chris ne passe jamais à l’acte pour ainsi dire ( sauf pour tomber dans la folie dans le village, puis dans l’affrontement final), il subit plus l’action qu’il ne la dirige. Il apparaît comme dépassé par la situation, non comme un soldat solitaire plus fort que tout le monde (comme Elias et Barnes, tout deux des soldats de metier). Le spetateur ne sait jamais ce que va faire Taylor, il n’a jamais de mission, de but sauf avant la dernière bataille, ou enfin apparaît un but (seul la chance le sauvera de Barnes). Dans pratiquement tout les films sur la guerre du Viêt-Nam (The deer Hunter, Apocalyspe Now, Full Metal Jacket, Rambo, Les berets verts, Good morning vietnam…) le héros a un but bien précis contrairement à Platoon. Là où ces films ont des séquences qui s’enchaînent parfaitement, et qui ont un sens en étant mis bout à bout, Stone fait des séquences hachées, qui ne sont pas reliés, pour la plupart elles sont séparées d’ellipse. Un autre point important, est la manière de filmer les scènes de combats, la caméra suit toujours Chris sauf dans certains cas ( servant toujours la fiction et non le réalisme du film), mais elle ne montre pas les actions décisives des combats, on ne sait jamais si les américains ont gagnés ou perdu. Stone s’en tient seulement à la vision du soldat, et ne va pas au-delà, il ne montre pas l’enjeu des combats, des ordres etc.
Malgré ce réalisme frappant, Platoon n’est pas un documentaire mais un film de fiction , comme dit plus haut, la fiction est relégué au second plan, elle n’apparaît que lorsque Elias s’oppose à Barnes et elle est à son apogée quand Barnes tue Elias. Avant l’apparition de la fiction (c’est-à-dire avant la séquence du village), le film retranscrit l’ambiance de la guerre, son climat, ce qu’un vétéran reconnaîtrait contrairement à ceux qui n’ont pas connu la guerre. Le conflit entre Elias et Barnes n’est pas seulement de la fiction, même si les officiers américains ne s’entretuaient pas, cela montre pourquoi l’Amérique a perdu la guerre, elle n’avait pas seulement pour ennemi les vietnamien mais ils se battaient d’une certaine façon entre eux par des rivalités, des opinions sur la manière de gagner la guerre différente…
Cette fiction est ainsi faite pour réfléchir sur une réalité : la première défaite américaine. Cette vision de la guerre est par contre totalement subjective, elle est propre à Stone, c’est sa vision des choses lorsqu’il a vécu la guerre.
Stone a choisi un point de vue interne pour ce film, centré sur Chris Taylor, cela lui interdit donc de filmer comme dans beaucoup de films de guerre l’ensemble de la bataille (actes décisifs, ordres des supérieurs), il ne peut filmer un personnage qui n’est pas de la section (on voit une fois une digression, de ce point de vue lors de la dernière bataille, nous voyons les gradés donnés des ordres etc. Le spectateur ne connaît donc pas la situation générale de la guerre il est plongé dans des escarmouches, ne voyant jamais plus loin que la section, cela illustre parfaitement la guerre du Vietnam, et l’incompréhension des soldats, le désordre qui règne.
Chris Taylor est anti-héros, au lieu de prendre un personnage spécial avec une grande force physique, intelligence, meilleur combattant comme Elias et Barnes (en partie) Oliver Stone en fait un personnage qui est plutôt faible, naïf, il n’a pas un grand courage (cf. épisode de la jungle lors de l’embuscade de nuit) ayant une vision partielle du combat l’empêchant de battre l’ennemi. Mais Platoon veut surtout rendre compte des pensées de Taylor, c’est certainement la chose la plus importante après le réalisme du film, la voix-off permet de nous rendre compte explicitement de l’évolution de Taylor, quand celui-ci repart il a une vision différente de la guerre de ce qu’il avait au début, il voit la guerre comme étant une zone de non droit, ou certains soldats se déchirent entre eux au lieu de se battre contre l’ennemi.
Pour exprimer l’intériorité de Taylor, Stone a eu recours au dialogue, monologue et la voix-off, mais aussi une caméra, suivant Chris et montrant au spectateur ce qu’il voit: une caméra mi-subjectif. Quelques exemples très simples permettent de comprendre comment Stone nous rend sensibles au point de vue de Taylor. Dans la première séquence du film, nous voyons Taylor sortir du ventre d'un avion de transport et s'avancer sur la piste avec ses compagnons: il est donc vu de l'extérieur. Puis un de ses compagnons fait un signe en direction de quelque chose qui n'apparaît pas sur l'écran; Taylor tourne la tête et, aussitôt après, la caméra nous montre ce qui était désigné: des cadavres enveloppés dans des sacs en plastique. La caméra opère donc un mouvement symétrique à celui de Taylor qui tourne la tête pour apercevoir ce que son compagnon veut lui montrer: le spectateur découvre les événements en même temps que le personnage, même si son point de vue ne se confond pas exactement avec celui de Taylor.
Le procédé est identique quand on voit, dans la jungle, Taylor debout qui regarde soudain à ses pieds et qui découvre un serpent se faufilant entre ses bottines: la caméra opère un mouvement parallèle et, partant du visage
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