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L’hypothèse de l’inconscient rend-elle l’homme plus obscur à lui-même ?

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D’autres que les psychanalystes ont utilisé le concept d’inconscient. Schopenhauer évoque « les profondeurs les plus obscures de notre être dont nous n’avons pas plus conscience que de la transformation des aliments en sucs et en substances vivifiantes. » Il parle également de « la partie la plus mystérieuse de notre être intime », comme la source de nos pensées les plus profondes. « La conscience n’est que la surface de notre esprit ».(Le Monde comme volonté et comme représentation, 1818) Il existe donc en nous des zones profondes qui échappent à notre conscience. Avec ce philosophe, la connaissance que l’homme peut avoir de lui-même semble se heurter à une part obscure, mystérieuse. Pour Bergson, une grande partie de nos souvenirs restent au dessous du seuil de la conscience, « fantômes invisibles » conservés dans les « plus obscures profondeurs » de notre mémoire, « dans la nuit de l’inconscient » (L’Energie spirituelle, 1919). Ces souvenirs, qui sont constitutifs d’un être humain singulier, semblent ne se manifester que dans le sommeil, c'est-à-dire, ici encore, hors de la conscience. La part de l’inconscient apparaît de nouveau comme une part d’ombre voilant pour l’homme la connaissance de son être intime.

D’emblée la notion d’inconscient s’oppose à la conscience. La conscience peut donc disparaître, être absente. Cette disparition de la conscience arrive communément avec l’habitude, aboutissant ainsi à des automatismes.

Mais ce qui fait l’originalité de l’inconscient pour Freud, c’est qu’il se constitue à partir de ce qu’il appelle le refoulement. Ce refoulement est lui-même absolument inconscient. Lorsque nous nous interrogeons sur la connaissance plus ou moins claire ou obscure que l’homme a de lui-même, nous nous intéressons à la connaissance de soi, à la conscience de soi. Or si le fond de la personnalité est constitué par un ensemble de forces inconscientes, et que l’inconscient, par définition, échappe à la conscience, l’hypothèse de l’existence de celui-ci semble alors aller à l’encontre de la connaissance de soi, qui exige une conscience claire. Avec Freud les racines du Moi, ensemble des états conscients en contact avec la réalité, sont cachées. L’obscurité semble donc propre à l’essence de l’homme tel que le conçoit Freud. Si nous admettons l’hypothèse de l’inconscient, la conscience est remise en cause comme source de connaissance en général. Le Moi devient obscur à lui-même. Je suis incapable de me comprendre. La conscience claire du moi à lui-même n’est qu’une illusion. Pour Freud, je ne suis pas ce que j’ai conscience d’être. Je n’ai pas accès à mon être. Cependant, Freud nous montre qu’il est possible de soulever ce voile d’obscurité.

En effet Freud considère que le témoignage du moi sur lui-même peut permettre d’accéder au sens caché car il doit être considéré comme une manifestation de l’inconscient. Il faut donc en rechercher le contenu latent. C’est ici qu’intervient la psychanalyse en tant que méthode de découverte de l’inconscient. Elle doit permettre de mettre au jour ce qui est caché, refoulé. L’inconscient est la cause profonde des processus conscients : « Le moi n’est pas le maître dans sa propre maison » écrit Freud. L’inconscient est le psychisme lui-même et son essentielle réalité. Si ma conscience est un outil insuffisant pour me permettre d’accéder à l’inconscient, elle est cependant porteuse d’un message. L’inconscient n’est donc pas totalement obscur. Il apparaît avec Freud comme un lieu ou le passé a laissé sa trace. Mais à cause de la censure, l’homme ne peut pas accéder directement à son inconscient.

Les désirs refoulés qui constituent la matière de l’inconscient se manifestent entre autre à travers « la voie royale » des rêves qui en sont la réalisation déguisée. L’analyse des rêves est un moyen de donner du sens à notre part obscure. Le rêve, selon Freud, n’est pas absurde, il a un sens. Pour accéder à ce sens caché le psychanalyste utilise la libre association des idées. Il en dégage un ou plusieurs thèmes qui donnent le sens du rêve. Le contenu manifeste (le rêve tel qu’on s’en souvient) permet d’accéder au contenu latent (le sens caché). Le contenu manifeste, essentiellement exprimé sous forme de symboles, est une abréviation (condensation) du contenu latent, qui demande pour être explicite de grands développements. De la même façon que le rêve permet de lever un part d’obscurité dans la compréhension de l’homme par lui-même, le jeu peut donner du sens à ce qui est enfoui dans l’inconscient de l’enfant. La psychanalyse utilise l’interprétation de multiples autres manifestations de nos désirs inhibés : actes manqués (ex : Rater l'avion afin de repousser le moment des adieux), maladresses (ex : Casser par inadvertance un cadeau d'anniversaire), lapsus etc. L’analyse permet donc au patient de mieux se connaître, en comprenant le sens caché de ses actes, de ses paroles, de ses comportements répétitifs ou de ses rêves. On peut donc dire que l’hypothèse de l’inconscient, dans la mesure où elle permet par le travail de la cure de faire émerger et de décrypter par l’interprétation un sens latent et codé, rend l’homme plus compréhensible à lui-même.

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