Les Trente Glorieuses
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Premièrement, de nombreux facteurs ont influencés cette croissance. Il y eut une multiplicité de progrès tels que les innovations scientifiques et technologiques, et les progrès des méthodes de production. Durant la seconde moitié du XXème siècle, une forte augmentation du nombre de savants et de leurs inventions se fit remarquer : c’est l’amorcement de la troisième révolution industrielle. De plus, la taylorisation, c’est-à-dire la standardisation de la production, le fordisme, à savoir le travail à la chaîne, et les modes de gestion déjà en place dans les grandes firmes américaines se sont étendus et généralisés. Cela permit d’augmenter encore la productivité, et poussa les entreprises à se concentrer et à accroître leurs investissements.
Mais encore, le développement des échanges internationaux, la mondialisation, occupe une place importante dans cette croissance, développement dû à la baisse des tarifs douaniers mise en place par le GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) en 1947, et la CEE (Communauté Economique Européenne), créée en 1957, qui a favorisé les échanges intra-européens permettant à l’Europe d’élargir ses débouchés.
Pour appuyer la croissance, les Etats ont employé des mesures budgétaires pour réguler au mieux cet accroissement, c’est-à-dire le freiner en douceur en cas d’emballement, et le relancer en cas d’essoufflement. Dans certains pays, l’Etat joue aussi un rôle d’entrepreneur comme au Royaume-Uni, en Italie, ou bien en France par le biais des entreprises nationalisées. Par conséquent, l’Etat est de plus en plus présent dans la vie économique et sociale des pays.
Pour finir, l’une des dernières causes de la croissance économique est l’augmentation du pouvoir d’achat qui a entrainé une forte envie de consommer, soutenue par le développement des formules de crédit et les techniques de publicité et de marketing.
Toutes ces causes ont entrainé des évolutions sectorielles. Les industries les plus dynamiques se situent dans les secteurs de la chimie et l’aéronautique par exemple, mais également dans les secteurs des biens de consommation durables. Les industries traditionnelles se voient ainsi forcées de se réorganiser, avec un succès incertain. Dans le domaine agricole, la modernisation, à savoir la mécanisation et les engrais chimiques, entraîne une véritable révolution agricole qui, au début des années 1970, a propulsé la France au titre d’une des plus grandes puissances exportatrices aux côtés des Etats-Unis.
Dès lors que la production de masse eut un essor colossal, la consommation qui lui correspond, c’est à dire une consommation massive, l’a suivi : c’est la naissance de la société de consommation.
La société de consommation est une société où les acheteurs sont poussés à se procurer des biens et des services en grande quantité. Elle a permis à de nombreux ménages de s’équiper matériellement : ils disposent désormais de réfrigérateurs et de machines à laver, puis de télévisions et d’automobiles dans les années 1960 et 1970 ; par exemple, le taux d’équipement en télévisions est passé de 5 à 62 % en seulement 10 ans. Enfin, en 1970, le lave-vaisselle s’ajoute à cette liste. Cette nouvelle société a engendré des bouleversements, tel que l’électroménager, synonyme de gain de temps qui sera plutôt utiliser pour les loisirs.
En résumé, tous les sujets évoqués jusque-là sont liés entre eux et annoncent des remaniements sociaux dont nous allons discourir maintenant.
Tandis qu’une croissance économique sans précédent s’opérait, des changements profonds de la société ont eu lieu, à l’image d’une croissance démographique accompagnée d’un illustre exode rural, ainsi que d’une métamorphose de la population active.
La croissance démographique est essentiellement basée sur le phénomène que l’on appelle baby-boom, et aussi sur une immigration internationale massive.
Le baby-boom est défini par une très forte augmentation du taux de natalité dans certains pays, juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale. On peut remarquer qu’en France, entre 1946 et 1975, la population est passée de 40 à 53 millions, soit une explosion démographique historique. Cette période a eu une grande influence sur la société moderne et a conduit à un rajeunissement de la population, provoquant une forte hausse du nombre de consommateurs et un changement d’état d’esprit, plus ouvert aux innovations multisectorielles.
Non seulement la population s’était accrue en nombre, mais aussi en diversité ethnique. L’origine de cette immigration est claire : après les dégâts causés par la Seconde Guerre Mondiale, les pays impliqués ont besoin de main d’œuvre d’urgence pour remédier à la crise du logement. Cet exode fut si intense que des centres d’accueil durent être bâtis aux frontières, comme en France, à Montmélian en 1946. Des accords entre Etats furent même signés, comme les accords d’Evian qui amenèrent nombre de travailleurs maghrébins. Pourtant, il y avait aussi toujours des clandestins, qui cherchaient une vie meilleure en œuvrant à la reconstruction, en participant à la mise en place de la pierre angulaire du XXème siècle que furent les Trente Glorieuses.
Cependant, ce ne sont pas les seuls aspects des bouleversements sociaux de l’époque. Les pays développés ont connu un exode rural sans précédent des paysans vers les métropoles. Ce mouvement de masse s’explique par les progrès dans le secteur agricole que l’on a détaillé auparavant, qui poussa les exploitations les moins rentables à la faillite : en conséquence, les agriculteurs durent se reconvertir et déménager en ville.
En bref, cet exode rural fut la cause de l’accélération du déclin du secteur primaire, qui regroupe l’ensemble des activités qui produisent des matières premières : c’est la disparition des paysans (qui représentent moins de 10% de la population à ce moment-là) qui fut l’une des métamorphoses qu’a connu la population active.
Cependant, ce déclin céda à la tertiarisation, qui est rapidement devenue le plus grand secteur créateur d’emplois, et en 1950, représentait 50% du PIB français par exemple.
Le secteur tertiaire a aussi été un acteur phare dans la féminisation, grand bouleversement des moeurs. Les femmes participèrent enfin au progrès économique des pays.
Ce fut aussi l’âge d’or du plein emploi et du salariat grâce au fordisme et au taylorisme que l’on a évoqué plus haut. A partir de là, le salariat est devenu une source de reconnaissance sociale dans la société contemporaine.
En outre, cet essor du salariat a occasionné une hausse des salaires et du niveau de qualification et de formation des actifs, qui bénéficient alors d’un pouvoir d’achat plus élevé, en partie grâce à l’expansion de l’Etat-providence - qui est un Etat qui protège les classes moyennes et populaires par des lois, et leur octroie également des prestations sociales- et aux syndicats qui ont de plus en plus de poids sur le patronat.
Somme toute, nous pouvons aisément dire que les pays développés vécurent une mutation de leur société, autant dans le secteur de l’emploi que dans la population elle-même. Mais peut-être que les répercussions des Trente Glorieuses ne sont pas favorables à tous, et c’est ce que nous allons voir dès à présent.
Après avoir longuement parlé des aspects positifs et innovateurs des Trente Glorieuses, nous nous sommes demandé si cette période ne peut être définie que par ces deux adjectifs, et nous nous sommes aperçus qu’il demeurait certaines apparences de la croissance mal connues, et que l’on ne peut pas qualifiées de « glorieuses ».
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