Le développement des circuits courts
Mémoire : Le développement des circuits courts. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et MémoiresPar lu.mcg • 29 Septembre 2017 • Mémoire • 15 308 Mots (62 Pages) • 848 Vues
Table des matières
INTRODUCTION 2
Partie 1. La réémergence des circuits courts 5
I)Historique 5
1.1) Les maraichers péri-urbains 5
1.2) la distribution 6
II) Emergence de l’agro-alimentaire responsable 8
2.1) Le modèle de la consommation de masse 8
2.2) Les scandales sanitaires 9
2.3) L’impact environnemental 11
III) Les différentes modes de ventes en circuits courts 12
3.1) La vente directe 13
3.2) La vente via un intermédiaire 22
3.3) Conclusion 27
Partie 2 : Le circuit court : coté producteur 28
I) Besoin d’autonomie, d’indépendance économique 29
II) Les nouveaux agriculteurs 31
Partie 3 : Le développement du marché 32
I) Le consommateur 32
1.1) Qui est-il ? 32
1.2) Le ConsomaCteur 34
II) Le rôle de l’Etat 36
2.1) Les états généraux de l’alimentation 2017 36
2.2) Accompagnement et conseils 37
2.3) Les Marchés publics 38
2.4) Freins au développement du marché 40
Conclusion 44
Table des figures 46
SOURCES 47
INTRODUCTION
En 2006, 70% des dépenses alimentaires des ménages Français étaient effectuées dans les grandes surfaces alimentaires1.
Dans ces circuits de vente traditionnelle, le consommateur achète un ensemble de produits issus d’une chaine d’approvisionnement. Ces grandes surfaces, ainsi que les moyennes, s’approvisionnent principalement auprès de la centrale d’achat de leur franchise et/ou auprès de grossistes. Ces derniers centralisent leurs achats auprès des fournisseurs et producteurs.
Cette massification des flux a pour but principal de réduire les couts, de s’imposer comme force de négociation et de proposer une gamme de produits la plus large possible.
A contrario, le circuit court est un système de distribution dans lequel le nombre d’intermédiaire entre les producteurs et les consommateurs est réduit au minimum, voire qui n’en comporte aucun.
En France, la vente en circuit court était historiquement le mode de vente principal depuis l’émergence du commerce alimentaire. Mais l’arrivée des magasins libre-service, puis des grandes surfaces au début du XXème siècle (1916) et le développement des transports inter/nationaux ont profondément changé le paysage de la distribution.
Cependant, l’industrialisation, la croissance exponentielle de l’offre en matière de variété et de disponibilité des produits a démontré des limites économiques et sanitaires.
A titre d’exemple, les centrales d’achats de la grande distribution / GMS (Grandes et moyenne surface) et les producteurs négocient annuellement les prix d’achat des marchandises dans le cadre de la Loi de Modernisation de l’Economie (LME)2. Les 4 leaders du marché (Auchan, Leclerc, System U et Intermarché) représentant 90% du marché sont face dans ces négociations à un millier de producteurs et fournisseurs. Forts de leur position dominante, la GMS exerce sur ces derniers une très forte pression sur les prix afin de préserver ses marges et cette pression se répercute malheureusement souvent sur la qualité des produits. De nombreux scandales sanitaires apparaissent régulièrement tel que la crise de la vache folle (1986/1996), des lasagnes à la viande de cheval en 2013 ou encore aujourd’hui les œufs contaminés au fipronil. La source de ces problèmes est généralement liée à une recherche d’économie en réduisant les couts et/ou la qualité des matières premières, des intrants ou autres composants intervenant dans la production, sans parler des couts de la main d’œuvre.
Face à cela, les consommateurs sont devenus de plus en plus exigeant sur la qualité, la traçabilité, et la manière dont sont produits les aliments arrivent dans leurs assiettes. Par ailleurs, les nombreuses manifestations des producteurs agricoles, notamment laitiers, informent les consommateurs de leur étranglement économique et une prise de conscience d’une partie de ces consommateurs sur l’impact écologique des transports (Figure 1) et la non saisonnalité des produits (Figure 2) les amènent à se redirigent vers des circuits courts, plus responsables économiquement, écologiquement et éthiquement, en court-circuitant les intermédiaires.
Dans ce domaine, des associations ont créé des Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP), les producteurs ont développé leurs ventes en directe, notamment par le biais des marchés qui connaissent une recrudescence de popularités, et la création de point de vente collectifs (PVC) se multiplie.
Pour une meilleure compréhension, il est important de préciser que la vente en circuit court ne signifie pas pour autant vente directe. Il faut par ailleurs intégrer que les produits en circuits courts ne sont pas nécessairement « bio ». Et que la notion de produits locavores n’est pas nécessairement synonyme de circuit cout.
Ainsi, d’après la définition du ministère de l’agriculture :
« Un circuit est un mode de commercialisation des produits agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit par la vente indirecte à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire »3.
Ainsi, les ventes des organisations bénévoles telles que les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) sont considérées comme une distribution en circuit court. C’est aussi le cas des approvisionnements des commerçants-détaillants (petits commerces de proximité) et d’une partie des approvisionnements des GMS effectuées en direct auprès des producteurs (produits d’identité régionale, fruits et légumes).
En parallèle de la réémergence la consommation en circuit court, la vente des produits issus de l’agriculture biologique explose. Celle-ci, au commencement confidentiel, s’est démocratisée par le biais des associations. Cependant, les deux ne sont pas liées puisque le circuit court se définit non pas par la nature des produits vendus mais par leur mode de distribution.
Il en est de même pour la distance. La vente par internet a d’ailleurs considérablement permis de faire évoluer la vente sans intermédiaire.
Il convient donc d’étudier les enjeux économiques et sociaux pour les producteurs (partie 1) et d’établir le portrait du consommateur et ses attentes (partie 2) avant d’étudier le modèle français des circuits courts (partie 3) afin de pouvoir répondre à la question suivante :
« Le circuit court est-il un marché pérenne ou un phénomène de mode ? »
Partie 1. La réémergence des circuits courts
I)Historique
1.1) Les maraichers péri-urbains
Jusqu’au début du XIXème siècle, l’activité agricole est principalement localisée aux abords des villes pour lesquelles elle assure l’approvisionnement des habitants et généralement l’autonomie alimentaire de ces villes. Chaque ville est entourée de champs. Plus la ville est grande, plus l’activité agricole avoisinante est importante. On parle de banlieue maraichère.4
Au cours de ce même siècle, avec la révolution industrielle, les ressources matérielles et humaines se concentrent dans les villes, les transports se développent et favorisent l’externalisation des ventes, d’abord régionale puis nationale et internationale. L’exemple de la ville de Londres illustre bien l’évolution du modèle d’approvisionnement alimentaire de cette époque. Sous la pression démographique la ville se développe en transformant les zones maraichères en lieu d’habitation et se fournit en denrées alimentaires auprès de Calais, Dunkerque et auprès des zones maraichères belges qui s’accroissent de manière significative grâce à l’espace disponible et au climat favorable aux cultures5.
Après la 1ère guerre mondiale, la notion de négoce d’expédition et l’internationalisation de la production agricole deviennent le modèle
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