Les Sens Ne Sont-Ils Pas Suffisants Pour Nous Fournir Toutes Nos Connaissances?
Documents Gratuits : Les Sens Ne Sont-Ils Pas Suffisants Pour Nous Fournir Toutes Nos Connaissances?. Rechercher de 53 000+ Dissertation Gratuites et Mémoiresnnaissance du monde pourrait avoir un individu dépourvu de sensibilité, qui serait incapable de le voir, le sentir, l’entendre, le toucher, le goûter et de s’en faire une représentation ?
Par ailleurs, une grande partie de nos connaissances, même si elle ne découle pas d’une expérience directement sensible, passe par l’intermédiaire de nos sens. Beaucoup nous sont transmises par la lecture, l’ouï-dire, nous sont enseignées par l’intermédiaire du langage, de l’observation voire du contact avec les autres. Ainsi, nous ne pouvons pas par exemple connaître le passé, l’Histoire, directement grâce à nos sens. En revanche, nous nous servons de nos yeux pour lire des récits du passé, observer des documents d’archives… et de nos oreilles pour écouter le cours d’un professeur ou les histoires des anciens. De même, nous ne pouvons pas parcourir le monde pour en découvrir toute la géographie, les différentes cultures…mais nous apprenons à le connaître par des documentaires que nous voyons ou lisons, par des récits de voyage…
Il semble donc bien que les connaissances aient besoin des sens pour nous parvenir, qu’elles en proviennent directement par l’expérience, ou qu’elles passent par leur intermédiaire. Ces connaissances sont néanmoins à prendre au sens large. Elles ne sont pas nécessairement sûres, objectives. Celles qui nous sont transmises reposent en effet sur la croyance et la confiance qu’on leur accorde. De ce fait, elles peuvent aussi être fondées sur des rumeurs, des mensonges ou encore des erreurs. Ce qui revient alors à dire que ne seraient objectives et fiables que les connaissances qui viendraient d’une expérience directe d’une réalité ou qui pourraient être vérifiées par une expérience sensible comme dans l’expression « Je ne crois que ce que je vois. »
Mais dans ce cas, nos sens qui perçoivent les qualités sensibles d’une réalité concrète, peuvent-ils alors saisir ce qui est abstrait ? Quelle expérience sensible peut-on avoir de ce qu’est d’une manière générale une idée, une pensée par exemple ? Par ailleurs, certaines sciences n’échappent-elles pas à nos sens ? C’est le cas notamment des mathématiques qui, bien qu’ils puissent avoir des applications concrètes, ne se fondent pas sur des réalités sensibles mais sur des propositions, des conventions posées comme vraies produites par l’esprit seul et dont, par conséquent, on ne peut pas faire l’expérience par les sens. .
Cela dit et si nous partons du principe que, en dehors du domaine des mathématiques et de certaines abstractions, les sens sont nécessaires pour nous fournir des connaissances réelles, objectives, il faut alors se demander s’ils sont réellement suffisants.
Tout d’abord, nous pouvons facilement remarquer que les sens ne sont pas nécessairement fiables et peuvent être trompeurs comme le dit Descartes dans la première des Méditations métaphysiques : « J’ai quelquefois éprouvé que ces sens étaient trompeurs, et il est de la prudence de ne se fier jamais entièrement à ceux qui nous ont une fois trompés ». Ainsi, un bâton bien droit plongé dans l’eau va paraître tordu alors qu’il ne l’est pas. Quand nous regardons la lune dans le ciel, elle nous paraît proche alors qu’elle se trouve à 380000 kms environ de la Terre. Au milieu du désert, nous pouvons être victimes de mirages qui sont des illusions d’optique. Pire encore, nos sens peuvent parfois nous faire percevoir ce que nous prenons pour des réalités mais qui ne le sont pas comme dans le cas des hallucinations.
Nos sens sont également limités et certaines réalités comme l’infiniment grand ou l’infiniment petit nous échappent. Ainsi, des êtres microscopiques existent, comme les acariens par exemple, or nous ne les percevons pas à l’œil nu. De même, certains animaux comme les chiens ont un odorat et une ouïe beaucoup plus développés que nous qui ne percevons pas les ultra-sons par exemple, ou l’odeur d’un être, d’un animal dont nous voudrions suivre la trace. C’est pourquoi l’utilisation d’instruments, d’outils scientifiques comme le microscope, le télescope.. . est le plus souvent nécessaire pour pallier l’insuffisance de nos sens.
Nos sens, de plus, ne nous permettent pas de saisir la totalité d’un être ou d’une chose. Nous percevons l’espace terrestre qui nous environne mais nous ne percevons pas la terre dans sa globalité. De ce fait, l’expérience sensible ne nous donne le plus souvent qu’une connaissance partielle des choses. Et ce d’autant plus qu’une expérience sensible se fait généralement dans des circonstances particulières (lieu, moment, subjectivité…) qui rendent difficile une généralisation.
Enfin, nos sens nous permettent de constater l’existence de réalités mais ne nous en révèlent pas les causes, ne nous les expliquent pas, ne nous permettent pas d’avoir accès aux relations qui existent entre les choses, les faits. Nous pouvons observer le phénomène d’une éclipse solaire sans pour autant comprendre à quoi il est dû. Nous connaissons donc son existence mais nous ne l’expliquons pas. Ainsi, pendant des siècles, ce phénomène a suscité des peurs, fait l’objet d’interprétations diverses au point de parler de fin du monde, de colère divine … Or, les interprétations, les croyances qui peuvent découler du constat de l’existence d’un fait ne sont pas nécessairement des vérités et peuvent être multiples. La connaissance, pour être complète et vérifiée, suppose alors l’intervention de facultés intellectuelles. Après l’observation par exemple qui, elle, passe par les sens, l’esprit va faire des déductions, établir des relations, réfléchir,
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