Science Politique
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1) toutes les sociétés ne sont pas pourvues d’institutions politiques, d’institutions spécialisées dans la vie politique. Certaines ignorent l’état, et quelques-unes d’entre elles, toutes espèces de commandement politique en tant que tel. C’est le cas des Ammassalimiut, une population inuit, vivant dans le Grand Nord. Même là où existent des institutions politiques, leur degré de spécialisation est très variable. A Athènes, au Vème et au IVème siècle av. J-C, ce sont les citoyens eux même qui exercent directement le pouvoir politique, qui délibère de la loi et occupent tour à tour des magistratures dont la cité est pourvue. Athènes est gouvernée principalement par des amateurs, des gens pour qui la politique (faire la loi), la justice (juger ses concitoyens) et l’administration (gérer le Trésor, faire appliquer les lois, surveiller les marchés …) ne sont pas devenues des professions. Dans les démocraties contemporaines à l’inverse, la politique est devenue une affaire de professionnels ou de quasi-professionnels reléguant la plupart du temps les citoyens au rang des simples de simples spectateurs de la vie politique.
2) Cela nous conduit à nous interroger sur le contenu de l’art politique, cette technique particulière, qui se rapporte au gouvernement des collectivités humaines. Il apparaît assez évident qu’il ne développera ni les mêmes procédures ni ne poursuivra les mêmes objectifs, suivant qu’il est pratiqué dans une chefferie dépourvue de pouvoir de contrainte propre, ou dans une société fondée sur l’inégalité des rangs et la diversité des droits et où le pouvoir légitime est concentré dans les mains d’un seul, comme du temps de la Monarchie absolue en France.
3) De même, s’agissant des affaires publiques. La frontière qui sépare ce qui relève du public, ce qui concerne collectivité dans son ensemble, et ce qui relève du privé, ce qui concerne les « particuliers », varie considérablement d’une société à l’autre. A Athènes, une cité démocratique, c'est-à-dire au sens strict, gouvernée par le peuple (démos, peuple), où les citoyens étaient réputés partout ailleurs en Grèce, jouir d’une grande liberté, la pratique des cultes civique était un devoir auquel nul citoyens ne pouvait se dérober sans encourir le blâme public. Socrate, le maître de Platon, sera condamné à boire la cigüe après avoir été reconnu coupable de crime d’empiété par un athénien. La religion était donc à Athènes une affaire publique. Les lieux de culte étaient élevés par la collectivité politique et à ses frais, la célébration des cultes réglés par des lois, la désignation des prêtres et des desservants sous le contrôle de l’autorité politique, qui établissait leur statut et leur rôle. Dans les démocraties contemporaines, l’adhésion à un dogme et la participation à un culte sont devenues des questions de foi, propres à la conscience de chacun, des affaires privées dont le pouvoir politique ne dispose plus. Encore ce principe de séparation de la sphère religieuse et de la sphère politique subit de sensibles variations suivant les pays. Aux Etats-Unis, un Etat fondé par des pionniers dont beaucoup au XVIème, XVIIème et XVIIIème siècle fuyaient les persécutions religieuses dont ils étaient victimes en Europe, la liberté religieuse est quasi-absolue. Les sectes pullulent, dont certaines extrêmement dangereuses, mais que l’Etat n’a pas le droit d’interdire tant qu’elles n’ont pas contrevenues ouvertement à sa législation.
Et si légalement, l’Eglise est séparée de l’Etat, en pratique la vie politique américaine est imprégnée d’une forte religiosité. En France, à l’inverse, où les institutions républicaines sont imposées contre l’Eglise, le législateur s’est montré beaucoup plus préoccupé de garantir les principes de laïcité.
Après la loi de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, votée en 1905, certaines congrégations religieuses hostiles à la République furent même dissoutes et leurs membres durent s’exiler à l’étranger. Si, depuis, les relations se sont beaucoup apaisés entre l’Eglise et la République, du fait surtout de l’évolution sensible du clergé et des fidèles qui ont fini par se rallier aux principes de laïcité et de séparation, l’Etat continue d’exercer sa vigilance à l’égard des groupements religieux. Il s’est impliqué de façon de façon
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