Pop Art

ntinuum entre le "Hight Art" admis par les établissements culturels traditionnels et le "Low Art" du Pop Art en clivage avec le précédent.

En 1956, les membres de l'Independent Group participèrent à l'exposition « This is Tomorrow » au Whitechapel Gallery pour laquelle Hamilton créa le collage « Just What Is It that Makes Today's Homes So Different, So Appealing? ». Son travail est considéré comme le manifeste du Pop Art en Grande-Bretagne, cette œuvre qui rappelle certains travaux de Paolozzi, mais qui apparaît beaucoup plus riche et aboutie.

Autour des personnages de cette mise en scène sont dispersés la plupart des mass médias, mais aussi quelques biens de consommation standardisés de l’époque. On retrouve ainsi dans cette oeuvre: le cinéma, la télévision, l’appareil d’enregistrement magnétique, la publicité, la bande dessinée, la science fiction la presse, l’ameublement, l’aspirateur, et l’automobile. Le mot Pop apparaît presque au centre de la composition ; il résume à lui seul le contenu d'un art qui se veut représentatif d'une société tournée vers la consommation de masse.

Richard Hamilton

« Just What Is It that Makes Today's Homes So Different, So Appealing? »

1956

Richard Hamilton fera la même année, un catalogue assez complet des caractéristiques de ce qui est pop, à la fois dans la culture (art, peinture, littérature) et dans la vie quotidienne (médias, objets).

Le pop est ainsi : populaire, éphémère, d’un oubli facile, bon marché, produit en série, destiné à la jeunesse, spirituel, sexy, superficiel, séduisant et lié aux grosses affaires.

Richard Hamilton sera ainsi considéré comme le précurseur de la culture Pop

Contexte historique et artistique

Les deux courants les plus solides du Pop Art, le Britannique et l’Américain, naissent et se développent de manière simultanée mais ils ne s’influencent pratiquement pas. Et même si c’est en Grande Bretagne que ce mouvement artistique tient ses origines, il ne deviendra que véritablement "médiatique" en 1960-1965, à travers sa branche New-Yorkaise.

Nous sommes en plein dans l’essor du nouveau modèle américain qui se résume en une société de consommation naissante

Ce qui fascine la génération d'après-guerre : la société industrielle et technologique, la civilisation de l'automobile, des médias, de la publicité de masse pour les objets standardisés, tous les symboles du nouvel American Way of life. C'est dans ce style de vie que les artistes pop vont puiser leur inspiration, afin peut-être de se rapprocher « l’art du quotidien », mais aussi critiquer à leur façon les produits de la société dite de consommation. L'art pop qui naît dans les années cinquante et soixante se confond avec la nouvelle ère de la consommation de masse, une société d’abondance, stimulée par le plein emploi, des facilités de crédit, les techniques nouvelles de la publicité, le développement des loisirs…

Exemples d’affiches publicitaires des années 50 et début 60, dont les produits ou les éléments graphiques seront utilisées par différents artistes du Pop Art.

Une société ou la culture est de moins en moins réservée à une élite, on assiste à une démocratisation de la culture et notamment dans le domaine artistique :

Les frontières entre l'art des élites et l'art populaire sont franchies.

Car il s'agit à ce moment de s'opposer à l'académisme artistique très en vogue à l'époque et de poursuivre l'entreprise de dénégation de l'Art entreprise par Dada. C'est enfin un retour remarqué à la figuration, un peu à contre-courant de toutes les recherches abstraites menées aux Etats-Unis et en Europe dans les années quarante et cinquante, comme par exemple l'action painting de Jackson Pollock, peintre américain dont la rétrospective à Londres (en novembre 1958) connaît un grand succès.

Jackson Pollock

« White Light »

1954

Le Pop art en Amérique a donné sa plus grande impulsion pendant les années 60. À cette heure, la publicité américaine avait adopté beaucoup d'éléments de l'art moderne. Les artistes du Pop Art vont ainsi remettre en question les fausses promesses du rêve américain consécutif aux « Trente glorieuses ». Mais ils vont aussi évoluer vers une démarche de restitution de l’art au monde et ainsi de protester contre sa sacralisation que perpétuait encore, à leurs yeux, l’expressionnisme abstrait.

Ce qui caractérisera profondément ce mouvement, c'est le rôle de la société de consommation et des déformations qu'elle engendre dans notre comportement au quotidien. C'est à partir de ce principe que les artistes américains vont mettre en évidence l'influence que peut avoir la publicité, les magazines, les bandes dessinées et la télévision sur nos décisions de consommateurs. Par la suite, ce mouvement va s'étendre et toucher d'autres domaines comme la mode, l'architecture, le design, etc.

Les figures importantes du

Pop Art

C’est donc aux Etats Unis que va germer un solide mouvement Pop à partir du renouveau stimulé par des artistes comme Jasper Johns et Robert Rauschenberg à la recherche d’un nouveau langage figuratif.

Ces deux artistes vont être les « déclencheurs » du mouvement Pop Art Américain, le choix des objets, bidimensionnels et familiers, annonce l’avènement du Pop Art en même temps que la disparition progressive de l’Expressionnisme abstrait.

Robert Rauschenberg

« Coca Cola Plan »

1958

Série des « Combine Paintings »

« Je ne fais ni de l'Art pour l'Art, ni de l'Art contre l'Art. Je suis pour l'Art, mais pour l'art qui n'a rien à voir avec l'Art, car l'art a tout à voir avec la vie. »

L’artiste Jasper Johns, sera dans la même lignée que Rauschenberg, un précurseur du Pop Art. En effet les années 60, Jasper Johns se concentre sur l'emploi d'objets de la vie courante. Il réalise notamment une sculpture composée de deux bidons de bière qu'il intitule « Painted Bronze ». Il incorpore de vrais objets à ses toiles. Son art prend peu à peu les objets de la vie quotidienne comme matière de ses compositions.

Jasper Johns

« Painted Bronze »

1960

Par la suite vers 1961, l’artiste Roy Lichtenstein a commencé ses premières peintures Pop art en utilisant des images de dessins animés, de comics et des techniques dérivées de l'imprimerie commerciale. Cette phase se poursuivra jusqu'en 1965 où il aura recours à des images de publicité suggérant des scènes de consommation et familiales.

Roy Lichtenstein

« Masterpiece »

1962

Le « star-system » Hollywoodien, la mode et la publicité deviennent tout de suite les principales sources d’inspiration d’artistes qui les contemplent avec ironie. James Rosenquist en est une figure majeure puisque ce dernier, influencé par son métier de peintre publicitaire, peignera sur de grandes toiles les symboles de la société américaine, empruntés aux médias et à la publicité.

James Rosenquist

« President Elect »

1960-1961

Claes Oldenburg sera lui connu pour transformer les objets du quotidien dans des sculptures molles, ou ses monuments géants par le biais desquels le plus banal devient extraordinaire et prend un statut artistique.

Il est de ceux qui s'emploient à "combler la brèche entre l'art et la vie", selon le principe énoncé par Robert Rauschenberg. Pour l'essentiel ses sujets sont tirés de la vie quotidienne et des rues New-Yorkaises

Claes Oldenburg

« Ghost Drum Set »

1967

En 1962, Tom